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Économie Publié le vendredi 16 novembre 2012 | Abidjan24h

Gabegie à la Sotra : Comment Attey Philippe a pillé la Société

© Abidjan24h Par Emma
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Samedi 7 août 2010. Abidjan, palais présidentiel du Plateau. Photo: Attey Philippe, DG de la SOTRA
Après une dizaine d’années de pillage et de gabegie, la Société de transport Abidjanais (Sotra) renaît de ses cendres. Flash back d’une gestion scandaleuse et solitaire de l’ex-directeur général, Attey Philippe.
La Sotra a vécu sous la direction de l’ex-directeur général, Attey Philippe, la plus grave crise de son histoire.
L’acquisition de véhicules neufs
Pour accroître le parc automobile de la Sotra en agonie, Attey Philippe acquiert 596 (400THLA, Kodhoro et 126 Kia) véhicules neufs pour plus de 22 milliards de Fcfa. Dans le même temps, la Sotra lance un emprunt obligataire obtenu à partir d’un faux bilan et obtient 10 milliards de Fcfa des contribuables sur le marché financier et complétés à 12 milliards de Fcfa par une Institution financière (Bni Finance). En ce moment là, la Sotra avait une dette qui avoisinait les 10 milliards de nos francs. Soit une dette globale de 44 milliards de Fcfa. Tous ces acquis paraissaient nobles, surtout les acquisitions des véhicules. Mais le problème était que la direction avait fait de mauvais choix d’investissement. La trésorerie réelle, mensuelle était de 1,6 milliards de Fcfa, avec en face, les charges du personnel qui sont 1,5 milliards de Fcfa, avec un effectif de 4500 agents toutes catégories confondues. Les charges de carburant étaient de 700 millions de nos francs, pneumatique, 250 millions et le lubrifiant à 150 millions de Fcfa et les autres charges de fonctionnement estimées à 500 millions de Fcfa dont 280 millions de Fcfa de frais de mission chaque mois. Soit des charges directes incompressibles mensuelles de 3,6 milliards de Fcfa.
Entreprise surendettée
La conséquence directe est que la Sotra devenait une entreprise surendettée, en faillite et revenait à la situation des années 1990-1999. Paradoxalement, Attey Philippe qui prétendait sortir la Sotra du trou va la conduire dans un coma profond. L’argent recueilli à partir de l’emprunt obligataire fait l’objet de gestion opaque, digne des grands détournements de fonds publics. Des sociétés écrans sont créées pour ‘’pomper’’ cet argent. Pendant que le parc automobile devenait un véritable goulot d’étranglement pour la population abidjanaise, l’argent de l’emprunt obligataire est utilisé au gré de la volonté de Attey Philippe. A en juger par la construction d’un centre de commandement opérationnel de près de sept milliards de Fcfa, installation y compris la nouvelle identité visuelle d’un montant de près de deux milliards de Fcfa pour la biométrie et le Système d’aide à l’exploitation (Sae) pour un montant de près de 2,5 milliards de Cfa. Tous ces choix auraient été les bienvenues, si l’équilibre financier de l’entreprise était assuré et si l’exploitation liée à l’évolution démographique galopante était respectée. Fait gravissime. Des sources concordantes avancent que certains fournisseurs étaient payés doublement sur les fonds de l’emprunt obligataire et sur les maigres recettes de la Sotra. Ces 12 milliards de Cfa auraient pu être injectés pour l’achat de véhicules neufs de meilleurs qualités techniques et mises en exploitation pour permettre à la Sotra de rembourser ses dettes.
64 millions de Fcfa pour la rénovation de la résidence du Pca
Le 27 mars 2008, par facture n° 063171052/0008, le Printemps, une société particulière de construction et de promotion immobilière adressait un récapitulatif général à la Sotra. Ce récapitulatif concerne le paiement des travaux de rénovation de la résidence du Pca. Coût total pour une société en sécheresse financière, la faramineuse somme de soixante trois millions, cinq cent quatre vingt douze mille et un franc Cfa (63.592.001 Fcfa). Sur ce chapitre, tous les témoignages accablent la direction générale.
Ces fournisseurs qui traquent Attey Philippe
