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Politique Publié le mercredi 17 octobre 2012 |

Côte d`Ivoire : Garder le cap malgré les attaques

Faut-il craindre un nouveau regain de tension en Côte d’Ivoire ? En tout cas, plusieurs attaques s’y sont produites ces jours-ci : la première sur la centrale thermique d’Azito, les deux autres à Bonoua et à Samo dans la région de Grand Bassam. Les assaillants qui étaient vêtus d’uniformes militaires, ont toutefois dû prendre la fuite à l’arrivée des renforts de la gendarmerie.

C’est la première fois qu’on attaque un site stratégique comme la centrale électrique. Mais il est aussi fort curieux que de tels sites, généralement considérés comme sensibles, aient été laissés à eux-mêmes. En cela, les assaillants auront fait preuve d’audace. Ils ont démontré en même temps qu’ils connaissent les failles du système, et qu’ils sauront toujours faire mal où et quand il faut. C’est pourquoi les responsabilités doivent être situées, et des dispositions prises.

Causes probables de ces remous : la paix et la démocratie se renforcent, et doucement la Côte d’Ivoire se reconstruit. Cela est bien loin de plaire à ceux qui ont perdu le pouvoir et les privilèges qui vont avec. C’est pourtant suite à des élections supervisées par la communauté internationale, et après une décennie de règne sans partage que l’alternance s’est imposée. Ceux qui ont choisi de troubler la quiétude de leurs concitoyens en se livrant à des attaques à mains armées, sont-ils si différents de ceux qui désespèrent de ne plus pouvoir revenir au pouvoir par les urnes ? Jour après jour, le nouveau gouvernement ivoirien marque des points. Sur le terrain, les financements ne manquent pas, et les projets se réalisent progressivement. Certes, les changements ne vont pas au rythme souhaité. Mais la Côte d’Ivoire revient de loin, et il faut en convenir : ce que Alassane Ouattara, le président ivoirien, est parvenu à réunir et à réussir en un temps record, peu de dirigeants politiques africains peuvent se vanter d’une telle prouesse. On peut ne pas aimer le nouveau chef de l’Etat ivoirien, mais il faut lui reconnaître ses qualités, son génie, ses chances et la richesse de son carnet d’adresses. Le tout mis au service exclusif de son pays et de son peuple.

Mais les attaques à mains armées sont un mauvais message. L’effet est désastreux sur l’image du pays. Le gouvernement ivoirien a beau assurer qu’il s’active à répondre aux attentes des populations, le défi sécuritaire reste de taille. Il urge de réagir sérieusement face aux provocations qui n’en finissent plus. Si ces folies meurtrières se poursuivent, elles mettront dans l’embarras ceux qui, au nom de l’hospitalité, ont accepté d’accueillir les partisans du camp Gbagbo chez eux. Un jour ou l’autre, on finira par les extrader ; car, au sein de la communauté internationale, on voudra de moins en moins se faire complices de hors-la-loi sanguinaires, se livrant à des exactions dans un pays où la démocratie et le développement se concrétisent chaque jour un peu plus. C’est le cas du Ghana, qui cherche à assainir le milieu des refugiés ivoiriens.

Le peuple ivoirien est là, qui observe. Certes, on se plaindra et on continuera de le faire, comme le souhaitent les fauteurs de troubles. Mais, à la longue, même les plus sceptiques admettront que jamais Gbagbo et les siens n’ont réellement voulu du bonheur du peuple ivoirien. En même temps, les pro-Gbagbo mettront dans l’inconfort des pays comme le Ghana qui tentent d’aider des milliers de civils, mais aussi de contrôler les activités des ex-combattants liés à l’ancien régime ivoirien.

La solution aux attaques larvées en Côte d’Ivoire ? Ne pas prêter le flanc en versant dans les positions radicales. La répression systématique n’a jamais été une solution définitive. Toutefois, il faut répondre aux agresseurs en les traquant où qu’ils se terrent, en procédant à leurs arrestations, en exigeant du pays d’accueil leur extradition, pour les faire juger et châtier à la hauteur de leur forfaiture. L’adversaire n’a rien à perdre. Sachant qu’il lui sera difficile de désarçonner le pouvoir par les urnes, il a choisi de punir le citoyen électeur ivoirien. A ses yeux, celui-ci demeure coupable d’avoir préféré Alassane Ouattara à Gbagbo. Il faut donc faire avec. Tout comme en matière de processus de réconciliation, il faut avancer sans complexe, avec les bonnes volontés de l’ancien régime qui veulent bien contribuer à l’instauration d’une paix définitive et à la reconstruction du pays.

Parallèlement, il faut faire face à la réalité, et avancer sur les chantiers du développement. Décentraliser et donner du travail à tous dans les régions, constituent un début de réponse aux actes de provocation. Il faut en convenir, le défi sécuritaire restera posé tout au long de la présidence d’Alassane Ouattara. Lui-même le sait : sa légitimité rendra toujours aigre l’ancien camp présidentiel qui ne digère toujours pas d’avoir perdu la présidentielle. Au nouveau régime ivoirien de ne pas se laisser divertir. Ses actes concrets de tous les jours condamnent les partisans de l’ex-président Gbagbo, lesquels, à contrario, ne peuvent se prévaloir d’un bilan aussi acceptable. Il faut donc garder le cap car l’horloge tourne et à l’échéance, il faudra présenter un bilan positif aux Ivoiriens pour bénéficier à nouveau de leur suffrage.
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