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Politique Publié le dimanche 21 octobre 2012 | Le Patriote

Tentatives de déstabilisation de la Cote d’Ivoire : Voici les preuves qui confondent Gossio, Pickass, Mangly et autres

© Le Patriote
Marcel Gossio, DG du Port d`Abidjan
Un Groupe d’Experts indépendants de l’organisation des Nations unies a enquêté de juillet à octobre 2012. Ce rapport éventé par RFI début octobre révèle les manœuvres subversives planifiées par des proches de l’ex-chef d’Etat, Laurent Gbagbo, depuis le Ghana et le Liberia. Dès les premières fuites, les mis en cause ont qualifié le rapport de « ramassis de mensonges » visant à jeter le discrédit sur les pro-Gbagbo et à sauver le régime Ouattara qui est en difficulté. Nous vous proposons ici de larges extraits qui montrent clairement que ces cris d’indignation et de protestation ont pour seul objectif de noyer le poisson des noir dessein nourrit par les tenants de l’ex-régime pour leur pays, la Côte d’Ivoire.

I. Introduction

1. Par lettre datée du 22 juin 2012 adressée au Président du Conseil de sécurité (S/2012/479), le Secrétaire général a annoncé qu'il avait nommé des membres du Groupe d'experts sur la Côte d'Ivoire les cinq personnes dont les noms suivent, à savoir : Raymond Debelle (Belgique, armes), Eugène Rutabingwa Fatakanwa (Rwanda, douanes/transports), Simon Gilbert (Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord, diamants), Joël Salek (Colombie, finances) et Manuel Vazquez-Boidard (Espagne, affaires régionales), ce dernier étant désigné coordonnateur du Groupe d'experts.

2. Le Groupe d'experts a commencé ses travaux sur le terrain le 5 juillet 2012. Au cours de la période considérée, il s'est notamment entretenu avec des représentants d'États Membres, d'organisations internationales et régionales et du Gouvernement ivoirien en vue de recueillir tous les renseignements utiles aux fins de ses enquêtes. Outre les visites sur le terrain qu'ils ont effectuées dans toute la Côte d'Ivoire, les membres du Groupe se sont rendus en Belgique, en France, au Ghana, au Niger, aux Pays-Bas et au Togo. On trouvera à l'annexe 1 du présent rapport la liste des entretiens et consultations menés par le Groupe.

3. Depuis la fin de la crise postélectorale de 2011, les attaques contre les forces de sécurité ivoiriennes se sont multipliées, par leur fréquence et leur ampleur, venant ainsi remettre en cause l'entreprise de réconciliation et de stabilisation menée par le nouveau Gouvernement.

4. De l'avis du Groupe, l'insécurité croissante dans un certain nombre d'États voisins vient mettre en évidence la dimension régionale de la crise ivoirienne. La détérioration de la situation politique et sécuritaire au Mali voisin, la crise persistante mettant en présence des mercenaires et miliciens à la frontière entre la Côte d'Ivoire et le Libéria ainsi que dans l'ouest et le sud de la Côte d'Ivoire et la présence au Ghana de partisans de l'ancien Président M. Gbagbo, qui ne cessent d'œuvrer à la déstabilisation de la Côte d'Ivoire, font craindre que de nombreux groupes armés tentent activement d'acquérir des armes et matériels connexes en violation du régime des sanctions. Le Groupe a déjà été informé des nombreux mouvements d'armes et de matériels connexes à la frontière entre la Côte d'Ivoire et le Mali.

5. Le Groupe craint également que le sérieux mécontentement dans les rangs de ceux qui ont participé à la campagne militaire en faveur du Président Ouattara lors de la crise postélectorale de 2011 (notamment les Dozos, les Volontaires et les Démobilisés) ne profite aux fauteurs de déstabilisation. Ces anciens combattants sont nombreux à penser avoir été mal récompensés pour leur participation aux opérations militaires lors de la crise postélectorale de 2011.

6. L'insécurité gagnant du terrain, le Groupe demeure vivement préoccupé par le fait qu'un grand nombre d'armes continuent de circuler en Côte d'Ivoire et souligne qu'il est extrêmement important que le pays mette en place sans plus attendre des programmes efficaces de désarmement, de démobilisation et de réintégration et de réformes du secteur de la sécurité. Le Groupe salue ainsi la création récente du Conseil national de sécurité, entité chargée de mener à bien la réforme du secteur de la sécurité sous l'autorité du Président.

7. L'insécurité dans l'ouest du pays continuant de faire sérieusement problème aux yeux des autorités ivoiriennes et de leurs partenaires internationaux, le Groupe constate que l'absence de contrôle effectif du territoire ivoirien par les représentants de l'État continue d'entraver l'application effective du régime des sanctions.

