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Politique Publié le vendredi 8 février 2013 | Le Patriote

Arrestation du commandant Abéhi - La gendarmerie soulagée d’un manipulateur

Le commandant Jean-Noël Abéhi est aux arrêts depuis le lundi dernier. Il a été, comme tout le monde le sait maintenant, arrêté au Ghana puis extradé en Côte d’Ivoire. Pour ceux qui savent ce que représente cet officier de gendarmerie comme menace pour la Côte d’Ivoire, son arrestation est un grand soulagement pour les populations. Mais surtout pour son corps d’origine qu’est la gendarmerie. Le commandant Jean-Noël Abéhi a été de ceux qui ont livré mains et pieds liés la gendarmerie à Laurent Gbagbo et au FPI. Le commandant Abéhi était convaincu que la Côte d’Ivoire ne pouvait exister en dehors de Laurent Gbagbo. C’est la raison pour laquelle il l’a servi non pas dans un l’esprit républicain qui caractérise le corps d’élite auquel il appartient. Mais dans une sorte de vénération filiale. Pour lui, Gbagbo était l’incarnation du bien, le messie. Les autres n’étaient que des imposteurs, des suppôts du diable. Cette dévotion quasi-démentielle, l’ex-commandant de l’escadron blindé d’Agban l’a communiqué à ses hommes. Et s’est évertué de l’étendre à tout le corps de la gendarmerie. Au point que lorsque Laurent Gbagbo a été défait à l’élection présidentielle, Abéhi a toujours cru que cela procédait du « complot international» ourdi contre son champion. Le camp militaire d’Agban avec lui. Jusqu’au bout, le plus grand camp de gendarmerie du pays a continué la rébellion contre le nouveau gouvernement. Longtemps après la chute de Laurent Gbagbo le 11 avril 2011. La plupart des gendarmes en poste dans ce camp lui sont restés fidèles. Et n’ont jamais voulu se soumettre au nouveau pouvoir. Même après la fuite de leur chef en juillet 2011. Ce sont ces mêmes éléments qui ont tenté de se soulever en septembre dernier à Agban. On se souvient encore que c’est à la suite d’un message radiophonique supposé être du commandant Abéhi que ces gendarmes renégats ont entamé une mutinerie qui a été tuée dans l’œuf. Près de quatre mois plus tard, c’est dans ce même camp qu’une tentative de coup d’Etat a été éventée par les fins limiers de la gendarmerie. Des individus se sont introduits avec l’aide de complicités internes dans le vaste camp où ils attendaient dans un maquis des instructions pour dérober des chars en vue de les convoyer jusqu’à Dabou où les attendaient leurs complices. Ces assaillants qui visiblement ont été briefés par Abéhi et ses hommes, qui connaissent bien Agban, ont été cueillis au moment où ils s’apprêtaient à passer à l’action. Leur interrogatoire a révélé la préparation d’un putsch qui devait se faire pendant la période des fêtes de décembre 2012. C’est la raison pour laquelle le commandant supérieur de la gendarmerie, le général de division Gervais Kouassi a pris la décision de faire détruire tous les maquis et autres buvettes qui essaimaient le camp d’Agban. Avant cela, dès sa prise de fonction en mai 2011, le patron de la gendarmerie a procédé à un vaste mouvement d’affectation au cours duquel des gendarmes qui se sont suffisamment compromis avec l’ancien régime ont été affectés dans différentes villes de la Côte d’Ivoire. Beaucoup de gendarmes issus d’Agban ont été concernés par ces affectations à l’intérieur du pays ou dans d’autres camps. Des décisions qui ont visiblement gêné les noirs desseins de tous ceux qui, tapis dans l’ombre, rêvent encore de renverser militairement le pouvoir du président Alassane Ouattara. C’est pourquoi, en son temps, le commandant supérieur de la gendarmerie avait été accusé par des journaux proches de l’ancien chef d’Etat, de vouloir détruire la gendarmerie sur instruction du président de la République. Ce qui, évidemment, n’est qu’affabulation. Le général Gervais Kouassi est tout simplement victime de sa rigueur et de la discipline qu’il s’efforce à ramener dans ce corps d’élite, dont la seule vocation est de servir la patrie et la loi comme l’indique sa devise « pro patria pro lege ». Aujourd’hui, l’arrestation du commandant Jean-Noël Abéhi est assurément un grand pas pour un retour à la sérénité au sein d’Agban et de la gendarmerie. Il est clair que sa capture lundi dernier au Ghana, vient mettre fin aux illusions de tous ceux qui dans la maréchaussée espéraient revoir leur champion venir réinstaller Laurent Gbagbo et ses camarades au pouvoir. Et c’est tant mieux pour les Ivoiriens et la Côte d’Ivoire.

Jean-Claude Coulibaly
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