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Société Publié le vendredi 4 janvier 2013 | Notre Voie

Les prix vont flamber en Côte d’Ivoire : Les Ivoiriens ne verront plus la queue du diable !

© Notre Voie Par FN
Hausse du prix du riz et des denrées alimentaires de base sur les marchés: le président Soumahoro Manssa Ben N’faly (Aproca-ci) dénonce le non respect du protocole par les commerçants
Mercredi 11 avril 2012. Abidjan. Williamsville, commune d`Adjamé. Le président de l’Association pour la Protection des Consommateurs Actifs de Côte d’Ivoire (Aproca-ci), Soumahoro Manssa Ben N’faly lance la caravane de sensibilisation sur l’application du protocole signé par le ministère du commerce et les commerçants
Les Ivoiriens vont boire le calice jusqu’à la lie. Il n’y a pas de doute à se faire. Le gouvernement Ouattara vient de procéder à l’augmentation des prix de l’essence et du gaz butane, en attendant celui de l’électricité, comme l’ont recommandé, il y a de cela plusieurs mois, les institutions de Bretton-Woods. Malgré une fausse résistance, cela ne durera pas longtemps. Et les conséquences de tout cela sont prévisibles : le renchérissement de la vie, alors que les temps sont rudes, comme le dit le petit peuple.
Même si l’augmentation à laquelle a procédé le gouvernement n’a pas encore touché le gasoil, il ne faut guère s’étonner que certains transporteurs, les jours prochains, augmentent le prix du transport, surtout sur les lignes des véhicules ‘’woro-woro’’, dont certains roulent avec de l’essence super. A ce jeu, ce sont les populations, qui croulent déjà sous le poids de la pauvreté, qui vont payer encore plus. Elles qui sont confrontées sur les marchés, à une hausse presque quotidienne des prix des denrées de première nécessité. Leur misère est telle qu’aujourd’hui, elles ne voient même plus la queue du diable, à plus forte raison la tirer. La catastrophe est totale.
Pour ainsi dire, le gouvernement actuel, jugé à la tâche, n’a pas encore convaincu les Ivoiriens sur sa compétence. On sait que dans tous les pays sérieux, c’est à l’aune d’un certain nombre de facteurs que l’on juge une équipe gouvernementale. Deux des facteurs les plus courants sont la lutte contre le chômage et l’inflation. Sur cela, on ne peut pas dire que c’est un succès pour le gouvernement ivoirien. Bien au contraire. L’échec est total. Et les chiffres et les faits sont là pour le prouver.
En effet, dès qu’il est arrivé au pouvoir, les premières actions du chef de l’Etat Alassane Ouattara ont été fort curieusement de détruire les emplois. Ce sont par milliers que les Ivoiriens ont été jetés dans la rue. Les premiers qui ont souffert de cette politique sont les agents de la présidence de la République. Soupçonnés de « Gbagboïsme », des centaines d’entre eux ont été priés d’aller voir ailleurs si l’herbe était plus verte. Le mouvement de renvoi s’est poursuivi dans les autres institutions de la République.
En dehors des institutions et autres ministères, des entreprises privées ont dû mettre au chômage, parfois à leur corps défendant, leurs employés, pour la simple et bonne raison qu’elles ont été victimes de pillage de la part des FRCI, après que la France les a aidées à déposer le président Gbagbo. Devant l’ampleur du phénomène, la centrale syndicale UGTCI à dû se faire violence pour sortir de son mutisme, en déclarant qu’en seulement quelques petits mois de gouvernance Ouattara, ce sont plus 80.000 emplois qui ont été détruits. Or, ce chiffre n’est pas exhaustif. Il faut y ajouter le chômage monstre provoqué par la prétendue lutte contre l’insalubrité qui a permis à Ouattara lancer sa ministre Anne Ouloto à la destruction sauvage, sans pitié, sans mesure d’accompagnement et sans concession, contre les petits commerces aux abords des rues. Un triste exploit qui n’a pas manqué de précariser un peu plus les populations.
Au plan de la lutte contre la cherté de la vie, malgré le tintamarre fait par l’ancien Premier ministre Ahoussou Kouadio, qui a sillonné les marchés, avec tambour et trompette, les prix n’ont jamais cessé de prendre de l’ascenseur. De sorte qu’aujourd’hui, c’est la croix et la bannière pour les ménages, surtout ceux qui sont nombreux. L’échec est donc retentissant. Peut-être c’est le prix pour que le pays dans lequel l’argent ne circule pas mais travaille devienne émergent à l’horizon 2020. Redoutable pari.

Jean Josselin
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