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Art et Culture Publié le samedi 26 janvier 2013 | L’intelligent d’Abidjan

Musique / Quel monde ici bas : Fakis dépeint le triste tableau de la vie des artistes en Afrique

‘’Quel monde ici bas’’, c’est le titre de l’album interrogateur signé par Fakis, artiste-chanteur. Ce qui paraît être un cri de cœur de l’artiste sur les réalités sociales dans le monde répond à un fait propre à son environnement. C’est-à-dire le bien-être des artistes. Cette œuvre, Fakis l’a voulu étoffée (17 titres) avec des sonorités qui renseignent sur son contenu. Le reggae est son style et Fakis fait découvrir son répertoire (titre 1) par un chant d’élévation qui met en relation la foi (religieuse). Edji (pèlerinage), est un chant qui retentit tel un appel. L’artiste qui trouve les sonorités qu’il faut pour [faire] ‘’Edji’’, accompagne le chant de trompette, trombone, balafon, kora etc. Pour faire parcourir un chemin qui ne réussit pas (forcément) à tous les pèlerins.
«Tout le monde veut faire le pèlerinage (qui ne s’achète pas). On ne s’y oblige pas… Certains tombent malades, d’autres perdent même la vue. Mais, une fois l’Arafat achevé, ils recouvrent la santé», dépeint-il. Une (é) preuve de foi. Mais surtout un chant qui laisse découvrir une sagesse (religieuse) dans le message de Fakis. Qui demande à tous de «s’ouvrir les portes du paradis» en implorant le Seigneur, Mohamed (Saw).
Une invite, par ailleurs, à découvrir (par le chant) ce monde d’ici bas dont il parle et dans lequel son album tire sa source. Outre la relation transcendantale (entre Dieu et les hommes), le chanteur s’offusque des conditions de vie misérables dans la famille des artistes dont il fait partie. Décrivant cette réalité désolante de cet artiste – décédé, «qui avait juste besoin d’un peu d’argent pour se soigner», Fakis dénonce le manque d’assistance généralisée (de la part des amis, frères et épouse). «Quel monde ici bas ?», loin d’être une simple interrogation, est une dénonciation. Car si tant est que l’artiste se révèle être cet animateur incontesté et incontournable lors des cérémonies de réjouissance (baptêmes, mariages et autres meetings), Fakis trouve inconcevable qu’il (l’artiste) puisse être abandonné dans la maladie. Constat : «la vie d’un artiste et d’une star fait pitié en Afrique», déplore-t-il sur les riffs d’une guitare (de Mamadou Domba) qui interpelle. «Ne laissez pas l’artiste mourir avant de l’aider. Mieux vaut tard que jamais. Ne faites pas le médecin après la mort», implore-t-il.
Préserver la vie d’autres citoyens est une adresse aux dirigeants sur le continent. Ainsi, dans ‘’Farafina Massa ya - pouvoir en Afrique’’, Fakis, sur un ton calme, s’adresse aux dirigeants africains. «Arrêtez ! Il ne faut pas tuer ton peuple pour régner en Afrique. Il ne faut pas massacrer ton peuple en confisquant le pouvoir», fait-il entendre. Pour lui, le pouvoir n’est nullement taillé à la mesure d’un seul dirigeant. Il en veut pour preuve la fin de règne de Dadis Camara, Kadhafi, Moubarack, Ben Ali et d’autres dirigeants africains qu’il décrit en image. Aussi, ‘’Le 3 mars 2011’’, – titre hommage, – est pour Fakis, un arrêt sur image d’une révolution à l’ivoirienne menée par des femmes ayant perdu la vie «au nom d’une démocratie». Au son de la kora de Diakité Moriba qui berce le rythme sur un fond mandingue auquel s’ajoute une basse qui donne le ton au reggae, le chanteur parcourt des pages de l’histoire africaine. De Samory à Soumangourou Kanté, ces souverains, indique Fakis, ont perdu le pouvoir du fait de l’implication des femmes. «Les femmes deviennent un élément déclencheur dans la chute d’un dirigeant», rappelle-t-il. De cet hommage d’ensemble rendu aux femmes du 3 mars, Fakis singularise un hommage rendu à ‘’Maïmona’’ – piste 6, une ‘’Traoré’’ «d’une bonté non reconnue». Ce n’est pas le cas, poursuit-il dans ‘’Children of Africa’’, de «Dominique, la mère des enfants, qui fait parler son cœur» en Côte d’Ivoire, au Burkina Faso, au Gabon, en République centrafricaine, etc. Un chant d’hommage et de réjouissance sur lequel l’artiste laisse échapper – ‘’Merci maman’’ – la reconnaissance des enfants, sur un air joyeux, à l’endroit de leur bienfaiteur.
Entre le sentiment qu’éprouve une mère pour l’enfant et celui d’un homme pour sa bien-aimée, Fakis trouve plus loin un point commun : l’amour. C’est d’une voix intérieure qu’il partage ce sentiment dans ‘’Djarabi love’’, un chant d’amour. Ajouté au son du balafon et de la kora, le saxophone de feu Manu Yodan et de Jomo Donald, loin d’interpeller, raconte avec douceur et dans la méditation ce (autre) voyage à la recherche de l’amour. «Je suis allé à Kankan, j’ai parcouru Abidjan, je n’ai rencontré pareille beauté. Le remède de l’amour n’est pas de ce monde. Quand Dieu unit, nul ne peut défaire», rassure-t-il sur une basse qui se fait rumba. Du reggae à la rumba, l’artiste reste attaché à certaines valeurs : la religion, l’amour, la paix pour un monde sans violence. En français comme en dioula, l’artiste chante Ali Baba, Yeléfo star, Cours d’histoire de Kong, etc. Arrangé par Bokobri Cyrille, l’album a été produit et distribué par FKS.

Koné Saydoo
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