x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Économie Publié le mercredi 30 janvier 2013 | Le Nouveau Réveil

Procès des ex-dirigeants de la filière café-cacao : 1,6 milliard F Cfa pour une étude sur la réforme de la filière / Le ministre Kabran Appiah fortement cité

© Le Nouveau Réveil Par Prisca
Retour des exilés : Mel, Appiah et Henriette Lagou ont foulés le sol d’Abidjan
Mercredi 25 avril 2012. Abidjan. Riviera 3. Rentrés d`exil, Mel Eg Théodore, Kabran Appiah (photo) et Henriette Lagou ont été reçu au siège de l`UDCY
Selon le juge Ahmed Souleymane Coulibaly et le procureur Ferdinand Oulaï, le Fdpcc aurait versé alternativement, en 2006, les montants de 500 millions F Cfa au cabinet "Jurisconsult" et de 177 millions F Cfa à un autre cabinet dénommé "Internationale stratégie", tous les deux dirigés par l’ancien ministre Kabran Appiah. En plus du versement, au même bénéficiaire, d’un autre montant de 1 milliard F Cfa, soit un total de 1,677 milliard F Cfa. Et que cette coquette somme correspondrait, toujours selon l’accusation, aux honoraires perçus par l’ex-ministre Kabran Appiah pour une étude d’évaluation juridique menée par lui sur un projet de reforme de la filière café-cacao. Conjointement appelés à la barre, hier, pour répondre de la question, Henri Amouzou et Théophile Kouassi étaient encore face au juge et au procureur. «C’est excessif pour une simple assistance juridique», s’était écrié le juge, avant de préciser l’accusation : «Je vous rappelle qu’on est dans le cas d’abus de biens sociaux, c’est-à-dire des actes qui ont été contraires à l’intérêt moral des producteurs ou à l’objet social de votre structure de gestion». Réponse d’Amouzou : «Monsieur le président, à cette époque, la Bni ne voulait pas payer cet argent. Mais c’est le ministre de l’Economie et des finances qui a écrit à la Bni pour la menacer de faire le paiement». Question du juge : «Avez-vous trouvé ce montant raisonnable ?» Réponse d’Amouzou : «Oui, monsieur le président, à partir du moment où l’ancien président de la République et son ministre de l’Economie et des finances ont validé ce montant». Réaction du procureur : «Quelle était l’utilité de ce projet d’étude pour le Fdpcc ?» Réponse d’Amouzou : «C’est la revalorisation du prix aux producteurs qui était notre souci principal, puisqu’il y avait une paupérisation inacceptable dans le monde paysan. Les producteurs payaient plus de 40% d’impôts». Réaction du procureur : «Est-ce que cette étude de l’expert Kabran Appiah a apporté une nette amélioration dans la vie des producteurs ?» Réponse d’Amouzou : «Non, monsieur le président, pour la simple raison que l’étude n’a pas pu être mise en œuvre». Réaction du procureur : «La mission du Fdpcc était-elle de faire la reforme de la filière café-cacao ?» Réponse d’Amouzou : «Monsieur le président, je vais vous dire une chose. L’ancien président de la République m’avait invité à un dîner à sa résidence. Un dîner au cours duquel il a discuté avec moi, de minuit à 3H du matin. Il était question que le Fdpcc puisse financer cette étude juridique que devait mener le ministre Kabran Appiah. Il faut donc comprendre que Kabran Appiah nous a été fortement recommandé par l’ancien président de la République. Je vous répète que la Bni avait refusé de payer le premier montant de 500 millions F Cfa, mais que c’est le ministre de l’Economie et des finances de cette époque qui a écrit à cette banque pour la menacer en vue de faire le paiement. L’étude sur la reforme devait être faite dans l’intérêt des producteurs». Question du procureur : «Quels étaient les problèmes de la filière pour susciter une telle étude coûteuse ?» Réponse d’Amouzou : «Monsieur le président, en 2006, le revenu du producteur était bas. Les producteurs ne peuvent pas mener leurs activités et être déficitaires. Sur les prix de vente de ses produits, le producteur ne trouvait pas son compte». Visiblement exténué par cet interrogatoire rude de l’accusation, le prévenu Théophile Kouassi s’est lâché : «Monsieur le président, je suis convaincu que si c’était un expert international, on n’aurait pas dit que ses honoraires étaient chèrement payés. Mais quand il s’agit des experts nationaux, on trouve que ce que nous payons est cher. Mais c’est cher par rapport à quoi ?», avait fait savoir le prévenu. Le procès se poursuit ce matin.
SYLVAIN TAKOUE
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Économie

Toutes les vidéos Économie à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