La Sotra sous Attey Philippe était passée maître dans le mauvais paiement de ses fournisseurs. Plus d’une dizaine d’entreprises fournisseurs étaient mises en difficulté par la faute de la Sotra qui leur aurait porté l’estocade. Les entreprises telles que Bernabé, Shell-CI, Total, Cidp, Sotev, Sipa, Coda, Lubrafique, Socida, Afrique Auto, Anam-Co, Technibat, seraient les principaux fournisseurs de la Sotra qui subiraient le non respect de l’engagement pris par le di recteur général d’alors. Dans la même veine, certains fournisseurs auraient mis la clé sous le paillasson. Conséquence, Sotra Industrie annoncée à grande pompe fonctionnera à 5% de son rendement. Des sources concordantes nous indiquent même que la principale cantine de la Sotra et les services d’entretien n’ont pas échappé au non paiement des factures de la direction générale. Aussi, le contrat pour l’exécution de l’identité visuelle dont l’objectif est de donner un nouveau design aux autobus de la Sotra serait basé sur un contrat de gré à gré. Et la société ‘’Aramis’’ chargée de peindre les bus appartiendrait à M. Attey Philippe. Une stratégie qu’il aurait adoptée pour optimiser son compte personnel. Selon une source proche de la direction, plus de la moitié des bus devant bénéficier du nouveau design n’ont pas pu en bénéficier. Parce que la société ‘Coda’’, chargée de fournir la peinture s’est trouvée dans l’obligation de suspendre le contrat de fourniture pour cause de factures impayées. Toujours dans le cadre du non respect de ses engagements, la Bhci serait au nombre des créanciers de la Sotra. La Société des transports abidjanais, selon des indiscrétions, resterait devoir plus de deux milliards de Fcfa à cette banque. M. Tigory Ernest, directeur régional d’Abobo, renvoyé pour avoir dénoncé très tôt la mauvaise gestion de la Sotra n’avait-il pas eu raison ? Aussi, M. Amessan Bertrand, Secrétaire général du Synarso (syndicat majoritaire en son temps) et neuf autres délégués syndicaux mis à la porte pour avoir critiqué objectivement le Directeur général d’alors, n’auraient pas tort de dire haut ce que les gens murmuraient plus bas ? Même si selon certains témoignages, Attey Philippe s’est arrogé tous les pouvoirs pour ne pas être contrarié dans sa gestion solitaire et opaque.
Assurance maladie : La grosse arnaque
Dès sa prise de fonction, le Directeur général d’alors de la Sotra, en juillet 2000, convie tout le personnel à une rencontre. Objectif, créer un comité pour discuter de tous les problèmes des travailleurs. Comme résolution, on a l’harmonisation de deux produits existant au sein de ladite société, à savoir les mutuelles inter dépôt et l’assurance maladie. Il est convenu en outre que les travailleurs lèvent à 50% leur cotisation et 50% pour l’employeur. Mise en place depuis 2001, l’auto assurance maladie prenait en compte enfants et épouses des cotisants sans distinction. Contre toute attente, sur la décision unilatérale du président de l’assurance, un dysfonctionnement intervint en avril 2003. L’origine du dysfonctionnement fait suite à la réaction d’un cahier de charge réduisant le nombre d’enfants pris en compte à six. Un acte que des agents jugent contraire aux premières recommandations. Il y a également le refus de la direction sociale d’aider les travailleurs à prendre en charge les 20% des tickets dits modérateurs des cliniques et pharmacies. Nos sources révèlent qu’en 2005, une autre décision unilatérale du Président Kouamé Pascal indique désormais que les femmes non mariées ne sont pas prises en compte par l’assurance maladie. Comme si cela ne suffisait pas, deux autres décisions prises par le président viennent couper ‘’le souffle’’ aux souscripteurs. L’agent qui solliciterait que sa femme soit prise en charge par l’assurance se doit désormais de payer trois mille francs (3000 Fcfa) en plus de sa cotisation. Aussi, la prise en compte des enfants au-delà de six ans, nécessite que l’agent paye 3000 Fcfa en plus de sa cotisation. Pourquoi toutes ces décisions du président de l’assurance et avec la complicité de qui ? Pour les souscripteurs rencontrés, tout a été planifié depuis le sommet. Et là, le directeur général de la Sotra n’a plus l’excuse des travailleurs. Lui qui se présente comme le protégé du président de l’assurance à l’effet de mieux flouer les travailleurs. Accusations fortuites ou calomnie de la part d’agents aigris ? Le constat est grave. Il est fait état de ce que l’assurance ne paie pas les factures des prestataires, notamment les pharmacies, les cliniques et les laboratoires. D’où la réduction drastique de ‘’bons’’ servis par les prestataires. Le constat est d’autant plus vrai que la pharmacie de la gare au plateau a décidé de mettre fin à toutes prestations sans apurement des dettes antérieures. Même disposition à la pharmacie ‘’Wassakara’’ à Yopougon. Face aux difficultés, les travailleurs ont dû inviter le président à leur livrer le montant des frais d’honoraire du cabinet conseil ‘’ lcare-Conseil’’. Cette requête, dit-on, a buté sur le refus catégorique du président. Aussi, exigeront-ils en vain un audit à l’effet d’éclairer tout le monde sur la gestion dudit fonds.

Evariste Nguessan
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