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Société Publié le samedi 5 janvier 2013 | Le Patriote

Interview / Pr Lazare Poamé (Président de l’Université Alassane Ouattara) : “Nous aurons l’un des programmes les plus performants”

Le président de la prestigieuse Université Alassane Ouattara, le Pr Lazare Poamé, a bien voulu s’ouvrir à nos colonnes. Dans cet entretien, il aborde les questions relatives à la situation de l’institution dont il est le premier responsable

Le Patriote : Pouvez-vous nous présenter brièvement l’Université Alassane Ouattara ?

Pr Poamé Lazare : A l’instar des autres, l’Université Alassane Ouattara (UAO) est dotée d’une administration centrale avec divers services (vice-présidence, secrétariat général, service administratif et financier, ressources humaines, scolarité, patrimoine, documentation, contrôle budgétaire, agence comptable). L’administration centrale s’appuie sur les UFR. En plus, il y a les centres et un institut d’indicamétrie. Depuis 2010, l’UAO a signé un accord avec l’UNESCO qui a implanté une chaire, la chaire de bioéthique, la première du genre dans le monde francophone.

L P : A ce jour, quel est le point de la rentrée académique 2012-2013 ?

P L : Depuis le 29 octobre 2012, les enseignements ont démarré. Nous avons préféré commencer avec les 2èmes années en Droit, Sciences économiques, en Lettres et Sciences humaines parce qu’à ce moment-là, les infrastructures étaient pour la plupart en cours de réhabilitation, notamment les amphis et les salles de TD. En Médecine, les étudiants ont commencé par les stages. Ils sont en train de passer le concours de l’internat. Nous avons donc du mal à programmer tous les cours puisque les amphis et salles de TD ne sont pas tous fonctionnels. Si les amphis étaient réhabilités, notre stratégie serait de privilégier les cours magistraux. Sur le campus 1, il y a encore un amphi qui n’est pas du tout réhabilité. Quant au campus 2, tous les bâtiments sont achevés, mais il se pose avec acuité, le problème de l’équipement. C’est pourquoi, le Conseil de l’Université a décidé de concevoir idéalement un calendrier comme si nous avions tous les amphis opérationnels. Si jusqu’au 15 janvier les amphis sont réhabilités et équipés conformément à notre souhait, nous aurons le découpage suivant : jusqu’à fin Avril, pour la fin du 1er semestre, du début du mois de mai à la fin du mois d’août pour le 2ème semestre et le mois de septembre pour les vacances. Mais tout repose sur l’équipement de nos amphis. Si nous ne sommes pas équipés, nous aurons des années académiques de 14 mois, ce qui va tout bouleverser au plan académique et économique.

L P : Quelle politique mettez-vous en place pour un encadrement efficace et efficient des étudiants ?

P L : J’ai dit à tous les enseignants que lorsqu’ils sont dans un amphi en train de dispenser des enseignements, ils sont évalués par leurs propres étudiants. Pour cela, ils doivent donner le meilleur d’eux-mêmes. Par ailleurs, à la faveur du LMD, il y a ce que nous appelons le tutorat. En plus de l’encadrement classique qui prévalait, nous aurons une catégorie de gens qu’on appelle les tuteurs qui, en dehors des cours, seront chargés d’encadrer les étudiants de façon à leur permettre d’avoir de bons résultats. Il faut naturellement que les conditions matérielles soient réunies pour que les enseignants donnent le meilleur d’eux-mêmes. Nous avons de bons enseignants et un bon programme pour les étudiants. Avec ces enseignants, la qualité de l’enseignement est garantie. Il faut donc développer le sens du tutorat cette année.

L P : Quelles stratégies comptez-vous adopter en vue de mettre fin aux nombreuses grèves qui occasionnent les arrêts intempestifs des enseignements ?

P L : Faisant allusion aux heures complémentaires qui font l’objet de grèves, ce sont des sommes qui leur sont dues. Quant aux grèves qui sont liées au salaire, il s’agit d’un problème qui touche tous les fonctionnaires. Les heures complémentaires ont toujours fait l’objet de grèves avant qu’elles ne soient payées. Mais nous comptons mettre fin à toutes ces grèves qui perturbent les cours. Au niveau interne, nous sommes en train de concevoir une stratégie pour éviter que les heures complémentaires ne s’accumulent. Dès qu’une UFR achève son semestre, nous transmettrons l’état de ces heures et demanderons un approvisionnement pour les payer. Ce qui va créer une émulation au niveau des enseignants. Aussi, faut-il penser à former le personnel aux règles de la déontologie de la fonction publique. A notre niveau, nous avons fait faire une formation dans ce sens par des spécialistes. Le personnel et les syndicats ont été formés à cet effet en vue de mettre un terme aux grèves intempestives. Par ailleurs, il nous faut avoir un contrat d’établissement clairement établi avec l’Etat pour nous permettre de prendre des mesures internes. Il est aussi bon d’examiner l’objet des grèves. Quand ce qui doit être une faveur devient l’objet d’une grève, il faut que l’autorité s’affirme en amenant les grévistes à faire la distinction entre ces deux registres : droit et faveur. L’UAO doit être une référence dans le monde entier. Chacun doit pouvoir l’honorer dans son comportement de tous les jours.

L P : Avez-vous un message à lancer ?

P L : Il faut que toute la Côte d’Ivoire se dise que nous avons un précieux instrument qui va nous conduire dans quelques années vers le développement clés en tête. Nous voulons que notre Université soit vraiment une référence. Dans deux ans, nous aurons un des programmes les plus performants au monde. Nous avons la première chaire du monde francophone. Les Ivoiriens n’auront plus besoin d’envoyer leurs enfants en France, au Canada, aux Etats-Unis et autres parce que ce qu’ils vont y chercher, ils le trouveront à l’UAO. Nous allons mobiliser toutes nos énergies dans ce sens. Nous serons une référence mondiale pour la recherche et la formation. Le LMD étant un système de mondialisation des cursus, il faut alors mondialiser les compétences. C’est cela notre combat et nous pensons pouvoir le gagner.
Coulibaly Souleymane, correspondant
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