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Politique Publié le mercredi 14 novembre 2012 | Notre Voie

Situation sociopolitique en Côte d’Ivoire : Pourquoi le Fpi ne peut pas entrer au gouvernement

© Notre Voie Par FN
Pré-concertations pour la relance du dialogue politique: Charles Konan Banny a reçu les leaders des partis politiques
Mardi 4 septembre 2012. Abidjan. Le président de la Commission Dialogue Vérité et Réconciliation, Charles Konan Banny reçoit les leaders du RDR, du PDCI, du FPI et de l`UDPCI dans le cadre d`une initiative pour relancer le dialogue politique
Le régime Ouattara est fortement préoccupé par l’entrée du Fpi au gouvernement. Au point que les journaux qui lui sont proches en ont fait un fonds de commerce. Et pourtant rien n’est fait par les tenants actuels du pouvoir pour favoriser la participation du parti créé par Laurent Gbagbo à ce gouvernement. «Pourquoi le Fpi est chaud pour entrer au gouvernement ?». C’est le titre d’un papier publié hier dans les colonnes d’un quotidien pro-Ouattara. Pour ce journal, si le Fpi n’entre pas au gouvernement, il n’aura plus d’ici peu les moyens de son fonctionnement. Autant dire qu’être au gouvernement est une source de financement pour les partis politiques. Et, puisque aucun texte légal n’autorise cela, cela signifie très clairement qu’être au gouvernement est pour notre confrère un moyen «normal» de se «sucrer» sur le dos du contribuable. En suivant la logique du confrère, la presse proche de ce parti devrait être la première à se faire l’écho d’une telle information. Alors, si le Fpi est «chaud» comme l’indique notre confrère pour entrer au gouvernement, pourquoi la presse proche de ce parti n’en parle pas ? En réalité, contrairement à ce que les journaux proches du pouvoir tentent de faire croire, c’est Alassane Ouattara qui subit la pression de ses soutiens extérieurs afin qu’il intègre le Fpi au gouvernement. En ce sens que c’est à lui que peut bénéficier l’entrée du parti de Laurent Gbagbo au gouvernement.
Au plan politique, la majorité des ivoiriens ne se reconnaissent pas en Ouattara et donc n’adhèrent pas à sa vision politique. Encore qu’il n’a pas de programme susceptible de séduire le peuple.
Au plan professionnel, son gouvernement montre chaque jour de grands signes d’incompétence dans tous les domaines d’activité.
A bien y voir clair, ce gouvernement ne sait faire que deux choses : d’une part, la répression sauvage des partisans de Gbagbo faite d’enlèvements, de séquestrations, d’assassinats et d’emprisonnements dans le meilleur des cas. D’autre part, le gouvernement Ouattara ne sait faire que la propagande politique avec des slogans ahurissants comme «le gouvernement travaille pour vous». Comme si le gouvernement pouvait être appelé à travailler pour lui-même et non pour le peuple. Encore qu’en dehors de l’achèvement pénible des chantiers préparés et ouverts par le président Gbagbo, on ne voit pas encore ce que ce gouvernement fait pour le peuple. On se rend finalement compte que tout ce qu’on racontait de bien à propos d’Alassane Ouattara n’était qu’affabulation, mensonges et pure propagande politicienne. Résultat, le pays est totalement bloqué et le gouvernement fonce directement dans le mur. De sorte que la seule chose qui peut sauver Ouattara face à ses amis qui sont aujourd’hui gagnés par le doute quant à sa capacité à gouverner la Côte d’Ivoire, c’est l’entrée du Fpi dans le gouvernement. Et au lieu de le dire avec courage et y travailler sincèrement, il veut faire croire à travers ses journaux que c’est le Fpi qui est demandeur. Faut-il alors rappeler que le président Miaka avant de s’envoler pour la France le week end dernier, avait une fois encore indiqué que l’entrée du Fpi n’est pas à l’ordre du jour ? Et ce parti a déjà montré qu’il n’est pas attiré par l’argent. C'est-à-dire le gain facile. Officiellement reconnu en 1990, le parti du président Gbagbo est resté dignement dans l’opposition pendant 10 ans avec ses maigres moyens. Et ce ne sont pas les propositions alléchantes qui avaient manqué. Mais à aucun moment, ce parti ne s’est laissé distraire.
Aujourd’hui, c’est vrai que Ouattara a voulu réduire le Fpi et ses dirigeants et cadres à la mendicité en les spoliant de tous leurs biens (maisons, voitures, terrains) et en gelant leurs avoirs, mais ils sont restés dignes. Tel un roseau, le parti a plié mais il n’a pas rompu. Mieux, il s’est redressé admirablement. Ce n’est donc pas avec de l’argent qu’on peut espérer amener le Fpi à entrer au gouvernement. Ceux qui pensent qu’on entre au gouvernement pour financer les activités de leur parti ont tort. Ce n’est pas la philosophie du Fpi. Le législateur a voté une loie de financement de partis politiques au titre de 2010, l’Etat de Côte d’Ivoire reste devoir près de 800 millions au Fpi. C’est cet argent, que le Fpi attend légitimement et légalement que le gouvernement lui reverse. En ce qui concerne son entrée au gouvernement, les conditions sont connues. Il s’agit de la libération du président Gbagbo et de tous les autres prisonniers politiques et du dégel de leurs avoirs. Il s’agit également de la refonte totale de la commission électorale indépendante (Cei) avec la démission de son président Youssouf Bakayoko. Il s’agit aussi de l’instauration de l’Etat de droit. Il s’agit enfin de la restitution de tous les biens volés par les Frci.
Boga Sivori
bogasivo@yahoo.fr
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