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Editorial Publié le lundi 1 octobre 2012 | L’Inter

Editorial : Le cas Katinan Koné

© L’Inter
Justin Kone Katinan
Justin Koné Katinan (C), le porte-parole de l`ancien president Laurent Gbagbo, sort du palais de justice à Accra.
Le 25 septembre dernier, la justice ghanéenne libérait sous caution M. Justin Katinan Koné, ancien ministre du Budget de l’éphémère gouvernement Aké N’gbo de décembre 2010 au 11 avril 2011. Arrêté quelques semaines auparavant de son retour de Johannesburg, en Afrique du Sud, par Interpol Ghana à l’aéroport international Kotoka à Accra, ce proche collaborateur de l’ex-président Laurent Gbagbo était devenu un objet de tensions diplomatiques entre la Côte d’Ivoire et le Ghana, Abidjan réclamant son extradition dans le cadre de l’exécution d’un mandat d’arrêt international émis contre lui par la justice ivoirienne pour crimes économiques, notamment dans le casse de la BCEAO d’Abidjan pendant la crise postélectorale de fin 2010 à mi-2012. Sa libération sous caution à Accra avait été source d’une joie indescriptible au sein de la forte communauté d’exilés ivoiriens au Ghana, et chaleureusement fêtée et saluée par la forte diaspora pro-Gbagbo, très active à travers le monde. Cette libération avait été même trop bruyamment fêtée, surtout au moment où les tenants de l’actuel pouvoir ivoirien et toute la galaxie pro-Ouattara ou pro-RHDP ressentaient cela comme une véritable gifle, un vrai camouflet politico-diplomatique. Les mauvaises langues étaient même jusqu’à raconter que l’avion présidentiel du Chef de l’Etat ivoirien était sur le tarmac de ‘’Kotoka Airport’’, avec à son bord le ministre d’Etat Hamed Bakayoko, ministre de l’Intérieur et ‘’sécurocrate’’ du régime, pour espérer ramener l’ancien ministre du Budget de l’ex-président Laurent Gbagbo, snobant au passage le camp Ouattara et raillant indélicatement le pouvoir en place à Abidjan. N’était-ce qu’une joie éphémère pour les pro-Gbagbo ? Même si les grandes douleurs sont muettes, pour bien reprendre le célèbre contemporain, la grande sérénité, trop grande même, qu’Abidjan a manifestée devant cette ‘’gifle’’ administrée par la justice ghanéenne, avait de quoi déconcerter plus d’un à l’énoncé du verdict de la libération sous caution de M. Katinan Koné. Une sérénité qui était déjà trop suspecte, et que le porte-parole du gouvernement, le ministre Bruno Koné Nabagne, va trahir à l’issue du conseil des ministres de mercredi dernier en disant à propos du cas Katinan: «Nous attendons la décision finale ». Et patatras ! Le vendredi dernier, soit 3 jours après sa libération contre une caution de près de 13 millions FCFA, M. Justin Katinan Koné est arrêté encore une fois par Interpol Ghana. Cette fois, la joie a changé de camp. Les pro-Gbagbo font grise mine, tandis que les pro-Ouattara n’exultent pas encore, mais c’est tout comme en attendant de voir l’avion le ramener à Abidjan. Le Ghana a-t-il joué le double jeu dans cette affaire ? Notre voisin de l’Est a-t-il voulu finalement contenter tout le monde et ne pas se faire d’ennemis, ni du côté des tenants de l’actuel pouvoir à Abidjan, ni du côté des exilés ivoiriens proches de l’ancien régime ? La nouvelle de l’arrestation de l’ancien ministre du Budget du gouvernement Aké N’gbo, le vendredi dernier, n’est pas sans me rappeler l’un de mes illustres formateurs politiques, dont je tairais le nom, et qui me répétait à l’envie à chaque fois que l’occasion lui était donnée que devant les intérêts des Etats et des Grands, les hommes n’ont que très peu d’importance. Il me répétait aussi à chaque fois qu’il était important, en tant qu’individu, de ne jamais être un grain de sable devant le fonctionnement d’un Etat et qu’alors on pouvait se faire broyer sans état d’âme et passer par pertes et profits. En pavoisant trop vite et trop chaleureusement, les pro-Gbagbo auraient dû bien scruter la posture des tenants du pouvoir. Loin de s’avouer vaincus ou de se déclarer humiliés, ils cherchaient la faille pour mieux rebondir, parce qu’un Etat ne veut jamais avoir honte. Et la parade a été trouvée. Justin Katinan Koné est de nouveau arrêté le vendredi dernier. Entre les Etats, il n’y a pas d’amitié ni de sentiment, il n’y a que les intérêts. A-t-on consulté l’histoire pour voir et savoir ce qu’il est advenu, entre 1966 et 1970, des membres du Gouvernement Provisoire du Royaume du Sanwi (GPRS), des compatriotes qui s’étaient retrouvés au Ghana ? Avec un Etat, il faut s’attendre à tout…

Editorial signé de JMK AHOUSSOU
ahoussoukouassi@yahoo.fr
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