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Politique Publié le vendredi 1 février 2013 | Xinhua

Côte d`Ivoire : un dialogue politique nécessaire malgré des désaccords persistants

© Xinhua Par Messmin
Participation de l`opposition à la vie politique: le gouvernement a rencontré le Front populaire ivoirien (FPI)
Mercredi 23 Janvier 2013. Abidjan. Cabinet du ministre d`Etat, ministre de l`Intérieur et de la sécurité. Plusieurs membres du gouvernement, avec à leur tête le ministre Hamed Bakayoko reçoivent la Direction du Front populaire ivoirien (FPI)
ABIDJAN - Le "dialogue direct" entamé depuis près de deux semaines entre le gouvernement ivoirien et le Front populaire ivoirien (FPI, de l'ex président Laurent Gbagbo) se poursuit mais des points de discorde pourraient conduire les discussions dans une impasse.

Quatre commissions paritaires de 10 membres ont été mises sur pied pour traiter de la sécurité, de la réconciliation nationale, du jeu démocratique et de l'Etat de droit.

DES "AVANCEES" DANS UNE "BONNE" AMBIANCE

Après deux jours de travaux en commission, les différentes parties se retrouvées mardi en séance plénière pour la synthèse des travaux.

"Il y a eu, bien entendu, des avancées. Nous avons commencé les débats il y a bientôt deux semaines et aujourd'hui, nous sommes à une synthèse. Cela veut dire qu'il y a eu des travaux qui se sont déroulés dans la bonne ambiance, dans la fraternité", a déclaré le secrétaire général adjoint chargé de la Défense et de la sécurité au FPI, Michel Amani Nguessan, au sortir de la réunion de synthèse.

Le représentant du FPI s'est gardé de tout commentaire sur le contenu de la synthèse des travaux, gardant la primeur du contenu pour le destinataire, le Premier ministre Daniel Kablan Duncan.

Même son de cloche pour le compte du gouvernement avec le ministre de l'Intérieur, Hamed Bakayoko, qui s'est juste contenté de relever qu'il y a eu "évidemment des points d'accord et des points de désaccord".

De fait, selon le chronogramme préétabli, le rapport final devait être sur la table du Premier ministre jeudi avant d'être soumis à l'appréciation du chef de l'Etat, Alassane Ouattara.

Mercredi, à l'issue d'un conseil des ministres, le porte-parole du gouvernement, Bruno Koné, a estimé que "les choses semblent aller pour le mieux" relativement aux discussions entre le gouvernement et les partis de l'opposition.

"Les discussions se poursuivent et les intentions sont bonnes", a-t-il ajouté annonçant qu'un point devrait être fait par le gouvernement sur la question la semaine prochaine en conseil des ministres.

DES DESACCORDS PERSISTANTS

Selon des sources bien introduites au sein des commissions de travail, les points de blocage sont principalement la demande du FPI au gouvernement de libérer tous les prisonniers pro-Gbagbo détenus suite à la crise post-électorale, le retour "apaisé" des exilés et l'adoption d'une loi d'amnistie.

Le président intérimaire du FPI, Miaka Ouretto n'en fait pas mystère.

"La prison n'est pas un lieu de plaisir. Pareil pour ces Ivoiriens qui souffrent dans leur tête du fait de l'éloignement. C'est pourquoi nous en appelons à la compréhension du gouvernement afin que tous nos camarades détenus soient libérés et que ces exilés rentrent dans leur pays", explique-t-il ajoutant que ce sont les points de négociation que son parti juge "importants" si le gouvernement veut "réellement" aller à la réconciliation.

"Pour nous, ces deux points sont la clé qui ouvrira la porte sur d'autres discussions, à savoir notre participation aux futures échéances électorales", souligne le président du FPI.

Pour le FPI, toutes les personnes arrêtées dans le cadre de la crise post-électorale sont des détenus politiques et leur situation requiert une solution politique, avec l'abandon de toutes les charges retenues contre eux dans le cadre d'une loi d'amnistie.

"Cette loi d'amnistie devrait conduire à la libération des détenus et le retour des exilés", croit-on au FPI.

"Réconciliation d'accord mais justice d'abord", soutient pour sa part le gouvernement qui insiste qu'il faut "laisser la justice faire son travail et aller jusqu'au bout pour faire éclater la vérité, satisfaire les victimes et permettre à leur bourreaux de leur demander pardon".

De même, le gouvernement estime que les exilés qui ne se reprochent rien peuvent rentrer au pays et que ceux qui font l'objet d'un mandat d'arrêt international doivent obligatoirement affronter la justice.

"Une loi d'amnistie est au bout d'un processus de réconciliation qui ne peut faire l'économie de la justice, du pardon et de la repentance", affirme le ministre de l'Intérieur Hamed Bakayoko.

Le Représentant spécial du secrétaire général de l'Onu en Côte d'Ivoire, Bert Koenders, a appelé les parties à poursuivre les discussions "jusqu'à l'aboutissement d'un accord".

"Que ces discussions débouchent sur des actes constructifs de nature à faire avancer le processus de sortie de crise et qu'elles aboutissent sur l'installation d'un cadre de dialogue politique permanent inclusif en Côte d'Ivoire, qui permette de continuer à faire progresser la réconciliation nationale dans les mois et les années à venir", a-t-il appelé de tous ses vœux.
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