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Afrique Publié le vendredi 28 décembre 2012 | L’Inter

Centrafrique : Bozizé la fin ?

Les coups de boutoir des rebelles qui avancent résolument vers Bangui finiront-ils par avoir raison du trône vermoulu de François Bozizé? Le président qui ne peut compter sur son armée désarticulée qui fond comme neige devant la puissance de feu de la «Séléka», vit à n'en point douter ses derniers jours de règne.

Depuis le 12 décembre dernier, une coalition de mouvements rebelles dénommée «Séléka», alliance en «sango», la langue la plus usitée en Centrafrique, s'est mise en branle, direction la capitale Bangui pour y déloger le président Bozizé. Après bientôt 10 ans à la tête de la Centrafrique, l'actuel tenant du pouvoir est à son tour confronté au même mode d'alternance qui l'a propulsé à la tête du pays, à savoir la prise du pouvoir par la force des baïonnettes. Arrivée depuis la veille de Noël presque aux portes de Bangui, la rébellion promet cependant de ne pas entrer dans la capitale. Raison invoquée: privilégier le dialogue. Comme ce fut le cas il y a quelques semaines en République Démocratique du Congo, (RDC) entre le M23 et le pouvoir de Joseph Kabila, les chefs d'Etat de la Communauté Economique des Etats de l'Afrique Centrale, (CEEAC) ont recommandé le dialogue. Mais c'est désormais connu; ces pourparlers qui n'ont jamais abouti à des solutions durables, ne feront que retarder l'échéance de la chute du pouvoir Bozizé. Sachant que ses jours sont comptés, celui-ci, comme un naufragé, sollicite un peu partout dans sa panique des bouées de sauvetage, notamment de la France, des Etats-Unis et des pays voisins. Pendant ce temps, la rébellion qui ne manque visiblement pas de stratégie, observe attentivement l'attitude des protagonistes de cette crise. D'abord celle de la redoutable armée tchadienne ultime verrou à faire sauter avant d'accéder à Bangui le siège du pouvoir. Ensuite celle de la France qui a basé quelque 250 de ses soldats dans la capitale. Dans cette attente, les discussions vont bon train. Il y a d'une part celles qui se déroulent au grand jour, et de l'autre, celles qui se tiennent loin des projecteurs. C'est justement au terme de ces tractations souterraines, que chacune des parties, rébellion comme pouvoir, connaîtra son sort. Le bilan de 10 ans de pouvoir Bozizé n'est guère flatteur. La Centrafrique végète dans une innommable misère. Ce pays enclavé de 5 millions d'habitants est catalogué parmi les plus pauvres du monde. En plus, au lieu d'instaurer un dialogue sincère capable de mettre fin aux rébellions endémiques qui agitent son pays, l'actuel dirigeant est plutôt soupçonné, après son élection de 2011 où il s'est adjugé 64% des suffrages, de vouloir changer la Constitution pour briguer d'autres mandats. C'est d'ailleurs le non respect des accords de paix de 2007 et 2011, qui a poussé la rébellion de la Séléka à engager à nouveau les hostilités depuis le 10 décembre 2012. L'alliance rebelle occupe actuellement les régions aurifères et diamantifères du pays, une position vitale au plan économique. Mais cette prise de taille peut valoir son pesant d'or dans les discussions politiques dans l'ombre au cours desquelles de part et d'autre on abat les dernières cartes. La France qui jauge la situation, joue pour l'instant l'extrême prudence. Tout en dénonçant la poursuite des hostilités, elle oppose une fin de non recevoir très claire à la demande d'intervention armée de Bozizé. Attitude presque similaire d'Idriss Déby Itno le président tchadien. A ses forces déployées aux portes de Bangui, il a juste assigné une mission d'interposition. Les soldats tchadiens sont-ils prêts à verser leur sang pour une cause qui semble déjà perdue? Pas évident.

Charles d'Almeida
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