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Politique Publié le mercredi 31 octobre 2012 | Le Patriote

Gbagbo toujours pas libéré par la CPI : Voici ce qui s’est passé hier à La Haye

© Le Patriote Par DR
Justice Internationale : Cour Penal Internationale (CPI)
Mardi 30 octobre 2012. Haye. Photo : Emmanuel Altit, principal avocat de la défense de l`ancien président Côte-d`Ivoire, Laurent Gbagbo à la Cour pénale internationale
Tout a été utilisé par les pro-Gbagbo pour tenter d’influencer les juges de La Haye. Mais, apparemment, la mayonnaise n’a pas pris. Depuis la Belgique, la France et les Pays Bas, les partisans de Laurent Gbagbo sont venus par centaines – quelques 600 personnes selon la presse locale – pour crier leur colère contre le président Ouattara et la Cour pénale internationale. Mais, rien n’y fit. Laurent Gbagbo n’a pas été libéré. Les juges de La Haye, à l’issue du huis clos qui a suivi l’audience publique d’hier, ont différé leur décision à une date ultérieure. Pourtant, un peu plus tôt dans l’après-midi, une folle rumeur – certainement concoctée dans les laboratoires occultes de la Refondation – sur une éventuelle libération de Laurent Gbagbo a soufflé sur Abidjan. Mais très vite, les inconditionnels de l’ancien chef d’Etat se sont résolus à l’évidence. Point de Gbagbo dehors. Au contraire, l’ancien président de la République n’a même pas quitté sa cellule. Car les échanges entre les différentes parties se sont déroulés à son absence. L’audience a débuté à 13 h 30 TU (14 h 30, heure locale) avec l’intervention de l’accusation. La procureure de la Cour pénale internationale, Fatou Bensouda, absente également à l’audience, a pris le soin de laisser l’un de ses adjoints exposer les arguments de l’accusation. Lors de cette audience technique, l’accusation s’est une fois de plus opposée à la demande de libération provisoire de la défense. L’adjoint de Fatou Bensouda a encore rappelé, comme cela a été le cas le 13 juillet dernier, que Laurent Gbagbo ne peut être libéré. Parce que les charges dont il fait l’objet sont très graves pour que la Cour prenne le risque de lui accorder cette liberté, même provisoire. L’accusation est revenue sur les risques de fuite de l’ex-chef d’Etat, d’entraves à l’enquête et à la procédure que fait courir une telle décision. Elle n’a pas oublié de rappeler que l’objectif premier de Laurent Gbagbo, en réclamant cette liberté provisoire, est de tenter de reprendre le pouvoir en Côte d’Ivoire. « Toutes les raisons qui ont nécessité le refus de la liberté provisoire le 13 juillet dernier restent valables », a-t-il martelé au cours de son intervention. L’accusation a brandi comme éléments de preuve le dernier rapport des Experts de l’ONU, qui mentionnent clairement les intentions funestes des partisans de Laurent Gbagbo et jusqu’où ils sont prêts à aller pour reconquérir le pouvoir. L’adjoint de la procureure de la CPI est également revenu sur les dernières attaques perpétrées par des bandes armées contre les positions des Forces républicaines de Côte d’Ivoire et leur lien avec des proches de l’ex-président. Par ailleurs, l’accusation a révélé comment les activistes fidèles à l’ancien homme fort d’Abidjan ont pu mobiliser par de dangereux réseaux une centaine de milliers personnes en Europe, à raison de 50 euros par personne. Pour lui, ces arguments, les uns mis dans les autres, montrent à quel point le « Machiavel des lagunes » dispose encore de toute sa capacité de nuisance. La représentante des victimes a abondé dans le même sens. Pour elle, pas question de libérer Laurent Gbagbo. « La gravité des crimes pour lesquels le suspect est poursuivi ne permet pas sa mise en liberté provisoire », a-t-elle avancé. Pour étayer ces propos, la violence verbale ou matérielle et les menaces constantes des pro-Gbagbo. La représentante des victimes a profité de l’occasion pour faire des observations. Surtout sur le pays qui doit éventuellement accueillir Laurent Gbagbo en cas de liberté provisoire et sur son état de santé. Elle a déploré le fait qu’il y ait trop de mystères autour de ces deux sujets. Contrairement au procès de Jean-Pierre Bemba, l’opposant congolais, également détenu à la CPI. Elle a exigé que les documents confidentiels concernant le pays d’accueil et l’état de santé de Gbagbo, soient mis à la disposition des victimes. Car il y va, selon elle, de leur sécurité partout dans les pays voisins et ailleurs en Afrique. Me Emmanuel Altit, pour sa part, a passé tout sont temps à contester le rapport des Experts de l’ONU et les incidents armés survenus ces derniers temps. Selon lui, le rapport n’a pas encore été authentifié par l’ONU. Donc ne peut être brandi comme élément de preuve. En outre, il a argué que les récentes attaques d’Azito et de Bonoua sont des « règlements de compte ». Pour lui, Laurent Gbagbo, depuis son arrivée à La Haye, a toujours coopéré avec la Cour et n’a posé aucun acte pour faire obstacle à l’enquête et à la procédure. Il a, à ce sujet, mis au défi l’accusation de citer un seul acte qui le prouve. Me Altit a estimé que Laurent Gbagbo, étant malade, ne constitue pas un réel danger. « Son état de santé conforte son incapacité à s`enfuir », a rétorqué Emmanuel Altit, l’avocat de Laurent Gbagbo. "C`est le président Gbagbo! Il va s`enfuir où? Et comment? Essayons de réfléchir!", a-t-il ajouté au cours de cette audience, qui a duré le temps d’un match de football. Finalement, la Cour, à la suite des échanges en audience publique, s’est réunie une demi-heure après à huis clos avec le greffe, l’accusation et la défense. Cet huis clos n’a rien donné. Car les juges de La Haye ont différé leur décision pour plus tard. Hier sur ONUCI-FM,le porte-parole de la CPI, Fady El Abdallah, s’est voulu. Les juges de la Cour pénale internationale ne se mettent pas la pression. Ils donneront, selon lui, le verdict au moment voulu. Ce qui n’augure pas de bonnes choses pour le désormais célèbre pensionnaire de la CPI. Il faut rappeler qu’au cours de cette journée chaude, deux personnes ont été interpellées par la police anti-émeute néerlandaise qui veillait au grain.

Jean-Claude Coulibaly
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