Place maintenant aux choses sérieuses

La récréation est terminée. Laurent Gbagbo sera bientôt face aux juges pour la confirmation des charges. Me Emmanuel Altit, son avocat, a épuisé ses cartouches. Il n’a pas pu convaincre et la chambre préliminaire 1 et la Cour d’appel de la Cour pénal internationale. La dernière citée a tranché : Gbagbo est bien portant. Laurent Gbagbo sera donc devant les juges. Une démarche longue, qui aura durée presqu’un an, mais qui s’imposait. La CPI ayant décidé, comme à son habitude, de dire le droit, rien que le droit. Aussi, s’est elle donné tout ce temps pour satisfaire à toutes les requêtes de la défense, notamment à sa demande de liberté provisoire et à sa requête sur l’état de santé de Laurent Gbagbo. En clair, la CPI a respecté tous les droits de la défense, en examinant les toutes les requêtes dont elle a été saisie. Les droits, tous les droits de Laurent Gbagbo ont été respectés. Tous ceux qui doutaient de l’impartialité de la CPI vont certainement déchanter, à moins de faire preuve d’une mauvaise foi avérée, comme ils en ont l’habitude. La forme étant terminée, place maintenant au fond, avec la comparution de l’ancien chef d’Etat de Côte d’Ivoire. Une comparution qui définira la culpabilité ou non, et qui situeront les uns et les autres sur charges qui pèsent contre lui. Pour bien faire les choses, la CPI a décidé de ménager un peu Laurent Gbagbo. Les séances seront moins longues et la présence de Laurent Gbagbo à la barre ne sera pas indispensable. En revanche, ses avocats pourront le représenter comme, le stipule la procédure de la Cour. Laurent Gbagbo qui est écroué à La Haye depuis novembre 2011, est soupçonné par la CPI d`être "co-auteur indirect" de crimes contre l’humanité commis pendant les violences postélectorales de 2010-2011. Des violences qui ont fait officiellement plus de 3000 morts, des centaines de victimes diverses. Sa comparution permettra à tous ceux qui attendent depuis longtemps cette audience, d’être situés. Surtout, les victimes qui attendent, ne serait-ce qu’une réparation morale, en attendant leur dédommagement.

Thiery Latt