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Économie Publié le lundi 29 octobre 2012 | Cote d’Ivoire Economie

Secteur maritime : Où en est la stratégie de relance ?

Les Etats généraux de la mer qui se sont déroulés en septembre 2011 à Yamoussoukro avaient débouché sur des recommandations en vue de développer le secteur. Un an après, force est de constater qu’elles tardent encore à être suivies d’effets.

Excepté les activités sur les deux plates-formes portuaires d’Abidjan et de San Pedro, le secteur maritime a été longtemps délaissé. Et pour preuve, le Code de la marine marchande, qui date de 1961, est toujours en vigueur. Alors que ce secteur a fortement évolué, l’économie maritime du pays est à la traîne. Les trois premières décennies de l’après-indépendance au cours desquelles l’Etat et le privé détenaient un armement qui faisait la fierté de l’Afrique ont été des années fastes. Mais cette époque est bien révolue. La nouvelle politique maritime est contenue dans les conclusions des Etats généraux de septembre 2011 à Yamoussoukro. L’ossature de cette nouvelle stratégie de développement du secteur passe par la préparation d’un nouveau Code de la marine marchande et fera l’objet d’une communication en Conseil des ministres. Environ plus de 2 000 à 3 000 milliards FCFA d’investissements sont prévus d’ici l’horizon 2040 pour atteindre un niveau optimal de développement du secteur de la marine. Abidjan, le principal port du pays, projette d’être le Rotterdam d’Afrique. Mais que de chemin à parcourir pour atteindre cet objectif…

Vers un modèle libérien des ventes d’immatriculations ?
L’économie maritime est désormais au cœur des initiatives publiques. A court terme, l’Etat ne prévoit pas la création de compagnies maritimes. L’initiative est laissée aux opérateurs privés. Mais en attendant, une étude a été lancée il y a un an pour évaluer la faisabilité d’un tel projet par le secteur privé. Gaoussou Touré, le ministre des Transports, mise aussi sur la possibilité de permettre aux compagnies internationales d’immatriculer leurs navires en Côte d’Ivoire. « Le gouvernement poursuit ses pourparlers avec certains acteurs privés pour leur permettre de battre pavillon ivoirien, comme le Liberia le fait si bien depuis plusieurs années. Le dossier est très avancé. L’Etat ne perd pas également de vue la création de flottes nationales », explique le titulaire du portefeuille des Transports dans le gouvernement ivoirien. Si, pour le moment, aucune signature de contrat dans le domaine n’a été conclue, l’expérience libérienne inspire la Côte d’Ivoire.
Dans ce pays voisin, plus de 3 500 navires battent pavillon libérien sans jamais avoir mouillé dans les eaux nationales. « Le Liberia a mis en place un système de pavillon de complaisance moyennant finance qui permet de placer sous sa juridiction des bateaux étrangers. Un système qui marche très bien et rapporte gros à L’Etat libérien, qui a doublé ses revenus au cours des dernières années », confie un expert maritime. Parmi les plus gros clients de ce voisin, figurent l’armateur saoudien Vela et la compagnie minière brésilienne Vale, qui possèdent respectivement 20 et 15 navires. En 2011, cette activité a rapporté plus de 20 milliards de francs CFA à Monrovia.


Une priorité : le développement des infrastructures portuaires
Même si l’ambition des autorités ivoiriennes de doter le pays de compagnies maritimes est légitime, la priorité du gouvernement repose d’abord sur le développement des infrastructures portuaires. A l’instar des différents secteurs d’activité en pleine mutation, les deux principaux ports – Abidjan et San Pedro – sont en chantier pour doper leurs capacités opérationnelles. Chacune de ces plates-formes portuaires dispose d’un plan stratégique à court, à moyen et long terme. La Côte d’Ivoire ambitionne aussi la création de nouveaux ports de pêche modernes à Abidjan, San Pedro, Sassandra et dans autres villes côtières.
L’autre défi est sans conteste celui du capital humain et des moyens de sécurité à mettre en boîte pour atteindre l’objectif de faire de la Côte d’Ivoire une puissance dans le domaine maritime. L’Etat prévoit de s’outiller pour mieux faire face aux nouveaux périls du secteur, à savoir la sûreté et la sécurité maritime. Même si le fléau moderne de la piraterie maritime n’a pas encore atteint les côtes du pays, tout comme les frontières terrestres, le littoral ivoirien est d’une porosité déconcertante. Les Etats-Unis et l’Union européenne ont un programme de renforcement des capacités avec la Côte d’Ivoire sur les questions de sécurité maritime. Un satellite de surveillance de toute la façade maritime est prévu avec l’appui de la société française Thalès. Les deux ports développent des programmes avec les grands ports mondiaux pour rendre dynamique leurs opérations. Petit bémol en dépit de cet ambitieux programme : l’immobilisme permanent des décideurs. Plus d’un an après les Etats généraux de la mer, c’est le statu quo, et rien ne semble avoir véritablement démarré.

Baudelaire Mieu
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