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Politique Publié le jeudi 6 décembre 2012 | Boigny Express

Gestion municipale/Bruit de scandale à la mairie d’Adjamé

Rien ne va véritablement à la marie d’Adjamé. Et pour cause. Des bruits de malversations financières se font de plus en plus persistants. Le comité de restructuration mis en place sur recommandation de la tutelle n’aura servi à rien, au dire des agents.

Ce qui se passe dans la commune du Maire Sylla Youssouf est tellement grave que des agents ont décidé de rompre le silence en vue d’un changement radical dans la gestion de leur commune.

Mais de quoi s’agit-il ?
Dans un courrier adressé, le 07 septembre 2012, à l’Inspection générale d’Etat, le collectif des syndicats des agents de la Mairie dénonce de graves dérives dans la gestion du Maire Sylla Youssouf. « Depuis la mise en place de la municipalité dirigée par le Maire Sylla Youssouf, des pratiques frauduleuses inspirées et orchestrées par ce dernier sont monnaie courante dans l’exécution et la gestion des budgets successifs, ainsi que la conduite des affaires de la commune » dénonce le courrier. Les plaignants évoquent la conception et la mise en place d’un système et d’une bande organisée en vue de commettre des détournements de fonds publics et assurer l’enrichissement illicite de Monsieur le Maire Sylla Youssouf. Ils en veulent pour preuve les cas de Dame ASSITA SAVANE ex-régisseur adjoint et LACINA KONE dit LACINABA, ex-chef contrôleur. « ASSITA SAVANE déclarait 30 à 50 mille fcfa de recette journalière recouvrée au Forum des marchés alors qu’un seul quartier du Forum peut produire plus de 150 mille F CFA par jour. Et cet espace commercial en compte 8 au total. Elle faisait également des fausses déclarations de tickets qu’elle faisait vendre à l’espace Super marché situé en face du Service technique de la mairie sur le boulevard Nangui Abrogoua. Elle annonçait officiellement 70 tickets alors qu’en réalité elle faisait vendre 700 tickets par jour et cela a duré cinq ans » indiquent les agents. Quant à LACINA KONE, l’homme de main du Maire SYLLA YOUSSOUF, sa gestion à été décriée dans le recouvrement des taxes liées à l’occupation du domaine public (ODP). « LACINA KONE recouvrait 60 voire 70 mille F CFA par jour et déclarait seulement 10 mille fcfa» affirment nos sources, ajoutant par ailleurs que ces deux agents n’ont pas été sanctionnés. Ils ont seulement été mutés dans d’autres services. D’autant qu’ils sont couverts par le Maire. Et ces cas sont légion, à en croire les plaignants qui dénoncent aussi le dysfonctionnement conscient et organisé du conseil municipal par le biais de violations flagrantes des dispositions légales en vigueur relatives à l’organisation et à la gestion municipale d’une part et des services de la mairie d’autre part. Ce qu’ils considèrent comme est une stratégie aux fins de réaliser aisément des détournements. Pour rappel, nos sources citent la guéguerre entre lui et certains de ses adjoints qui crient chaque fois que l’occasion se présente leur indignation dans la conduite des affaires de la mairie. Selon ces mêmes sources, les réunions du Conseil sont reléguées aux calendes grecques pour éviter les critiques de ses collaborateurs.

La marche du siècle
L’on se souvient encore comme si cela datait d’hier, la marche organisée par les adjoints du Maire SYLLA YOUSSOUF sur la résidence des Maires d’Adjamé en décembre 2008. En effet, ces derniers le soupçonnent de « brader » des biens appartenant à la Commune, sans l’avis du Conseil Municipal. Cette résidence a été vendue à un opérateur économique Libanais qui a construit en lieu et place des magasins. MM. TRAORE Kalilou, FOFANA Inza, SOUMAHORO Farikou et FANE Abou, respectivement 1er, 2ème, 3ème, et 5ème adjoint au Maire avaient organisé ladite marche sur le site pour prendre à témoin l’opinion nationale. Dans sa logique de se mettre plein les poches, il est à la recherche de toute portion de terre qui peut faire l’affaire des promoteurs Libanais, indiquent nos sources. En juillet 2011, le Maire SYLLA Yssouf sous le fallacieux prétexte d’assainir la Commune, a fait détruire des magasins sur une portion de terre située entre les domiciles et la voie principale que les propriétaires qui habitent les maisons de SICOGI à Adjamé MIRADOR, louaient à de petits commerçants. Cet espace, objet de toutes les convoitises a été également vendu par la Mairie à un promoteur Libanais du nom de ABDALLAH Haïdar. Aujourd’hui de nombreux magasins sont construits dont le pas- de- porte avoisine au moins 4 000 000 F CFA, révèlent les même sources.

