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Économie Publié le samedi 5 janvier 2013 | AIP

Le FMI et la Côte d’Ivoire, plus de 50 ans de coopération

Abidjan - Au cours des cinquante dernières années, le Fonds Monétaire International (FMI) et l’Etat de Côte d’Ivoire ont ensemble conjugué leurs efforts pour la construction du pays. Les interventions du FMI en faveur du développement de la Côte d’Ivoire ont connu une évolution importante, significative et diversifiée au bénéfice de la croissance économique, de la bonne gouvernance et de l’amélioration de la qualité de vie des populations.
Cette coopération a fait de cette institution, un partenaire privilégié sur lequel, l’Etat de Côte d’Ivoire s’est appuyé au plus fort de la crise sociopolitique qu’elle a traversée.
C’est dans le cadre de la consolidation des relations de cette institution et de la capitalisation des acquis que Christine Lagarde, actuel directeur général du Fonds Monétaire International (FMI) séjournera en Côte d’Ivoire du 06 au 08 janvier 2013.

Pour garantir l’équilibre macroéconomique des Etats

Le Fonds monétaire international (FMI) est une institution internationale regroupant 188 pays. Il a pour mission de promouvoir la coopération monétaire internationale, de garantir la stabilité financière, de faciliter les échanges internationaux, de contribuer à un niveau élevé d’emploi et à la stabilité économique et de faire reculer la pauvreté.
Il a été créé par un traité entré en vigueur en 1945 pour favoriser la mise en place d’une économie mondiale solide. Il a son siège à Washington et est gouverné par 188 États membres, ce qui lui donne une dimension quasi universelle.
Le FMI occupe une position centrale dans le système monétaire international c’est-à-dire dans le système des paiements internationaux et des taux de change entre les monnaies nationales qui permet les transactions internationales.
L’institution a pour but de prévenir les crises systémiques en encourageant les pays à adopter des politiques économiques saines. Comme son nom l’indique, elle est en même temps un fonds auquel les États membres qui ont des besoins de financement temporaires peuvent faire appel pour remédier à leurs problèmes de balance des paiements.
Le FMI suit la politique conduite par les États membres, en s’intéressant avant tout aux résultats d'ensemble de l'économie. Ceux-ci qualifiés souvent de performances macroéconomiques concernent les dépenses globales (et ses principales composantes, telles que les dépenses des consommateurs et l'investissement des entreprises), la production, l'emploi, l'inflation et la balance des paiements, autrement dit le solde des transactions de l'État membre avec le reste du monde.
Le FMI se concentre sur le volet macroéconomique c'est-à-dire les finances publiques, les taux d’intérêt, la monnaie et le crédit, le taux de change et le secteur financier. En outre, le FMI est attentif à l'évolution des politiques structurelles qui ont un impact macroéconomique, notamment à travers un impact sur les finances publiques ou le taux de croissance. Le FMI conseille les États membres sur les améliorations qu'ils peuvent apporter dans ces domaines pour atteindre leurs objectifs d'emploi élevé, de faible inflation et de croissance soutenue et durable, c'est-à dire susceptible de se poursuivre sans créer de problèmes d'inflation ou de paiements extérieurs.

FMI ET BANQUE MONDIALE

Fondés tous deux en 1945 après la fin de la Deuxième Guerre Mondiale, le FMI et la Banque mondiale sont formellement des agences spécialisées du système des Nations Unies, mais avec des structures de gouvernance indépendantes. Leurs approches sont complémentaires : l’action du FMI est centrée sur les questions macroéconomiques tandis que la Banque mondiale se consacre au développement économique à long terme et à la lutte contre la pauvreté.
Le FMI met l'accent sur les résultats macroéconomiques ainsi que sur la politique macroéconomique et financière, tandis que la Banque s'intéresse avant tout au développement à long terme et à la lutte contre la pauvreté, et seuls les pays en voie de développement ont le droit d’emprunter auprès de la BM.
La Banque mondiale accorde en particulier des prêts pour financer des projets d'infrastructures ou étayer la réforme de certains secteurs de l'économie et des mesures structurelles de plus vaste portée. Tous les pays membres sont éligibles aux concours du FMI, en revanche, cependant ces fonds ne sont pas destinés à financer un secteur ou un projet particulier, mais à apporter un soutien général à la balance des paiements et aux réserves internationales d'un pays pendant qu'il prend les mesures nécessaires pour remédier à ses difficultés. Dans la pratique, ces appuis se présentent souvent sous forme d’émissions monétaires en appui budgétaire.


COOPERATION COTE D’IVOIRE-FMI

La Côte d'Ivoire a rejoint le FMI le 11 mars 1963 et a adhéré aux obligations de l’Article VIII de son Statut selon laquelle un État membre s’engage à respecter notamment l’obligation de ne plus avoir recours aux restrictions sur les paiements pour les transactions internationales courantes.

L’appui financier a été interrompu pendant la longue crise politique jusqu'à la signature de l'accord de paix de Ouagadougou en Mars 2007. De 2007-2008, le FMI s’engage avec la Côte d'Ivoire à travers le programme d’ Aide d'urgence post-conflit AUPC), ce qui a permis la mise en place de conditions propices pour le lancement d’un programme triennal à travers la facilité de réduction de la pauvreté et pour la croissance (FRPC), à travers : l’élimination d'arriérés aux institutions financières internationales, la mise en place de bons antécédents économique, un « track record », et la traitement des grandes opérations extrabudgétaires mises en évidence en Septembre 2008.
Les programmes appuyés par la FRPC sont articulés autour des documents stratégiques de réduction de la pauvreté (DSRP) propres aux pays. Les DSRP sont préparés par les gouvernements, avec la participation active de la société civile et les autres partenaires au développement. La visite du directeur général du FMI de mai 2009 signe le réengagement avec le pays. Le programme FRPC 2009-2011 a été mis en œuvre de manière globalement satisfaisante jusqu'à ce qu'il dérape pendant la crise post-électorale en 2010/11.
Par ailleurs, on notera qu’au plus fort des tensions politiques avant la crise post-électorale, tous les partis politiques ont salué le rôle constructif du Fonds dans la stabilisation de l'économie ivoirienne.
A la faveur de la résolution de la crise postélectorale, le Fonds a vite repris contact avec le pays, notamment par la fourniture d’un financement au titre de la facilité de crédit rapide (FCR).

