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Politique Publié le mercredi 6 février 2013 | Nord-Sud

Extradé à Abidjan hier, pourquoi Abéhi était recherché

© Nord-Sud
Le commandant Jean-Noël Abéhi
C’est parce qu’il est suspecté d’être à l’origine de plusieurs actes de violation des droits humains, que le chef d’escadron, Jean-Noël Abéhi a été arrêté et rapatrié en Côte d’Ivoire.

Si les autorités d’Abidjan, la justice militaire en tête, voulaient mettre la main sur Jean-Noël Abéhi depuis la fin de la crise postélectorale, ce n’est pas seulement parce qu’il a donné sa poitrine pour sauver Laurent Gbagbo et son régime. Tout comme Anselme Séka Yapi dit Séka Séka, Jean-Noël Abéhi est fortement soupçonné d’avoir commis des atrocités pendant la crise postélectorale. Les pires de ces atrocités, restent sans conteste, l’horrible assassinat de sept femmes à Abobo. Ces femmes qui manifestaient pour exiger le départ du pouvoir de Laurent Gbagbo, ont été abattues, le 3 mars 2011, selon des sources concordantes, par des gendarmes sous les ordres de Jean-Noël Abéhi, alors commandant du Groupement de l’escadron blindé (Geb) de la gendarmerie nationale, basé au camp d’Agban. Après une patrouille dans la commune d’Abobo, les blindés de la gendarmerie n’ont pas hésité à pointer leur canon en direction de femmes et à tirer sur elles. Si cette tuerie a constitué un tournant dans le dénouement de la crise postélectorale, elle a pratiquement scellé le sort judiciaire de Jean-Noël Abéhi. Si bien qu’après la chute de son mentor, Laurent Gbagbo, il s’est barricadé à Agban, refusant de se rendre ou de faire allégeance. Il a fallu des talents de fin négociateur à Charles Konan Banny, président de la Commission dialogue, vérité et réconciliation, pour le convaincre de quitter la voie de la rébellion. Ainsi, le 16 mai 2011, il est amené à la Primature pour faire allégeance à l’ex-chef du gouvernement de l’époque, Guillaume Soro, par ailleurs, ministre de la Défense. Mais, à la vérité, ce n’était qu’une stratégie pour desserrer l’étau autour de lui. Au lendemain de cette rencontre, le commandant Abéhi prend le maquis. Il réussit à fuir d’Abidjan, puis du pays pour se retrouver dans les pays voisins. « Je m'en vais, mais je reviendrai pour disputer la seconde partie du match », aurait-il confié à ses ‘’petits’’ qui l’ont aidé à prendre la fuite. Des confidences qui en disent long sur ses projets à court et moyen termes. On le signalera tantôt au Liberia, tantôt en Ghana et même en Guinée. De concert avec certains militaires exilés, notamment le lieutenant-colonel Alphonse Gouanou, Abéhi qui s’est affublé du sobriquet d’Apache, a tenté le tout pour le tout, pour déstabiliser les nouvelles autorités en place à Abidjan. Sa zone de prédilection, dans un premier temps, était le Grand-Ouest ivoirien. Taï était d’ailleurs sa cible privilégiée. In fine, l’ancien patron du Geb espérait prendre la ville portuaire de San Pedro pour en faire sa base arrière. Vu les efforts du gouvernement pour rendre moins perméable la frontière avec le Liberia, Jean-Noël Abéhi que nos sources disent être à la tête de près de 700 combattants, en majorité des mercenaires libériens, a créé un second front, à l’Est du pays. Ce qui lui permet, à partir du 5 août 2012, de harceler au maximum les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci). De l’attaque d’Abengourou à celle de Bonoua, en passant par celle du camp de gendarmerie des Toits-rouges (Yopougon) ou celles d’Agboville, c’est le chef d’escadron, Jean-Noël Abéhi et ses hommes, qui sont à la manœuvre. Des attaques qui ont fait près d’une centaine de morts dont la moitié, dans les rangs des assaillants, prises comme un défi par les autorités ivoiriennes. Minutieusement, elles ont donc organisé la traque à l’intrépide soldat favorable à Laurent Gbagbo. Une traque qui vient de donner des résultats forts probants. Jean-Noël Abéhi va enfin pouvoir répondre de ses actes. Car, c’est pour des crimes graves qu’on lui impute, notamment la tuerie des femmes d’Abobo, qu’il était recherché. Un crime odieux condamné, à l’époque par le Conseil de sécurité des Nations unies et qui, selon certaines sources, place le commandant récidiviste sur la liste des pro-Gbagbo, transférables à la Cour pénale internationale (Cpi). Les autres grosses légumes cueillies par les autorités ivoiriennes, sont l’ex-général Bruno Dogbo Blé, ancien commandant de la Garde républicaine et Séka Séka.
Marc Dossa
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