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Politique Publié le mercredi 2 janvier 2013 | Le Nouveau Réveil

Que devient l’article 125 ?

© Le Nouveau Réveil Par DR
Crise post-électoralé : Meeting de soutien aux FDS et aux travailleurs
Photo: Charles Blé Goudé
De par la sainte volonté de monsieur Charles Blé Goudé, le COJEP, ce mouvement qui détenait la vérité absolue et qui partant était sans concession aucune à l’endroit de ceux qui ne partageaient pas sa façon de voir, devient un parti politique ! A la bonne heure, dirions-nous car il n’est jamais tard, dit-on, pour bien faire. Ainsi, ce nouveau parti politique veut avoir sa place dans l’arène politique ivoirienne et jouer à fond le jeu politique. La première revendication de ce parti est naturellement la libération inconditionnelle de monsieur Laurent Gbagbo, grand président démocrate s’il en est. L’un des pontes du Fpi ne déclarait-il pas récemment sur Onuci-Fm que les seuls dirigeants politiques auxquels il compare Laurent Gbagbo sont Félix Houphouët-Boigny et Nelson Mandela ?
Il s’agit-là de la plus grosse injure et de la plus grande offense faites au père de la nation dont monsieur Laurent Gbagbo s’est évertué, pendant dix ans, à détruire ce qu’il a réalisé en trente-trois ans ! Peut-être que cette comparaison signifie que si Houphouët-Boigny a été un orfèvre pour l’édification de son pays, Laurent Gbagbo peut soutenir la comparaison parce qu’il a réussi à plonger la Côte d’Ivoire dans le gouffre en l’espace de dix ans. Nous devons tout de même admettre que le Fpi a un raisonnement que ne peut suivre le commun des mortels ! Pour en revenir à monsieur Blé Goudé et à son parti, leur revendication première se justifierait par le fait que monsieur Laurent Gbagbo a été un “grand ( ?) président qui n’a fait aucun mal ni à son pays, ni à personne !’’
Ainsi de la politique exclusioniste qui a entraîné la rébellion de 2012 et la partition du pays, jusqu’au désinvestissement dans notre pays pendant dix ans en passant par les enlèvements, tortures, meurtres et assassinats, viols, mise en coupe réglée des richesses nationales confisquées par un clan de prédateurs violents, voraces et vampiriques, tout est imputable à des extraterrestres que monsieur Laurent Gbagbo n’a pas vu venir imposer leur mainmise sur notre pays ! D’ailleurs, les amis socialistes français qui faisaient finalement partie des meubles de la présidence ne disaient-ils pas que monsieur Laurent Gbagbo “ne ferait pas de mal à une mouche ?’’ Les Ivoiriens qui ont été régulièrement et systématiquement massacrés n’étaient que de “petits moucherons” qui ne comptaient pas ! Concernant monsieur Blé Goudé, qui ne se souvient de ses diatribes virulentes contre tous ceux, de l’intérieur comme de l’extérieur, qui ne pensaient pas Laurent Gbagbo et comme Laurent Gbagbo ? En outre, le “grand stratège” qu’il était, toujours prompt à se faire voir à la télévision à travers des opérations folkloriques comme avec un matelas devant le 43e Bima où il ne courait aucun risque, mais toujours en arrière-plan lorsque les opérations sont dangereuses et risquées, n’est-il pas le vrai responsable de la mort de ces milliers de jeunes envoyés pour libérer la Côte d’Ivoire et massacrés à Logoualé, M’bahiakro et Tiébissou ?
Les soldats du 43e Bima, parce que des professionnels ont été formés pour ne jamais tirer sur des civils sans arme, contrairement aux gardes chiourmes dressés par la refondation pour tirer à vue sur les manifestants aux mains nues ! On pouvait tout se permettre puisque l’Eternel des Armées avait garanti un pouvoir de cinquante ans au moins au Fpi et que les élections de 2010 ne pouvaient et ne devaient produire qu’un seul résultat : la victoire inéluctable de monsieur Laurent Gbagbo ! “On gagne ou on gagne !” Ce slogan criminel du Fpi, de Lmp et autres Cojep a fait couler des larmes de sang au malheureux peuple de Côte d’Ivoire !
Et comme si c’était hier, nous nous souvenons avec effroi de ce fameux article 125 édicté par monsieur Blé Goudé pour punir tous ceux qui ne pensent pas Laurent Gbagbo et ne votent pas Laurent Gbagbo. Combien de nos compatriotes ont été ainsi exécutés en application de cet article 125 ? Un pneu au cou arrosé de pétrole et une bûchette d’allumette qu’on craque pour châtier ces misérables de leur témérité ! Il s’est même trouvé des femmes pour découper piment et oignon afin d’assaisonner ce méchoui qui hurlait de douleur ! L’on ne saurait en effet ressasser continuellement le passé et monsieur Blé Goudé demande donc qu’une loi d’amnistie soit votée qui effacerait d’un trait ces crimes abominables ! C’est, semble-t-il, selon les vues de monsieur Blé Goudé, une condition essentielle pour que la réconciliation se fasse entre les Ivoiriens ! Nous avons, dans ces mêmes colonnes, rappelé que nombre d’exilés dans les pays voisins n’ont nullement fui le régime du président Ouattara, mais les voisins de quartier.
Il est donc à se demander si une loi d’amnistie votée sans discernement ne sera pas la porte ouverte aux règlements de compte et aux vengeances privées. Comme souligné plus haut, il n’est jamais tard pour bien faire et la modération de monsieur Blé Goudé dans ses propos sur RFI veut nous suggérer que l’homme a fait sa mue : le loup qui était en lui est mort et c’est maintenant le doux agneau qui offre aux Ivoiriens convivialité et fraternité. Nous aurions alors aimé que monsieur Blé Goudé adressât à ce peuple si meurtri pendant dix ans une petite demande de pardon. Cela ne vient malheureusement pas ! Monsieur Blé Goudé compte sans doute sur l’amnésie légendaire des Ivoiriens, prompts à oublier tout le mal qu’on leur fait pour quelques FCFA qu’on leur tend par la suite. Cette amnésie va sans doute jouer mais nous ne pensons pas que ce soit le cas en ce moment. Monsieur Blé Goudé pourrait sans doute accélérer le mouvement en battant régulièrement sa coulpe à chacune de ses interventions clandestines afin que progressivement l’article 125 soit peut-être oublié.

DOUBE BINTY
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