Le Dossier PPTE-Côte d’Ivoire

Lancée en 1996 par le FMI et la Banque mondiale, l’initiative PPTE (Pays Pauvres Très Endettés) aux yeux des partenaires au développement correspondait exactement aux besoins des pays comme la CI, pour lesquels les rééchelonnements successifs de la dette extérieure depuis le début des années 1980 et les réformes qui les accompagnaient n’ont pu régler la crise d’endettement.
C’est pourquoi dès 1998 l’éligibilité du pays à ce programme est obtenue. Cependant, les problèmes de gouvernance financière ont conduit à la rupture entre la Côte d’Ivoire et l’ensemble des bailleurs avant même le coup d’Etat du 24 Décembre 1999.
Seulement en 2007 la stabilisation de la situation politique, la reprise rapide des réformes et la conclusion d’un nouvel accord avec les bailleurs de fonds (à travers deux ambitieux programme post-conflit), ont permis l’atteinte effective du point de décision du PPTE en mars 2009.
La mise en œuvre des réformes préalables à l’atteinte du point d’achèvement du PPTE, a été reportée du fait de la crise postélectorale et de la guerre qui s’en est suivie. Les mesures pertinents ayants été mis en place, le FMI et la Banque Mondiale ont décidé d’accorder le point d’achèvement le 26 juin 2012, à l’instar de 41 autres pays, dont le Ghana, le Benin, l’Ouganda, le Burkina-Faso, le Cameroun, la Mauritanie, le Niger, le Honduras, le Malawi, le Nicaragua.
L’un des avantages directs du point d’achèvement du PPTE est la réduction considérable du stock de la dette. « Le fait d’atteindre le point d’achèvement de l’initiative PPTE représente une étape importante pour la Côte d’Ivoire et sa population. Cela témoigne des progrès considérables qui ont été accomplis dans la gestion économique depuis l’accord de paix de Ouagadougou en 2007 et la fin de la crise post-électorale en 2011 » « mais aidera aussi la Côte d’Ivoire à normaliser ses relations avec ses créanciers extérieurs », a déclaré Doris Ross, ancienne chef de mission du FMI pour la Côte d’Ivoire.

Le programme économique et financier triennal.

En Juin 2011, le Conseil a approuvé un crédit au titre de la facilité de crédit rapide (131 millions de dollars US) pour aider à répondre à des besoins urgents et le redémarrage de l'administration. La mise en place d’un programme économique et financier 2011-2014 a été appuyé par le FMI sous la facilité élargie de crédit (FEC) en Novembre 2011, avec 600 millions de dollars US attendus sur les trois ans.
Le programme FEC est sur la bonne voie. Les missions de revue de programme (la 1ère et la 2ème) ont eu lieu respectivement en Mars et Septembre 2012. La mise en œuvre du programme a été satisfaisante et le Conseil a approuvé les deux revues (la réunion du Conseil sur la 2ème revue a eu lieu le 30 Novembre, 2012). Ce qui a permis à la Côte d’Ivoire de bénéficier le 7 décembre 2012 d’un nouvel appui financier d'environ 100 millions de dollars du FMI.
L'économie s'est redressée plus rapidement que prévu en 2012 et les perspectives pour 2013 sont également favorables. Tous les objectifs quantitatifs ont été atteints à ce jour, cependant certaines réformes structurelles en particulier dans le secteur de l'énergie sont en cours de mise en œuvre.


Assistance Technique (une stratégie régionale)

La stratégie régionale retenue par le FMI pour l’assistance technique et la formation permet de mieux adapter l’assistance aux besoins particuliers des régions, de la coordonner plus étroitement avec les autres prestataires d’aide et de renforcer les capacités à répondre rapidement aux besoins dès qu’ils se font jour.

Les centres régionaux d’assistance technique en Afrique s’inscrivent dans l’initiative pour le renforcement des capacités en Afrique, créée par le FMI en mai 2002
Cette initiative favorise le renforcement des capacités des pays africains à formuler et mettre en œuvre leurs stratégies de réduction de la pauvreté, ainsi qu’à mieux coordonner l’appui technique donné au renforcement des capacités dans le processus d’élaboration des Documents de stratégie pour la réduction de la pauvreté (DSRP).
L’AFRITAC Ouest, ouvert à Bamako (Mali) en 2003 et transféré à Abidjan (Côte d’Ivoire) au milieu de l’année 2012, dessert dix pays d’Afrique de l’Ouest (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée, Guinée-Bissau, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal et Togo).

Les activités des centres se déroulent en coopération étroite avec la Banque africaine de développement et les partenaires donateurs. Ces activités facilitent la conception, la mise en œuvre et le suivi coordonnés des programmes d’assistance technique en cours dans les pays membres.
Dans ce cadre d’assistance une signature du protocole d’accord d’installation de l’Afritac de l’Ouest aura lieu.
Des structures comme la Direction du Budget, des douanes et des impôts bénéficient de l’assistance technique du Fonds.
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