Forum des marchés d’Adjamé
Ici les choses ne se passent pas également bien pour la Mairie. D’autant que le Maire est à couteaux tirés avec les commerçants propriétaires des magasins du Forum des marchés réunis au sein d’une organisation (ACOPROMA), dirigée par Madame KOUADIO Madeleine. La pomme de discorde se situe dans la gestion de ce vaste marché. Malgré l’état du Forum qui n’est point reluisant, le Maire et le promoteur, M. SAÏDI Jamal Mohamed, PDG de la Société Ivoirienne de Concept et de Gestion (SICG) ont des projets de relocalisation des commerçants sur les parkings Ouest, Nord et Sud. De sources introduites, le projet vise à construire 210 Box dont le coût par unité se situe à 10 000 000 de F CFA, ainsi que, 2 200 étals à 350 000 F l’unité. Les commerçants s’opposent à ce projet. Ils estiment en effet que le forum des marchés d’Adjamé ne répond aujourd’hui à aucune commodité. Ce qui, selon eux, est imputable au promoteur et à la Mairie qui ont démissionné de leurs responsabilités. « Je suis menacée de mort parce que nous défendons nos intérêts. Je reçois régulièrement des coups de fil anonyme de menace. J’ai saisi le Parquet prêt du Tribunal d’Abidjan Plateau pour porter plainte contre X » a révélé la Présidente de l’ACOPROMA. Nos sources dénoncent également le favoritisme, l’attribution de marché sans commission d’analyse, le délit d’initié et les « travaux déclarés réalisés alors qu’il n’en est rien ». Il s’agit entre autre de la construction de nouvelles toilettes du service technique et de la piscine municipale pour ne citer que ces deux cas.

Rien n’a changé dans la gestion
C’est dans ce contexte de détournement et de malversation que suite à une inspection du Ministère de l’intérieur qu’un comité de restructuration a été mis en place sur recommandation de la Direction Générale de la Décentralisation et du Développement Local (DGDDL) pour la bonne gestion des affaires de la commune. Au dire des agents, ce comité dirigé par le 5ème adjoint au maire, M. ABOU Fané a recommencé les mêmes pratiques après quelques mois de bon fonctionnement. « La régie des recettes a été dépouillée de toutes ces attributions. L’encaissement des macarons : ODP (6 000F), Woro-woro (5 000 F), plaques TFM (5 000 F), plaques charrettes à bras (5 000 F), frais d’assainissement des latrines publiques (10 000 F) n’est pas versé à la régie des taxes. Il existe aujourd’hui une régie parallèle à la Mairie », soutiennent les agents plaignants qui ont saisi l’Inspection Générale d’Etat. Conformément au décret N°82-214 du 24 Février 1982 relatif à la responsabilité personnelle et pécunière des régisseurs de l’Etat et des établissements publics et nationaux, ils exigent que le régisseur des recettes DAGNOGO Souleymane soit rétablit dans ses prérogatives. Et qu’il lui soit reversé toutes les sommes issues de la vente des taxes citées plus haut. Les agents souhaitent également qu’il soit mis fin aux patentes sans valeurs inactives (timbres, quittances). C’est pourquoi ils accusent le comité de restructuration de déclarer un montant inférieur à celui que rapporteraient en réalité les différentes taxes. Pour cela, il demande à la tutelle de donner les pleins pouvoirs au Secrétaire Général pour gérer la période préélectorale afin d’abréger le pillage des ressources de la Mairie. Du côté de la trésorerie principale, c’est la loi de l’omerta. Dans un souci de transparence, ceux-ci souhaitent également que le Comité de restructuration fasse son bilan d’exercice tant au plan administratif que financier. Aux dernières nouvelles, l’Inspection Générale d’Etat a entendu les deux parties mais, elle n’a pas encore réagit officiellement. Nous y reviendrons.

Jean Louis KOBRISSA
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