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Société Publié le mercredi 12 décembre 2012 | LG Infos

Mankono/ La misère gagne les populations : L’anacarde, le coton, le maïs bradés à vil prix

Les populations de Mankono ont gros sur le cœur. Grande région productrice de coton, d’anacarde, de maïs, de riz et d’igname, cette population vit dans une extrême pauvreté. Cet état de fait est imputable au mauvais prix d’achat des produits d’exportation, tels que l’anacarde et le coton.

Toutes les populations de cette région sont unanimes sur cette situation. Tous indiquent que la pauvreté a atteint, à Mankono, comme dans toutes les villes du Nord, un niveau inacceptable. Le kg de l’anacarde est payé à 100 Fcfa, voire 75 Fcfa, alors que le prix bord champ est fixé 325 Fcfa. Quant au coton, il est aussi acheté en deçà du prix kilogramme bord champ. «Les acheteurs viennent prendre le produit, et peuvent mettre des mois, avant de venir payer l’argent des producteurs, faute de moyens», affirment impuissants, les producteurs. «Notre vie est devenue plus difficile qu’avant. Il faut vendre trois kilogrammes d’anacarde, pour s’acheter un kilogramme de riz, et attendre des mois pour recevoir l’argent de la vente du coton. Voyez-vous, cela n’est pas digne d’un être humain. Ils prennent des décisions dans leurs bureaux climatisés, et ne veillent pas à leur application», s’irrite Souleymani Dosso, fils de la région. La saison des récoltes qui devait être source de joie pour les populations est devenue source d’angoisse et d’amertume. Car, après avoir dépensé en énergie et déboursé d’énormes sommes d’argent pour la création et l’entretien des plantations, il faut faire face au prix d’achat, fixé au gré des humeurs des acheteurs qui n’ont d’yeux que pour leurs intérêts mercantiles.

Les céréales n’échappent pas à cette misère
Amara Karamoko, ex-député maire du département, est un agriculteur, respecté et écouté à Mankono. Il a, à son actif, 21 hectares de maïs, 11 hectares de riz et 23 hectares d’anacarde. Tout comme les populations, il décrie le prix d’achat des céréales. A Mankono, fait remarquer l’honorable, les coopératives n’existent presque plus. «J’ai quitté les coopératives. Car, elles sont tenues par des analphabètes qui dilapident l’argent sans être inquiétés. Les produits d’exportations comme le café, le cacao, le palmier à huile et l’hévéa, sont mieux organisés que les produits alimentaires, alors que la Côte d’Ivoire dépense des milliards dans l’importation du riz», s’indigne-t-il. Puis il déclare : «Nous attendons toujours les solutions de Ouattara. Il a promis créer une Caistab pour l’anacarde et le coton, alors qu’il n’est même pas capable de garantir un prix pour l’anacarde. Franchement, c’est la désolation ici et partout dans le Nord». Indiquant aussi qu’il travaille en ce moment avec les membres de sa famille. Il compte récolter 50 tonnes de maïs cette année. Mais, sa crainte se situe au niveau du prix d’achat, car jusque-là, les producteurs de ce céréale ne savent pas à combien sera payé le kilogramme. «Nous sommes abandonnés à notre propre sort. L’année dernière, le maïs a été payé à 120 Fcfa le kilogramme. Cette année, j’ai appris que le kilogramme est vendu pour le moment à 115 Fcfa. Je refuse de vendre à ce prix là», fulmine l’ex-député maire de Mankono.

Et Souleymani Dosso d’ajouter : «Ils ont cru que la Côte d’Ivoire était une banque où il fallait un sous-directeur pour gérer. Nous sommes tous face à une réalité que ne vivent pas seulement les pro Gbagbo du Nord en particulier, mais tout le grand Nord et la Côte d’Ivoire toute entière font les frais de la mauvaise gestion de Ouattara. Nous n’avons que nos yeux pour pleurer. Quand on produit qu’on ne peut pas vendre, c’est la pire punition qu’on peut infliger à un cultivateur». Trois variétés de maïs sont prisées à Mankono. Il s’agit du Monsanto, venu d’Afrique du Sud, l’Obatenpa du Ghana, et une autre variété issue d’un laboratoire ivoirien. Ces différentes variétés mettent au maximum trois mois pour atteindre la maturité. Il faut rappeler que l’ex-maire de Mankono, a des projets pour sa localité malgré les difficultés du moment. Il envisage mettre sur place d’ici quelques mois, une huilerie pour la transformation de grain de coton, afin de freiner son exportation vers le Burkina Faso.

Fatime Souamée, assaltine@yahoo.fr
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