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Art et Culture Publié le samedi 5 janvier 2013 | Le Mandat

Culture ivoirienne : Les ratés de 2012

Caravane de réconciliation, Kora Awards, etc. Ces grands événements culturels n’ont pas connu les résultats escomptés. Réconcilier les Ivoiriens par la culture. C’était la tâche première du ministère de la Culture en cette année 2012. Et, pour réussir ce pari qui s’annonçait difficile, le monde de la culture a usé de tous les moyens pour y parvenir. Nous sommes le samedi 20 octobre 2012, date retenue pour lancer la caravane de la réconciliation nationale. Ce concept était très simple, réconcilier les Ivoiriens par la chanson. A travers les plus grands artistes ivoiriens.

Du fiasco à la gabégie financière

San-Pedro, Gagnoa, Man, Korhogo, Abengourou et Abidjan, ont été les villes sillonnées par les artistes appelés pour apporter leur contribution àl’effort de la réconciliation nationale. A cet effet, Alpha Blondy, Tiken Jah, Meiway, pour ne citer que ceux-là, ont pris une part active dans cette tournée. Mais voilà, les observateurs avisés restent et demeurent insatisfaits quant aux objectifs réels de cette aventure. Premièrement, les populations cibles n’ont pas totalement adhéré aux messages de paix véhiculés par les artistes. En témoigne la défection des populations lors des concerts dans les différentes localités, sans oublier le manque d’ingéniosité des organisateurs. Qu’à cela ne tienne, il a été plus que dommage de constater que les artistes du terroir qui sont dans les différentes villes n’ont pas associé leur image à cet événement de réconciliation. Même si en dernier ressort, la caravane a eu recours à des artistes jugés proches de l’ancien régime, le message a eu du mal à passer. C’est une belle leçon de réconciliation que les deux méga-stars, ivoiriennes Alpha et Tiken, ont donné aux Ivoiriens. Par ailleurs, la caravane de la réconciliation a été une véritable gabégie financièrede la part du gouvernement de Côte d’Ivoire. C’est la faramineuse somme de 842 millions Fcfa qui a été allouée comme le budget de la campagne. Et dire que l’objectif était d’apaiser les cœurs et d’inviterles populations à se rapprocher. Selon certaines sources, sur les 842 millions FCFA, l’Etat de Côte d’Ivoire a déboursé 45%. Partant de là, c’est 370 millions FCFA qui ont été réservés pour le cachet des artistes selon quelques indiscrétions. A ce propos, l’artiste comédien, ‘’Zongo’’, s’est offusqué de voir une telle somme dilapidée pour des artistes venus sceller la réconciliation entre les Ivoiriens. ‘’ C’est inconcevable que des artistes viennent s’enrichir sur le dos des Ivoiriens pour une cause aussi noble’’, a-t-il martelé. Ainsi, AlphaBlondy s’est vu remettre un chèque de 120 millions Fcfa. Tandis que Tiken Jah Fakoly, lui, a reçu 80 millions Fcfa. Les autres stars ont reçu leur part de somme.

Les Koras Awards, une autre gaffe

800 millions FCFA et plus, c’est le montant dépensé par l’Etat de Côte d’Ivoire pour la réalisation de la nuit des Koras Awards. En prime, une organisation digne d’un vrai échec total. N’eut été le professionnalisme des animateurs de la cérémonie, la Côte d’Ivoire aurait été la risée de l’Afrique.Prévue samedi soir, la cérémonie a dû être reportée in extremis à lundi, puis à dimanche. L'équipe de l'homme d'affaires béninois Ernest Adjovi, le médiatique et controversé patron des Kora, a d'abord expliqué que Chris Brown n'avait pu monter dans son avion. Mais, samedi soir sur la télévision publique ivoirienne RTI, Ernest Adjovi a évoqué les fortes pluies, qui auraient compliqué la tâche de la bonne centaine de techniciens, surtout sud-africains, pour l'installation de la cérémonie. Puis il a reconnu qu'une partie du matériel arrivait le soir même... y compris des trophées à décerner. « Nous sommes perfectionnistes », s’était-il justifié. Avant même les ratés dans l’organisation finale, l’événement a été atteint par une polémique sur le prix des places, qui allait jusqu’à un million de FCFA (1 500 euros). Un tarif hors de portée pour la plupart des Ivoiriens. L’amateurisme avec laquelle les organisateurs ont fait preuve a entaché la soirée. En somme, 2012 a été une année d’expression culturelle riche en apparats mais pauvre en actions véritables.
MAURYTH GBANE
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