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Société Publié le lundi 14 janvier 2013 | AIP

Société/ Ils sont à la fois élèves et manœuvres agricoles

Oumé - Des élèves des établissements secondaires Oumé (centre-ouest, région du Gôh) se consacrent depuis quelques mois à des activités génératrices de revenus, notamment l’agriculture, les cours à domicile pour faire face aux énormes difficultés financières et matérielles auxquelles ils sont confrontés du fait de la "démission" des parents.

Ces élèves sans parents ou tuteurs dans la localité offrent leurs services tous les mercredis après midi et les week-ends pour servir en qualité d’ouvriers agricoles, de répétiteurs ou de cireurs afin de subvenir à leurs besoins, des plus élémentaires aux frais de scolarité.
Elèves et déjà confrontés aux difficultés quotidiennes de la vie SelonYobo Balli Benoît, élève en classe de 3ème au collège Akati d’Oumé, les parents évoquent comme raison de leur "démission" vis-à-vis des charges, la paupérisation grandissante, le manque de moyens financiers, la mévente de leur production et les mauvaises récoltes liées au vieillissement des plantations.

Les élèves pour leur part indiquent que les planteurs de la localité apprécient leur travail et les sollicitent à longueur de journée, à telle enseigne qu’ils ne peuvent s’empêcher de faire ce travail qui leur procure les moyens de leur subsistance.

"Nous sommes à tout moment sollicités pour nos prestations. Traités comme des manœuvres agricoles, nous bénéficions de la même tarification que ces derniers. Le contrat individuel est fixé à 1500 FCFA la mi-journée et le contrat collectif à 1000 FCFA sur un demi-hectare", a affirmé, un élève de 4ème, Baga Makré.

Les élèves cireurs quant à eux, perçoivent une somme de 50 francs CFA, sur une paire de chaussure cirée et se retrouvent avec un revenu mensuel qui varie entre 10 000 et 27 000 F CFA.

Les élèves répétiteurs qui enseignent les élèves du primaire et du collège reçoivent leur salaire, mensuellement et fixent leur tarif en fonction du niveau de l’élève et de la nature des relations qu’ils entretiennent avec l’employeur. Leurs salaires varient de 40 000F à 53000F CFA pour le primaire et de 70 000F à 85 000FCFA pour le collège à raison de sept à huit, voire dix enfants enseignés dans le mois.

Ces ressources générées leur permettent de se nourrir et de payer leur loyer, allant de 5000 F CFA à 12000 F CFA.

Autonomes mais des résultats scolaires peu reluisants

Pour le directeur d’études d’un établissement secondaire privé, Edouard Soukou Godé, ces élèves utilisent ces fonds, pour assurer leur scolarité de peur d’être expulsés des classes. Certains n’hésitent pas à s’absenter des cours pour une semaine de contrat et lorsqu’ils sont de retour au cours, ils sont contraints à la tricherie lors des évaluations, afin d’éviter le redoublement ou le renvoi, ce qui influent sur leur rendement scolaire.

"Travaillant sans relâche, les élèves accumulent beaucoup de fatigue et n’arrivent pas à suivre les cours en classe, ni à étudier correctement leur leçon. Ils sont contraints à la tricherie lors des évaluations afin d’éviter le redoublement ou le renvoi", a ajouté Dabé Boli Eric élève en 4ème.

Toutes ces activités effectuées par ces élèves, obligent certains d’entre eux à abandonner l’école, en raison de leurs résultats scolaires non-reluisants.

Sur sept élèves interrogés par rapport à leurs résultats semestriels, un élève a obtenu une moyenne de 14,23 sur 20, deux autres ont obtenu respectivement, des moyennes de 11,78 sur 20 et 12,54 sur 20 et les quatre autres élèves ont été blâmés.

Des élèves ont sollicité l’aide de l’Etat pour la réouverture des internats publics.

(AIP)
dl/kn/kam
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