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Politique Publié le mercredi 6 février 2013 | Nord-Sud

Arrêtés lundi au Ghana, Comment Abéhi et Dibopieu ont été extradés

L’ex-chef de l’escadron blindé d’Agban, le commandant Jean-Noël Abéhi et l’ancien secrétaire général de la Fesci, Jean-Yves Dibopieu, ont été interpelés lundi à Téma, puis extradés en Côte d’Ivoire.

Fin de cavale pour le commandant Jean-Noël Abéhi. L’ex-chef de l’escadron blindé d’Agban, cité dans plusieurs attaques ou tentatives d’attaque du régime Ouattara, a été capturé lundi après-midi à Téma (Ghana), sur la côte atlantique, à 25 kilomètres à l'est d'Accra. L’officier de gendarmerie n’a pas été pris seul. L’ancien secrétaire général de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (Fesci), Jean-Yves Dibopieu, a été également appréhendé lors de cette opération menée par une équipe d’Interpol-Ghana, tuyautée selon nos sources depuis Abidjan. Après l’arrestation, la procédure d’extradition est vite enclenchée. Mais à la différence du cas Blé Goudé, rattrapé dans la même ville ghanéenne le 17 janvier dernier, et dont la nouvelle de la capture a fait le tour du monde quelques heures après le coup de filet, la prise d’Abéhi et de Dibopieu a fait peu de bruit ce 4 février. Les formalités d’usage sont remplies dans la plus grande discrétion pour un rapatriement par voie terrestre.

Le film de l’extradition
Dès la soirée, les deux prévenus sont conduits vers la frontière ivoiro-ghanéenne où doit les attendre un détachement de la Force de recherche d’assaut de la police (Frap) dépêchée d’Abidjan. La Frap, c’est cette unité d’élite mise en place depuis septembre 2012 par le ministre Hamed Bakayoko. Calquée sur les forces spéciales des différents corps comme l’Unité d’intervention de la gendarmerie, les Fusiliers commandos de l’air (Fuscoa) ou les Fusiliers commando marins et le détachement mobile d’intervention rapide (terrestre), elle a pour mission de conduire les opérations les plus périlleuses et les plus délicates de la police. Ce sont ses éléments qui ont réalisé l’extradition du ‘’général de la rue’’ le 18 janvier dernier, sous la conduite du directeur des interventions, le commissaire Kouyaté Youssouf. C’est encore lui qui dirige le transfert d’Abéhi et de Dibopieu. La délégation ghanéenne arrive au poste-frontière de Noé à 5 heures du matin. L’équipe de la Frap y est déjà avec des véhicules 4x4 prêts à démarrer pour Abidjan. La ‘’livraison’’ s’effectue sans heurts. Selon des témoins, ce sont des fugitifs très amaigris, avec des signes de fatigue, qui sont remis à l’équipe du commissaire Kouyaté. Ils ont les mains menottées. Abéhi a le regard vif. Il fixe le commissaire Kouyaté. Les éléments venus les accueillir sont tous habillés en bigarré. Ils ont le soutien de soldats des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci) pré-positionnés à la frontière. Les échanges de documents d’extradition et autres civilités durent une trentaine de minutes. Les policiers ghanéens reprennent le chemin d’Accra. Quant à leurs homologues ivoiriens, ils démarrent à vive allure pour Abidjan. La première 4x4 joue le rôle de la flèche.

«Dibopieu est très malade»
Dans le second véhicule, les premières phrases de l’ancien patron du Groupe d’escadron blindé (Geb) au directeur des interventions évoquent l’état de santé de son compagnon d’infortune. « Dibopieu ne se porte pas bien ; il est très malade », aurait confié le commandant Abéhi. Le voyage se déroule sans incident. Après Aboisso, Bonoua et Grand-Bassam, le cortège arrive dans la capitale économique à 9 heures. Destination, la Direction de la surveillance du territoire(Dst), à Cocody. Ils sont entendus par les enquêteurs de la police.
Il faut rappeler que profitant d’une médiation du président de la Commission dialogue vérité et réconciliation (Cdvr), Jean-Noël Abéhi a pris la fuite début juillet 2011. Il est considéré comme l’un des principaux responsables des exactions commises sous le régime Gbagbo, particulièrement pendant la crise postélectorale. Quant à Jean-Yves Dibopieu, ex-cadre de la galaxie patriotique et auteur de la tristement célèbre phrase : « A chacun son petit Français », il fait partie des premières vagues de pro-Gbagbo qui se sont cachés au Ghana vers la fin de cette crise. Trois ans après, c’est le retour au pays. Toujours par la petite porte.

Cissé Sindou
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