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Politique Publié le vendredi 12 octobre 2012 | LG Infos

Rencontre du 22 octobre avec le Guémon et le Cavally : Ouattara veut utiliser la douleur des Wê à des fins politiques

© LG Infos Par Aristide
Visite d`Etat à l`Ouest: le Président Alassane Ouattara visite l`hôpital général et les populations de Toulepleu
Dimanche 22 avril 2012. Toulepleu. Le chef de l`Etat, SEM Alassane Ouattara visite l`hôpital général et anime un meeting
Dans exactement dix jours, soit le 22 octobre 2012, le Président Ouattara reçoit les populations des régions du Guémon et du Cavally au palais présidentiel au Plateau. Ce rendez-vous s’inscrit «dans le cadre de la reconstruction de la Côte d’Ivoire par la réconciliation.» C’est le ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur Hamed Bakayoko qui l’a dit aux corps préfectoral, élus et chefs traditionnels desdites régions le mercredi 10 octobre au District d’Abidjan. Qui en est l’initiateur, pourquoi seulement maintenant et pas avant ou après cette période dite des grands procès, ponctuée de «raids» de la communauté internationale contre le régime Ouattara autour des questions de sécurité et des droits de l’Homme. Bref !

De prime abord, ce rendez-vous avec les Wê a tout son sens, puisqu’il s’agira pour le chef de l’Etat et ces populations profondément sinistrées de parler de réconciliation et de reconstruction. Deux notions qui leur sont particulièrement chères, vu les massacres et destructions de biens à grande échelle qu’elles ont subis depuis 2002 à la crise post-électorale ! Surtout que l’émissaire de Ouattara a demandé aux populations de saisir cette opportunité pour étaler le chef de l’Etat les problèmes qui les gangrènent comme des cancers…

Foutaise ! Faire croire qu’Alassane Ouattara n’a pas idée des souffrances des populations de Toulépleu, Guiglo, Duékoué et Bangolo, c’est prendre les Ivoiriens pour de demeurés. Sinon, «le président de tous les Ivoiriens sait que les Frci et les dozo font la pluie et le beau temps dans cette partie du territoire nationale en proie à des attaques meurtrières en tout genre. Il sait que pour leurs plantations de cacao et d’hévéa de nombreux Wê ont été soit tués soit contraints à l’exil par les Dozo et Frci maîtres absolus des forêts de Toulépleu, Guiglo, Duékoué et Bangolo. Récemment, des émissaires de la haute hiérarchie militaire ont été envoyés paître par un certain Ouédraogo Rémi dit Amadé Ouérémi qui occupe illégalement la réserve nationale du mont Péko dans la région de Duékoué. Point n’est besoin de faire un dessin, Alassane Ouattara est plus qu’au parfum des souffrances multiformes et pluridimensionnelles des Wê depuis qu’il est assis dans le fauteuil de chef d’Etat. Faut-il que les élus, cadres et chefs de communautés Wê viennent se prosterner devant lui, au palais, sous les projecteurs et devant les caméras, pour qu’il se souvienne que les Dozo et des populations Malinké se sont défoulés sur les déplacés du camp de Nahibly au mois de juillet dernier, et qu’on est encore à faire le décompte macabre. Non, Alassane Ouattara est conscient que les Wê souffrent le martyre depuis qu’il est au pouvoir. Il sait que l’insécurité est le lot quotidien des Wê, réfugiés dans leur propre pays, sur leurs propres terres. Mais il a laissé les choses s’empirer. Pour certainement les punir de leur attachement à Laurent Gbagbo. Il veut se servir de cette rencontre pour jouer au messie, au président attentionné, magnanime. Voilà tout !

Autre fait qui ne tient pas la route : Hamed Bakayoko demande aux exilés de saisir cette occasion pour rentrer au pays et rien ne leur sera fait. Ah bon ? Demander à Marcel Giossio, Eric Gahé, Voho Sahi… de rentrer au pays, parce que rien ne leur sera fait, c’est insulter leur conscience. Déjà, les commis du régime Ouattara ont découvert une connexion entre les pro Gbagbo en exil au Ghana et les jihadistes musulmans qui coupent les mains des populations dans le Nord du Mali. Depuis que Rfi a diffusé cette information manifestement partisane, la tête de Marcel Gossio, cadre Wê du Cavally en exil est mise à prix, comme bien d’autres exilés mis en cause par le brulot de Rfi. Dire à ce dernier de revenir à Abidjan où l’attend un mandat d’arrêt émis par la justice de vainqueurs est une vue de l’esprit. Il est fort à parier que le député Oula Privat, vice-président de l’Assemblée nationale, cet élu Wê qui a applaudi la folie meurtrière du camp de Nahibly, n’aura pas l’occasion de compter au rang des cadres Wê venus vénérer Ouattara Emile Guiriéoulou, Pol Dokoui, Marcel Gossio et autres personnalités de poigne de la contrée du Guémon et du Cavally.

Barthélemy Téhin
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