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Politique Publié le mercredi 3 octobre 2012 |

Caravane de la réconciliation / Cissé Lassana, président du MIRD : "Chaque Ivoirien doit appuyer la CDVR sinon Banny seul n’y arrivera pas"

© Par DR
Politique nationale: Cissé Lassana, président du Mouvement ivoirien pour la renaissance démocratique (MIRD)
Photo: Cissé Lassana, entrepreneur en bâtiment et président du Mouvement ivoirien pour la renaissance démocratique (MIRD).
Cissé Lassana, entrepreneur en bâtiment et président du Mouvement ivoirien pour la renaissance démocratique (MIRD). C’est un mouvement apolitique qui existe depuis deux ans. A l’occasion du lancement de la caravane de la paix que le mouvement programme, nous avons rencontré le président Cissé Lassana. Il interpelle ici les Ivoiriens sur la nécessité d’aller à la paix par la réconciliation.

Monsieur Cissé, la Côte d’Ivoire sort de crise et vous venez d’organiser une conférence de presse. Quelle est la raison de cette conférence de presse ?
Nous avons organisé cette conférence pour lancer le site internet de notre mouvement le MIRD pour que chacun puisse avoir accès à nos messages de paix et de réconciliation. Pour que chacun puisse adhérer au mouvement surtout au niveau de la diaspora ivoirienne et tout le monde qui veut la paix en Côte d’Ivoire. Cette conférence a aussi permis de lancer à nouveau un appel à la population de la commune de Port-Bouët, et au-delà de Port-Bouët à toute la population ivoirienne, un message à la paix et à la réconciliation. Par ailleurs, nous avons déjà fait des interventions comme en Haïti où nous avions été la première structure sur le plan national à intervenir pour demander aux populations, les chefs religieux, les chefs traditionnels et aux autorités de faire parler leur cœur pour soulager et soutenir les populations sœurs de Haïti.

Cependant, vous aviez parlé du lancement d’une caravane. Qu’en est-il ?
Nous avons lancé notre caravane de la paix depuis Dabou, le 8 septembre dernier, en présence de toute la population et les autorités de Dabou. Nous avons livré le message de sensibilisation à la paix et à la nécessité de réconciliation pour aller au développement. Après Dabou, il était question que nous allions à Gagnoa. Malheureusement, la commune de Port-Bouët a été attaquée. Ce qui a bloqué nos activités parce que nous avons marqué un arrêt. Aujourd’hui, nous relançons nos activités avec cette conférence de presse que nous avons organisée dimanche dernier. Pour effectivement relancer nos activités, nous programmons un grand meeting le 7 octobre au stade de Gonzagville dans la commune de Port-Bouët pour encore entretenir la population sur la nécessité de la réconciliation et de la paix en Côte d’Ivoire. Et notre caravane va sillonner toute la Côte d’Ivoire. Surtout les villes qui ont véritablement vécu la guerre. Nous irons à Gagnoa, à Toulépleu, Taï, Bloléqui, Duekoué, Man, Aboisso etc. Nous allons aller vers les cœurs meurtris.

Quel est le discours que vous tenez pour permettre à ces populations d’adhérer à votre mouvement pour que la paix revienne en Côte d’Ivoire ?
Nous disons que la Côte d’Ivoire a traversé une véritable crise qui aurait pu aboutir à une guerre civile. La crise postélectorale a fait beaucoup de victimes. Aujourd’hui, les Ivoiriens se regardent encore en chiens de faïence et donc il est temps pour nous d’enterrer la hache de guerre. Il est temps pour nous d’aller à la paix parce que sans paix il n’y a pas de développement auquel tout le monde aspire. Nous disons donc à tous les Ivoiriens de dire non à la violence. Avec nos messages, nous voulons appuyer la CDVR (Ndlr : Commission Dialogue, Vérité, Réconciliation) dirigée par le Premier ministre Charles Konan Banny. Parce que, à lui seul, il ne peut pas arriver au bout de cette mission de réconciliation. C’est pourquoi, nous allons dans les foyers, dans les hameaux et nous faisons du porte à porte pour apporter notre message de réconciliation et préparer ainsi le terrain pour la CDVR pour faciliter la réconciliation et amorcer le développement, tous ensemble, dans la paix.

