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Société Publié le samedi 22 septembre 2012 | Le Nouveau Réveil

BOUAKE / Centre hospitalier universitaire : Un établissement malade qui attend un plan d’urgence

© Le Nouveau Réveil Par EMMA
Santé : Le Chu de Treichville a rouvert ses portes
Vendredi 14 Octobre, Treichville. Le Centre Hospitalier universitaire a rouvert ses portes
2002-2007 le Centre hospitalier universitaire de Bouaké a traversé une crise de son histoire et a été fortement tiré vers le bas. Cet établissement sanitaire qui avait été occupé par Médecin sans frontières pendant les années 2002-2007, puis rétrocédé à l’Etat. Après le départ de Médecin sans frontières, les usagers et les malades de Bouaké préféraient les petites cliniques et les guérisseurs traditionnels. Mais, aujourd’hui, les nouveaux dirigeants, qui ont réussi à donner un nouveau souffle et visage, le Chu de Bouaké a retrouvé son meilleur niveau d’avant 2002. Dans le cadre d’un reportage, nous sommes allé rencontrer les acteurs principaux dudit établissement sanitaire afin de faire l’état des lieux. Bâti sur une superficie de près de 7 hectares et situé entre les quartiers Odiénékourani, Djamourou et Koko, le Chu de Bouaké a été construit pour désengorger les Chu de la capitale économique (Abidjan) et les autres Centres de santé urbains (Csu) et les centres de formation sanitaire (Fsu) de l’ex région de la Vallée du Bandama. Il devient ainsi le premier Centre hospitalier universitaire qui couvre l’ensemble des zones nord de la Côte d’Ivoire, des sud du Mali et du Burkina Faso avec 60% du bassin de dessert de la Côte d’Ivoire. Les malades des régions du nord, du centre et nord ouest se rabattent sur le Centre hospitalier universitaire de Bouaké afin d’écouter le trajet d’Abidjan.

Le redécollage du Chu
A la faveur des accords de Ouagadougou, l’Etat a repris le contrôle du Centre hospitalier universitaire de Bouaké. Mais les malades n’ont pas suivi. Les malades, autrefois préféraient les petites cliniques au Chu du fait de la mauvaise qualité de services. Et par la suite, plusieurs directeurs généraux vont se succéder à la tête dudit établissement sanitaire. Puis l’actuel, Pr Boa Yapo Félix, nommé en 2008, va façonner, redonner un nouveau visage et hisser le Chu de Bouaké à son meilleur niveau. Le mercredi 22 aout dernier, nous arrivons au Chu de Bouaké. Il était 7 heures 05 mn. Depuis le trottoir, les taxis, motos taxis, véhicules personnels et autres descendent des usagers qui prennent la direction de l’entrée principale du Chu, gardée par des vigiles qui sécurisent ledit site. Nous franchissons le portail principal et dans l’enceinte, nous constatons un vaste mouvement de personnes. La cour est bondée de monde. Des centaines d’usagers, des patients, déambulent entre les différents services, différentes unités qui composent le Chu de Bouaké. Certains avec des carnets de santé, des ordonnances, des résultats d’examens et de radiographies en mains, tandis que d’autres visibles avec des bandages aux pieds, des bras. Des blouses blanches, des blouses vertes et bleues, confirment la présence de tout le personnel soignant.

La fréquentation du Chu
Dans les services que nous avons visités, les malades venus des différents quartiers de Bouaké, des villes de Sakassou, Béoumi, Katiola, Korhogo, Ferké, Tengréla, Dabakala, Niakara, Ferké, Tafiré, Boundiali, Ouangolo, Pogo, Mankono, etc, ont inondé les différentes salles de consultations et des urgences. Les services d’hospitalisations et de traumatologies sont pleins à craquer. A la maternité et au service de gynécologie, c’est un ballet de femmes enceinte et autres femmes qui défilent dans les bureaux, pendant que d’autres sont internées. Les accouchements et autres césariennes se succèdent. Les parents venus accompagner les malades, défilent entre les pharmacies et les services. En somme, tous les services du Centre sont très occupés. Ce qui explique la forte affluence du Centre hospitalier universitaire de Bouaké. Mme Cissé Mariam, patiente rencontrée explique : «après le départ de Médecin sans frontières, la qualité de service n’était plus ça. Mais depuis que la nouvelle direction qui est là, vraiment, on est à l’aise ? Nous sommes bien accueillis et orientés. En tous cas, nous constatons que nous sommes en confiance avec ceux qui sont là». Pour M. Kouadio Serges Pacôme, parent d’un malade rencontré aux urgences, «vraiment la qualité du service est irréprochable. Nous sommes bien accueillis depuis notre arrivée et les médecins sont à nos côtés pour s’occuper de nos malades». Concernant les statistiques, nous décidons de faire un tour à la Direction pour voir la fréquentation du Chu de Bouaké. Nous avons constaté une nette évolution des chiffres. En 2008, le Chu de Bouaké ne comptait que 17 services qui fonctionnaient avec 217 lits fonctionnels et 11 214 consultations. Toujours selon les statistiques, en 2011, le Chu s’est retrouvé avec 250 lits. Au niveau des différentes statistiques par services pour les trois dernières années (2008, 2010, 2011), nous pouvons noter qu’en radiologie : En 2008 ; il y a eu 647 examens. En 2010 : il y a eu 2245 examens. En 2011, l’on a noté 7 751 examens. S’agissant des examens laboratoire. En 2008 : 1302 examens. En 2010 : 4801 examens. En 2011 ; 19751 examens. Du côté des accouchements, les chiffres sont les suivants : En 2008, le Chu a enregistré 1932 accouchements contre 2292 en 2010. En 2011, le nombre s’accroit avec 3396 accouchements. Les chiffres au niveau des hospitalisations nous indiquent également une nette progression au fil des ans. Le tableau, indique 3285 hospitalisés. Tandis qu’il a enregistré 28. 135 en 2010. En 2011, elle s’est accrue avec 38 157 hospitalisations. Toutes ces statistiques démontrent une nette progression et l’affluence vers les différents services du Centre hospitalier universitaire de Bouaké.

