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Société Publié le jeudi 10 janvier 2013 | Notre Voie

Près de six mois après les tueries : les victimes de Nahibly réclament aussi justice

© Notre Voie Par itw Vigneault
Crise post-électorale : réfugiés dans une école catholique de Duékoué
Le procureur de la République a rendu publics, seulement 72 heures après que cela lui a été demandé par Alassane Ouattara, les résultats des enquêtes diligentées sur le drame survenu au Plateau dans la nuit de la Saint-Sylvestre. Et pourtant, depuis plus de six mois, une enquête lui a été demandée par le même Ouattara sur les tueries du camp des réfugiés internes wê à Duékoué, et les résultats sont toujours attendus.
Suite au drame survenu au Plateau dans la nuit de la Saint-Sylvestre ayant occasionné 63 morts et plus de 200 blessés, Alassane Dramane Ouattara a promis l’ouverture d’une enquête afin de situer les responsabilités des uns et des autres à l’effet de prendre des sanctions qui s’imposent. En moins de 72 heures, le procureur de la République Simplice Koffi Kouadio et son équipe ont bouclé l’enquête et rendu publics les résultats de cette enquête-là. Sans citer nommément les présumés coupables du drame de la fête de la lumière, le rapport d’enquête indique cependant des pistes.
Nonobstant le regard critique que d’aucuns pourraient porter sur le rapport de l’enquête, il convient de saluer et féliciter l’équipe du procureur de la République pour la célérité avec laquelle elle a réalisé l’enquête.

A quand les résultats de l’enquête de Nahibly ?

En agissant ainsi, le procureur et son équipe contribuent à l’apaisement des cœurs des victimes du drame, mais également de l’ensemble des populations qui ont été meurtries dans leur chair.
La rapidité avec laquelle l’enquête sur le drame de la nuit de la lumière a été réalisée montre à l’évidence que notre appareil judiciaire dispose de moyens aussi bien en termes de ressources humaines qu’en termes de matériel pour réaliser une telle enquête en un temps record. C’est pourquoi il est difficile de comprendre que, six mois après l’attaque meurtrière du camp de réfugiés de Nahibly qui a fait plus de 210 morts selon plusieurs sources, dans la commune de Duékoué, par les Frci et leurs supplétifs, les résultats de l’enquête ouverte ne soient toujours pas disponibles. Et pourtant l’attaque du camp de Nahibly n’est pas moins importante que le drame de la fête de la lumière au Plateau.
En effet, personne n’ignore que les peuple wê a été victime d’un véritable génocide de la part des Frci pendant la guerre postélectorale. Et le camp de Nahibly abritait justement les déplacés internes wê qui avaient fui leurs villages totalement décimés par les forces pro-Ouattara. Il s’agissait donc de rescapés wê qui étaient allés se mettre à l’abri dans ce camp sous la surveillance des forces onusiennes. Et c’est d’ailleurs en présence de cette force dite impartiale que ce camp a été attaqué par les Frci et les milices à la solde de Ouattara, occasionnant plusieurs morts et la destruction totale de ce camp. Le chef de l’Etat, Alassane Dramane Ouattara, qui se trouvait à ce moment-là en visite d’Etat en Chine, avait annoncé de façon tonitruante l’ouverture d’une enquête. Cela fait aujourd’hui plus de six mois que les populations ivoiriennes attendent le résultat de cette enquête. Même les corps qui ont pu être retirés des puits et acheminés vers Abidjan pour être autopsiés ont, semble-t-il, disparu. Et, curieusement, personne n’en parle.

Deux poids deux mesures

Pourquoi, en moins de 72 heures, on a pu boucler l’enquête sur le drame de la fête de la lumière survenu au Plateau alors que celle ouverte sur le drame de Nahibly coince ? Qu’est-ce qui cause problème du côté de Nahibly ? N’y a-t-il pas, en définitive, deux poids deux mesures ?
On sait qu’avant de s’attaquer au camp de Nahibly, les assaillants ont discuté chaudement avec les policiers de l’ONUCI et avec les autorités administratives avec à leur tête le préfet de Duékoué. Ce qui veut dire qu’on connaît au moins les dirigeants des tueurs des réfugiés.
Tout porte à croire qu’aux yeux des tenants du pouvoir, les victimes du drame de Nahibly n’ont pas la même importance que celles du drame de la fête de la lumière. Sinon comment comprendre que l’enquête sur l’attaque de Nahibly, qui a eu lieu en présence des forces onusiennes et des autorités de la place, dont le préfet, n’a pas connu depuis six mois un début de commencement alors qu’on a pu réaliser celle du drame du Plateau-qui s’est déroulé nuitamment- en moins de 72 heures ?
En tout état de cause, les survivants des victimes de Nahibly et leurs parents, mais aussi les parents de toutes les autres victimes qui n’ont pu survivre, attendent le résultat de l’enquête pour être apaisés un tant soit peu.

Boga Sivori
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