Tout le monde parle de réconciliation. Mais des partisans de l’ex-régime sont toujours recherchés et arrêtés. Selon vous, cela ne pose-t-il pas de problème pour aller à la réconciliation ?
Nous disons que lorsqu’on parle de réconciliation, il faut également laisser l’appareil judiciaire faire son travail. Une réconciliation sans justice est une bombe à retardement. Il faut apaiser les cœurs des uns et des autres avec la justice. Il y en a qui peuvent bénéficier du pardon et de la relaxe quand les cas les plus graves seront remis aux autorités judiciaires qui les jugeront pour les faits à eux reprochés. Nous sommes dans un Etat de droit. Donc nous ne sommes pas contre la justice. La justice t la réconciliation doivent faire une paire. Pourvu que cela se fasse de façon équitable. De part et d’autres il y a eu des frustrations donc chacun doit accepter de faire sa part de sacrifice. Nous invitons donc chacun à la retenue.

Dans les deux camps, chacun se dit victime de l’autre. Qui va donc demander pardon ?
Dans tous les cas, il faut qu’un camp accepte de faire le pas. Et nous disons que la société civile qui est sur le terrain peut jouer un grand rôle. Les partis politiques ayant joué leurs cartes sans succès. Il nous revient, nous les membres de la société civile d’approcher les uns et les autres pour ramener cette ambiance de fraternité pour qu’on puisse s’asseoir et régler nos problèmes en famille ivoirienne.

Il y a le président des propriétaires terriens de Côte d’Ivoire qui souhaite que toute la Côte d’Ivoire célèbre ou remercie de façon solennelle le président Ouattara pour avoir épargné la vie de son "ennemi" Laurent Gbagbo le 11 avril 2011 alors qu’il pouvait le tuer. Qu’en dites-vous ?
Je pense que l’acte posé par le Président Alassane Ouattara a été salutaire pour toute la Côte d’Ivoire. Parce que s’il avait tué le Président Laurent Gbagbo, peut-être qu’aujourd’hui on serait encore à regretter une guerre civile. C’est donc vrai qu’il faut dire merci au Président Ouattara, mais nous disons que nous devons dire merci à tous les Ivoiriens, à toutes les forces vives qui ont évité la guerre civile à notre pays en adoptant un comportement digne d’un peuple de paix. Et donc nous disons que nous devons célébrer l’acte de Ouattara, mais nous devons surtout célébrer le 11 avril comme le jour où les Ivoiriens ont évité de sombrer dans une guerre civile. Ce 11 avril, nous devons donc célébrer l’importance de la vie humaine que le Président Ouattara nous a enseignée par ce geste qui a épargné la vie du Président Gbagbo. C’est donc à tous les Ivoiriens épris de paix qu’il fut dire merci pour ce jour-là. On pourrait même décréter le 11 avril comme journée du respect de la vie humaine en Côte d’Ivoire.

Quel est en définitive votre message à toute la population ivoirienne ?
Notre message est à l’endroit de toute la population ivoirienne et toutes les communautés étrangères vivant en Côte d’Ivoire. Nous leur disons que la guerre n’arrange rien. Aujourd’hui, nous avons le devoir impératif d’aller à la paix. Parce que sans paix, il n’y a pas de développement. Nous invitons tous ceux ou toutes celles qui aiment la Côte d’Ivoire de véritable enterrer la hache de guerre et de parler désormais de paix en ayant le comportement adéquat pour aller au développement.

Entretien réalisé par Guy TRESSIA
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