29. Le Groupe tient de ses sources qu'il s'est tenu, le 12 juillet 2012, à Takoradi (Ghana), une réunion à laquelle divers groupes d'exilés partisans du régime de l'ancien Président Gbagbo ont décidé d'unir leurs forces pour arrêter un plan d'action commun en vue de reconquérir le pouvoir en Côte d'Ivoire, notamment à la faveur d'une stratégie politique et militaire régionale, l'idée étant d'identifier dans des pays voisins, comme le Mali, des bases d'où ils pourraient lancer leurs opérations.

30. Des individus dont M. Marcel Gossio (ancien Administrateur du Port d'Abidjan), M. Alphonse Mangly (Directeur général des douanes), le pasteur Moïse Koré (ancien conseiller spirituel de l'ancien Président Gbagbo), M. Justin Koné Katinan (ancien Ministre ivoirien du Budget), Mme Nadiana Bamba (seconde épouse de M. Laurent Gbagbo) et M. Charles Blé Goudé (ancien Ministre ivoirien de la jeunesse, sous le coup de sanctions onusiennes depuis 2006), financeraient le réseau politique et militaire qui a organisé et mené plusieurs attaques d'envergure dans diverses régions du pays en 2012 (voir annexe 7).

31. Le Groupe a obtenu la liste des membres de cette organisation, dont la nomenclature de sa chaîne de commandement militaire. Selon divers interlocuteurs, il s'agit là d'un réseau bien organisé, capable de planifier et de mener des opérations d'envergure, qui serait en train de tirer les leçons de ses actions et de revoir ses objectifs politiques et militaires.

32. Divers interlocuteurs ont aussi appelé l'attention du Groupe sur la coloration ethnique des tensions politiques dans l'ouest de la Côte d'Ivoire. Ne pouvant exclure que les membres de l'organisation en question cherchent à acquérir des armes et du matériel connexe, le Groupe poursuivra ses investigations sur ce sujet.

Activités connexes menées au Mali

33. Il s'est tenu, fin juin 2012, dans un camp militaire de Bamako, entre responsables de l'organisation (le lieutenant Diby, dit « Sandokan », et M. Fofana) et des membres de la junte malienne (le capitaine Sanogo, le colonel Issouf, l'adjudant-chef Soiba Diarra, l'adjudant-chef Samba Sangaré et l'adjudant Amara), une réunion au cours de laquelle les membres de la junte malienne se sont déclarés prêts à soutenir des opérations de déstabilisation pour saper les efforts de la CEDEAO et son président en exercice, le Président ivoirien, Alassane Ouattara, en faveur de la paix et de la sécurité dans la sous-région.

34. Le Groupe a, par ailleurs, appris qu'il s'était tenu, à la frontière de la Mauritanie et du Sénégal, entre un responsable de l'organisation en question (le lieutenant Diby ou M. Fofana) et un responsable d'Ansar Dine (groupe de rebelles opérant dans le nord du Mali), une réunion qui a été l'occasion d'évoquer une éventuelle coopération en vue de remettre en cause la paix et la sécurité dans la sous-région et de se prêter mutuellement une assistance technique et militaire par l'envoi de mercenaires. À cet égard, le Groupe détient la preuve qu'un membre de l'organisation pro-Gbagbo a échangé des messages courts évoquant précisément cette réunion (voir annexe 9).

35. Comme il est fort probable que des armes et du matériel connexe circulent en Côte d'Ivoire en violation du régime des sanctions, le Groupe entend suivre de près les dossiers susmentionnés et en prendre pleinement compte dans son rapport final.

Recrutement de mercenaires et de combattants au Ghana et au Libéria

36. Déjà pendant son mandat précédent (2011 et 2012), le Groupe avait constaté que des mercenaires libériens et des miliciens ivoiriens réfugiés au Libéria côtoyaient et coordonnaient leurs actions, et en avaient alerté le Comité.

37. Pendant la première partie de son mandat en cours, le Groupe a constaté que des groupes armés, composés principalement de mercenaires libériens et de miliciens ivoiriens, agissant sur instructions et avec le soutien politique et financier directs de groupes extrémistes pro-Gbagbo en exil, multipliaient les attaques d'envergure de plus en plus meurtrières depuis la fin de la crise postélectorale. Le Groupe a aussi appris que M. Didier Goulia, dit Roger Tikouaï (Ivoirien, ancien douanier), avait convoyé des fonds du Ghana au Libéria à maintes reprises.

38. Le Groupe tient de ses sources que les opérations militaires menées en Côte d'Ivoire depuis début 2012 ont été planifiées en territoire ghanéen, des fonds ayant été acheminés du Ghana au Libéria (par des personnes ou par virements bancaires) et des combattants recrutés sur place.

39. Il est constant que l'est du Libéria sert de vivier et de base arrière (on y trouve plusieurs camps d'entraînement militaire) à ces groupes militaires. À l'occasion de ses investigations sur les armes et le matériel connexe, le Groupe a aussi recueilli des informations qui lui ont permis de démasquer les entités qui recrutent mercenaires et combattants aux fins d'opérations en Côte d'Ivoire, informations qu'il a transmises au Groupe d'experts sur le Libéria et à l'ONUCI.
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