x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Art et Culture Publié le samedi 6 octobre 2012 | L’intelligent d’Abidjan

Les samedis de Biton : Sur une nouvelle piste

Je suis passionné dans l’art de discerner les propos des hommes politiques. Je comprends autrement leurs propos que le commun des mortels et une grande partie des spécialises. A travers la lecture des ouvrages d’hommes politiques, on apprend beaucoup sur les réalités et l’exercice du pouvoir. On sait surtout que ce qu’on nous sert à la télévision, et régulièrement dans la presse, est souvent loin de la réalité. Le peuple reste toujours un grand enfant. Un politicien conscient ne peut pas lui révéler les dessous des choses, mais lui dire ce qui est à la surface. Lui faire part du superflu, du cosmétique. Comment savoir lire entre les lignes dans les propos et les actes de ceux qui nous gouvernent ? Attendre des années qu’ils écrivent leurs mémoires et s’expliquent sur ce qu’ils ont vécu et subi et qu’on ne pouvait pas dire, à l’époque, au peule, ce grand naïf. On retrouve le même aspect dans les actes liés au banditisme. Quand la presse rapporte les faits, du moins la manière dont le commissaire divisionnaire a mené l’enquête, on est ahuri d’apprendre, des années plus tard, que les faits relatés étaient loin de ce qui avait été rapporté. En Europe, on écrit toujours. De l’important à l’insignifiant. On sait, une minute après le conseil des ministres, les secrets qui ont été confiés aux membres du gouvernement. L’Occident ne connait pas le secret. Grâce à leurs écrits, on apprend à discerner tout ce qui se rapporte à la politique et à ses dessous. Un historien célèbre me disait, à la suite d’un ouvrage publié sur un chef d’état africain, que dans une société traditionnelle africaine, cet acte de publier le secret du prince était passible de la peine de mort. Mais les peuples sont si friands des petits secrets des palais que des historiens d’occasion continueront à se donner encore de la joie en écrivant les vraies et fausses rumeurs sur les histoires des princes. Pauvre Occident ! Richard Nixon avait bien raison de dire dans un gros livre intitulé : « La vraie guerre » que les Occidentaux perdront par le fait qu’ils ne cachent rien. L’épisode de wikileaks en est une illustration parfaite. L’Afrique échappera t-elle à ce fléau ? J’en doute. Déjà des journaux et des journalistes servent au quotidien le vrai et le faux. Epater le lecteur pour mieux vendre par de nombreux contes et légendes. Un journal meurt en l’espace de quelques heures mais le livre reste encore plus longtemps et peut faire mal davantage pour la cohésion nationale et le développement. Sur le plan national, par ce goût de la recherche du sensationnel, on passe largement sous silence des détails importants. Je prends deux exemples. Le premier. Madame Helen Clark, administrateur du PNUD, a dit, et je l’ai écoutée à la télévision, ceci : « J’ai vu Abidjan mais j’aimerais bien découvrir l’intérieur du pays. » Quel programme pour une profonde réflexion ! Elle mettait le doigt sur le grand problème des pays africains. Une forte différence entre les villes et les villages et surtout des années de lumière entre la capitale et les autres villes du pays. Cela doit nous faire prendre conscience du travail à mener pour rendre nos pays émergents. Ce qu’on doit faire dans nos villes de province ou dans nos villages. Mais les spécialistes voulaient saisir d’autres déclarations qui pouvaient créer la polémique ou des interrogations. Bâtir les villages doit être un thème au quotidien pour tous les hommes politiques, journalistes, cadres et autres intellectuels. Moi, j’ai déjà fait ma part dans mon roman : «Ma joie en Lui ». La deuxième partie de ce livre montre dans tous ses chapitres ce qu’on doit pouvoir faire pour l’émergence d’un village. Deuxième déclaration d’une très grande importance également. Elle est venue de Madame Massandjé Touré Litse, directeur général du café-cacao,. Elle annonce 3000 kilomètres de pistes à profiler. Quelle bonne nouvelle ! Elle aurait dû faire la “Une “ de tous les quotidiens et susciter de nombreuses interviews. Un ami venant du nord voit dans un champ de nombreuses oranges versées dans tous les coins. On lui dit de prendre autant de fruits qu’il veut car tout pourrit sur place pour faute de pistes pour les évacuer. Devant le manque de route pour arriver sur la grande voie, leur peine est perdue. Cela est le cas dans de nombreuses régions. Sinon toutes les régions. Tout pourrit sur place par faute de voies pour évacuer les produits de consommation courante. Ne pas remarquer cette déclaration et en faire un tabac est un manque de discernement incroyable. Cette déclaration montre que nous sommes sur une nouvelle piste, la voie du développement. Oui, c’est impressionnant que de profiler trois mille kilomètres de pistes villageoises. Bienvenue aux vivriers pour une baisse des prix !
Ainsi va l’Afrique et à la semaine prochaine.

Par Isaïe Biton Koulibaly
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Art et Culture

Toutes les vidéos Art et Culture à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