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Politique Publié le lundi 19 novembre 2012 | Nord-Sud

Formation du nouveau gouvernement : Ce que les Ivoiriens attendent de Ouattara

© Nord-Sud Par DR
Politique: les Présidents Alassane Ouattara et Macky Sall à la cérémonie d`ouverture du Congrès de l`Internationale libérale
Vendredi 19 octobre 2012. Abidjan. Palais des congrès de l`Hôtel Ivoire. Cérémonie d`ouverture du 58è Congrès de l`Internationale libérale, en présence du Président de la République, SEM Alassane Ouattara et de son homologue du Sénégal, SEM Macky Sall
Pour la formation du prochain gouvernement, les Ivoiriens attendent des signes forts de la part du président de la République, Alassane Ouattara.


Entre le changement de Premier ministre et le renvoi de certains anciens ministres suspectés de prévarication et autres actes de mauvaise gouvernance, les Ivoiriens, disons-le, attendent des symboles forts. Une attente partagée par plusieurs responsables de partis interrogés hier. Si au Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci), mis en cause pour sa loyauté à l’égard du président de la République, on en appelle au renforcement de l’alliance au pouvoir, le ton est totalement différent au Rassemblement des républicains (Rdr). « Tout reste à l’appréciation du président de la République mais, nous au Pdci nous sommes dans la droite ligne des discussions pour trouver une solution à cette situation. Nous disons seulement qu’il faut faire en sorte que dans la prochaine équipe, les uns et les autres se sentent concernés par les problèmes qui se posent à la Côte d’Ivoire, c’est-à-dire les problèmes de sécurité, de réconciliation ; il faut qu’on sente pleinement l’alliance », pense Claude Emolo, membre du grand conseil du Pdci. S’il dit presque la même chose, Mathias Kakou, président du Parti pour le progrès et le socialisme (Pps) ne manque cependant pas de préciser que le président doit opter une équipe resserrée autour de lui, pour une meilleur application de son programme de gouvernement.

« Il faut un gouvernement qui peut véritablement soutenir le président de la République de sorte qu’il puisse bien mettre en œuvre son programme de gouvernement dans la mesure où c’est sur la mise en œuvre de ce programme que les Ivoiriens le jugerons dans trois ans », argumente Mathias Kakou, ajoutant qu’il est important que « le prochain Premier ministre ne dirige pas le gouvernement avec une calculette en main. Il faut réellement que le prochain Premier ministre soutienne le chef de l’Etat ». Un avis largement partagé par le député Rdr, Cissé Mamadou. Sans autre forme de procès, il en appelle au président Alassane Ouattara à se passer des services de Jeannot Kouadio-Ahoussou. Et pour cause : « c’est lui qui est visé par le geste des députés Pdci. C’est lui qui désavoué par son parti. Le problème n’est pas ailleurs, il se trouve au niveau du Pdci où deux clans s’affrontent. En tant que président du Pdci, M. Bédié doit donc proposer quelqu’un d’autre en remplacement de Kouadio-Ahoussou ». Incisif, l’élu du Rdr appelle même le chef de l’Etat à récupérer le département de la Justice au Pdci. « Alors que c’est le Rdr qui est majoritaire, on a donné beaucoup de ministère de souveraineté au Pdci. C’est l’occasion de leur prendre ce ministère pour le confier au Rdr ; pourquoi pas à la magistrate Matto Cissé ? », insiste Cissé Mamadou. Loin de ces tiraillements partisans, un haut cadre du Parti ivoirien des travailleurs (Pit), ne cache pas son souhait de voir Alassane Ouattara profiter de ce mini-séisme, pour faire un bon nettoyage. « Il y a des signaux qui montrent que si le chef de l’Etat doit atteindre ses objectifs, il est obligé d’apporter des correctifs à sa gouvernance. Profitant de la situation, le président Ouattara qui a beaucoup d’ambition, doit opérer un remaniement en profondeur. La Côte d’Ivoire qui revient de loin, a besoin d’une équipe consciente, capable de servir de modèle de sorte que tous les sceptiques se rendent à l’évidence que la Côte d’Ivoire est vraiment de retour », prêche ce disciple de Francis Wodié. « Pour moi, il y a deux choses qui sont fondamentales : il faut choisir les bonnes personnes pour une meilleure cohérence de l’action gouvernementale et l’ouverture vers d’autres partis politiques ou la société civile. C’est l’occasion de procéder à une bonne recomposition de l’équipe gouvernementale », ajoute cet interlocuteur qui ne verrait pas d’un mauvais œil que le président Ouattara intégre le Front populaire ivoirien (Fpi) ou d’autres formations politiques pro-Gbagbo dans cette probable nouvelle équipe. Cadre du Pdci, Paulin Allomo ne milite pas moins pour cette idée de changement en profondeur. Pour lui, le président Ouattara qui mène le débat, doit saisir l’occasion de la formation du nouveau gouvernement, pour nouer une nouvelle alliance avec le peuple et mettre entre parenthèse, son commerce avec les chapelles politiques. « C’est ainsi qu’il ramènera un peu d’espoir chez les Ivoiriens qui s’impatientent de voir le changement tant annoncer, se concrétiser », est persuadé l’ancien député Allomo. Une chose est sure, les Ivoiriens qui ont été surpris par la dissolution du gouvernement ne verraient pas d’un mauvais œil que le président Ouattara marque les esprits, en déjouant les pronostics établis.


Marc Dossa
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