Le président de la République, Alassane Ouattara, a tranché le débat. Avant-hier, au sortir d’une rencontre avec son ainé, président du parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), Henri Konan Bédié, le premier citoyen ivoirien a livré son opinion sur la requête d’amnistie générale réclamée par le FPI dans le cadre du dialogue avec le gouvernement. Attaché à la justice, le chef de l’Etat a estimé qu’il est temps de retirer la licence à l’impunité en Côte d’Ivoire. «Il faut aller plus loin dans tout ce que nous faisons. Que ce soit la réconciliation, la justice. Je pense que tous nos compatriotes comprennent que nous devons également sortir de l’impunité et que les jugements en cours doivent aller à leurs termes», a-t-il mis fin aux supputations autour du sujet. Le message est clair : Il n’est plus question en Côte d’Ivoire de donner une prime à l’impunité. Désormais, la Côte d’Ivoire se veut un Etat de droit où la justice doit faire son travail indépendamment de la politique. Ainsi, tous ceux qui sont soupçonnés de crimes et poursuivis par la justice ivoirienne devront passer devant les juges pour répondre de leurs actes. Cela ne veut aucunement dire qu’ils sont coupables de facto. Mais la justice doit s’exprimer afin que la vérité sur les évènements qui ont traumatisé et marqué les Ivoiriens pour les plus chanceux soit sue de l’opinion nationale et internationale. La volonté, on le voit, n’est pas de faire mal à qui que ce soit, mais plutôt de rétablir les faits à ne plus commettre à l’avenir pour une Côte d’Ivoire de paix, de cohésion et de fraternité. «Notre ardent désir et notre détermination, c’est de continuer le dialogue et de le renforcer. Car, la Côte d’Ivoire a toujours été un pays de paix, d’entente et nous devons retrouver cet environnement», a indiqué le chef de l’Etat. Cependant, le retour à l’environnement de paix, de cohésion sociale, d’harmonie ne doit pas prendre sa source dans l’impunité. Au risque de voir ressurgir les circonstances qui ont précipité la Côte d’Ivoire paisible et fraternelle dans la division, le déchirement, la discorde et le chaos. L’heure de freiner net le règne de l’impunité sur les bords de la lagune ébrié a sonné. Pour une nation ivoirienne plus équilibrée, plus équitable entre ses fils et plus juste. Le chemin du développement, de la prospérité et de l’émergence tant rêvés par le président de la République et l’ensemble du peuple ivoirien passe par là. En effet, fermer les yeux sur le passé et occulter sciemment les crimes qui ont agrémenté le cours de l’histoire, c’est faire preuve d’imprudence qui peut être fatale à l’avenir des nouvelles générations présentées comme l’espoir de la Côte d’Ivoire. Le chef de l’Etat, tenant à une Côte d’Ivoire, vitrine de l’Afrique avec une voix audible sur la scène internationale, est engagé dans la restauration de la justice. A Dieu donc l’impunité et vive la justice.
Lacina Ouattara
Lacina Ouattara