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Afrique Publié le vendredi 7 décembre 2012 | L’intelligent d’Abidjan

Ghana / Election présidentielle du 7 décembre : Le grand débat qui va faire la différence

Au-delà des slogans de campagne, au-delà des méthodes et des stratégies de campagne et par-dessus tous les paramètres subjectifs du choix des électeurs, un débat est resté inévitable tout au long de la précampagne et même de la campagne qui a pris fin mercredi à minuit. La politique de l’éducation nationale, plus précisément le problème de l’école est au cœur de la société ghanéenne. En Côte d’Ivoire, ce débat a été aussi présent dans la campagne mais pas avec la même ampleur ici au pays de Kwame Nkrumah. La Côte d’Ivoire peut se targuer de la performance et de la structuration de son système éducatif qui a produit en l’espace de cinquante ans des milliers et des milliers de cadres dans tous les domaines. Ce système est certes éprouvé et nécessite de profondes réformes mais il reste enviable. Au Ghana, on est encore à parler dans la campagne électorale du ‘’free SHS’’. Le candidat du NPP, Nana Akufo-Addo en a fait toute une stratégie avec son slogan qui sonne désormais comme un hymne chez ses partisans : ‘’free SHS now !’’. Le système ghanéen, comme le système ivoirien, est organisé autour des cycles traditionnels que sont le préscolaire, le primaire, le collège, le lycée et le supérieur. Le problème ici est que si le collège (JHS : junior high school) est relativement gratuit, il n’en est pas de même pour le lycée qui coûte excessivement cher. Un parent d’élève que nous avons interrogé a parlé de 200 à 500 Ghana Cedis (entre 60 mille et 150 mille FCFA) à débourser par trimestre dans le public. L’autre handicap est l’insuffisance des lycées publics pour recevoir tous ceux qui viennent des collèges. D’où la propension des jeunes ghanéens à s’orienter très tôt vers les écoles de métier, faute de moyens pour aller dans une Senior High School (SHS). En Côte d’Ivoire, l’Etat a l’obligation d’orienter tous ceux qui réussissent au Bepc et l’inscription en seconde est à la portée de toutes les bourses. Voilà le débat qui a fait rage au cours de la campagne. Nana Addo et le NPP se proposent d’assurer la gratuité du lycée afin de démocratiser l’école et permettre au Ghana de s’offrir les cadres à même de relever le défi du développement économique. Il a avancé des chiffres et rassuré que le ‘’free shs’’ est réalisable au cours d’un mandat de quatre ans. Sur le sujet, le NDC se veut prudent et juge le projet du NPP irréalisable. Le NDC veut savoir jusqu’où ira la gratuité prônée par le NPP, car il fait déjà beaucoup, selon lui, pour le secondaire. ‘’La question n’est pas de savoir s’il est possible ou pas d’introduire l’école gratuite au Ghana. La question est de savoir s’il est possible de bâtir un immeuble au milieu d’un océan. Le leader que le Ghana cherche est celui qui est capable de réduire le fardeau de la dette qui est un gouffre pour le pays. Regardons le budget du pays et voyons si l’école gratuite est soutenable en ce moment. Dois-je encore demander où se trouvent les parents d’élèves à qui sont destinés cette école gratuite ?’’, analyse pour sa part un pro-NDC dans le Daily Graphic du mardi 4 décembre comme pour vider le projet de Akufo-Addo de sa substance. John Mahama Dramani, le porte-drapeau du NDC ne néglige pas pour autant le sujet. Mais il préfère englober ce thème dans son projet du ‘’Greater Ghana’’ (un Ghana plus grand) qui met l’accent sur la création des emplois, la lutte contre la pauvreté et le maintien de la stabilité. La campagne a pris fin mercredi et les deux grands ont animé leurs derniers meetings à Accra en présence de milliers de partisans.

S.Debailly, envoyé spécial à Accra
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