Les infrastructures et les différents services
Si toutefois, le Chu tourne en plein régime, il faut souligner qu’il demeure beaucoup de difficultés et de choses qui restent à faire. A savoir, en matière d’infrastructures et d’équipements de matériels sanitaires pour la bonne prise en charge des malades. Tous les bâtiments visités et autres salles de soins ou bureaux, nécessitent un agrandissement, voire la construction de nouveaux bâtiments pour abriter d’autres services. Et surtout accompagner d’équipement médical. L’extension dudit établissement s’impose par la construction de nouveaux bâtiments, plus grands et plus spacieux. «Les difficultés sont aussi au niveau des plateaux techniques. Les plateaux techniques, ce sont les blocs opératoires qui ne sont pas fonctionnels à 100%. Ils n’ont pas d’équipement idéal qu’il faut. Depuis que notre Dg Boa Yapo est là, il a fait beaucoup d’efforts pour essayer de nous faire travailler. Au bloc, la moyenne des opérés, c’est entre quatre et six. Nous demandons qu’on nous équipe suffisamment pour travailler», a indiqué M. Koua Koffi Alexandre, sous directeur des Soins infirmiers et obstétricaux aux Chu de Bouaké.

L’état du personnel
Les différents tours effectués au Chu de Bouaké nous confirment la présence de tout le personnel. A savoir les médecins, les infirmiers, les sages-femmes, aides-soignants, les garçons et filles de salles et autre personnel du Chu. «Nous détenons à peu près entre 70 et 90% du personnel. Parce que les techniciens, les sages-femmes et infirmiers sont nombreux. Le personnel infirmier, sages-femmes et aides-soignants, filles de salles et garçons de salles, techniciens est de 363 agents. Et repartis sur 22 unités. Et nous avons autour de 245 lits. En 2002, nous tournions autour de 500 agents. Malgré, cela nous sommes en insuffisance de personnel de soins», a expliqué M. Koua Koffi Alexandre et d’ajouter pour dire que le Chu a toujours besoin de personnel soignant. «Ce que nous disposons est insuffisant. Infirmiers et infirmiers spécialisés, sont autour de 88 agents. Les sages-femmes 34. Au service d’hospitalisation, en pédiatrie, nous avons 60 lits et nous avons 6 infirmiers. Et, nous faisons une équipe de 12X2. Et chaque équipe à deux (2) infirmiers. Donc, nous avons besoin, d’infirmiers, de sages-femmes, des filles et garçons de salles pour que le travail soit optimisé. Nous demandons à l’Etat de nous affecter des infirmiers et des sages-femmes. Les difficultés sont aussi au niveau des plateaux techniques», a-t-il martelé.

Le nouveau visage du Chu
Autrefois fuit ou déserté par les populations de Bouaké depuis sa rétrocession, avec la nouvelle vision et la qualité des prestations du nouveau Dg Pr Boa Yapo Félix, les usagers ont retrouvé le chemin du Chu de Bouaké. L’actuelle Direction a su fédérer toutes les énergies, les compétences pour offrir des soins de qualité. Ce qui a redonné confiance aux populations de la région du Gbêkê et à la hiérarchie. Depuis 2008, la fréquentation des différents services du Chu de Bouaké a considérablement augmenté. Chaque jour, tous les différents services sont pris d’assaut par de nombreux malades venus de toutes contrées et divers horizons.
DELMAS ABIB
delmas2000@hotmail.com
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