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Économie Publié le lundi 3 décembre 2012 | Notre Voie

Mise en œuvre du contrat désendettement-développement : La France exige la réconciliation et le respect des droits de l’homme

Le langage est diplomatique. Mais le message des autorités françaises est clair et précis : il n’y a pas de développement dans la durée sans réconciliation vraie ; il n’y a pas de réconciliation sans développement. C’est le substrat de la visite en Côte d’Ivoire des ministres français de l’Economie, Pierre Moscovici, et du Développement, Pascal Canfin, dans le cadre de la signature du Contrat désendettement-développement (CDD).
Lors de la conférence de presse qu’ils ont conjointement animée, le samedi 1er décembre dernier, à la résidence de l’ambassadeur de France en Côte d’Ivoire, ils ont expliqué le message de la France. «La France continue à être le premier partenaire de la Côte d’Ivoire en termes d’aide publique au développement. Nous sommes dans une nouvelle relation en Afrique, exprimée par le président Hollande à Kinshasa : une relation faite de respect mutuel. Toutefois, la France est attentive à la question des droits de l’homme. Et le CDD est un contrat d’exigence. Même si on n’a pas de leçon à donner, il reste que dans un partenariat, il y a des choses que nous devons dire», a planté Pierre Canfin.
Et que dit concrètement la France pour le cas de la Côte d’Ivoire sous Ouattara ? «La réconciliation est un paramètre d’avenir. Ce n’est pas à la France d’indiquer ce qu’il faut faire. La France n’a pas de leçon à donner. Mais il est clair que la stabilité politique de la Côte d’Ivoire est une condition de l’évolution des entreprises. Nos interlocuteurs (les autorités ivoiriennes, ndlr) sont conscients que c’est une priorité. La France est attentive à la question des droits de l’homme. Le représentant de l’Onu a dit ce matin qu’il y a des preuves de tortures, d’arrestations arbitraires. Quand on y ajoute les rapports des ONG de défense des droits de l’homme, on ne peut qu’être critiques avec les autorités ivoiriennes. Ce n’est pas parce que nous avons été reçus de manière chaleureuse que nous sommes indifférents aux conditions des droits de l’homme», explique Pierre Moscovici. C’est que - heureuse coïncidence - dans la matinée, le sous-secrétaire général des Nations unies chargé des droits de l’homme, Ivan Simonov, avait déclaré ceci : «Il est hors de doute qu’il y a eu des cas de détentions arbitraires, que des gens ont été mis au secret, de même que des gens ont été victimes de torture, d’exactions massives ces derniers mois. Je ne peux pas être sûr des chiffres, mais nous avons des preuves de telles violations des droits de l`Homme. Je ne me suis pas contenté de lire sur la torture dans les rapports, j`ai moi-même rencontré des victimes de torture, donc je peux confirmer qu’il y a eu de la torture. Il est important que cette question reçoive la réponse adéquate». Dont acte.
Même du côté des hommes d’affaires, les inquiétudes ne varient pas. Le ministre de l’Economie a rapporté les préoccupations des opérateurs économiques français installés en Côte d’Ivoire. «Nous avons rencontré des responsables d’entreprises français. Ils disent que les affaires redémarrent. Mais ils soutiennent que pour que ce soit durable, il faut qu’il y ait la réconciliation, la stabilité politique. Pour nous, il est important que le cadre d’activités soit favorable pour les entreprises françaises», a-t-il dit.
Alassane Ouattara sait ce qu’il y a à faire pour que la Côte d’Ivoire bénéficie pleinement du CDD. Ce contrat est de 630 millions d`euros (environ 415 milliards FCFA) sur la période 2013-2015. Sur une durée de 15 à 20 ans, l`aide représentera en tout 2,85 milliards d`euros (1866 milliards FCFA).
Ce n’est pas une aide directe. C’est un reversement de l’annulation de la dette ivoirienne à l’égard de la France. Selon le ministre français de l’Economie, les autorités ivoiriennes ont identifié un certain nombre de projets prioritaires. Notamment, construction et réhabilitation d`écoles, d`hôpitaux et de tribunaux, aménagement des pistes rurales, assainissement de la métropole d`Abidjan. Mais, au récent forum d’Unifrance, l’ambassadeur de France en Côte d’Ivoire avait mis en garde les autorités ivoiriennes : si on constate une mauvaise gouvernance dans la mise en œuvre du CDD, on arrête tout.

J-S Lia
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