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Société Publié le jeudi 14 février 2013 | L’intelligent d’Abidjan

Les maladies du coeur / Le cardiologue Eric Olele conseille : ‘‘Il faut exclure totalement le tabac de notre vie’’

Docteur Eric Olele, médecin cardiologue, diplômé de stimulation cardiaque et rythmologie, exerce à l’Hôpital de Bois Bernard en France. Cette clinique pratique la rythmologie de haut niveau avec de la simulation cardiaque et de l’ablation. Dans cet entretien, il invite les Ivoiriens à avoir une saine hygiène de vie.


Parlez-nous des personnes susceptibles de contracter une maladie cardiovasculaire?

Les maladies cardiovasculaires peuvent concerner tous les âges et les deux sexes, car il peut s’agir de plusieurs pathologies de différente nature. Mais celles, dont on parle aujourd’hui, sont des maladies coronaires ; les différentes études réalisées à l’institut de cardiologie d’Abidjan dont nous a parlé le professeur Kramoh Eloge, concernent des personnes âgées de 45 à 55 ans pour ce qui est de la Côte d’Ivoire. En France, la tranche d’âge concernée se situe plutôt entre 60 et 70 ans en moyenne, donc un âge un peu plus avancé. En ce qui concerne les troubles du rythme, ils peuvent toucher tous les âges, aussi bien les enfants, le plus souvent dans le cadre de cardiopathie congénitale. Cependant, l’incidence de troubles rythmiques acquis est plus importante avec l’âge. Dominée par les troubles conductifs dont l’âge moyen en Côte d’Ivoire se situe entre 50 et 65 ans et plutôt après 75 ans en Occident où là également prédominent les pathologies rythmiques.


Quelles sont les précautions à prendre pour éviter une maladie cardiovasculaire?

Il existe certes des facteurs génétiques qui sont des prédispositions familiales avec lesquelles nous venons au monde. Mais, les facteurs environnementaux comptent pour beaucoup; notamment l’alimentation. Il faut sensibiliser les personnes sur leur mode d’alimentation: ne pas manger trop gras, trop salé, trop sucré. Le tabac dont les méfaits sur les artères n’est plus à prouver, est un gros pourvoyeur des maladies coronaires. Il faut donc exclure totalement le tabac de notre vie. Ces mesures constituent l’hygiène de vie, auxquelles il faut ajouter une activité physique régulière. Il est également important d’avoir un suivi médical. Il faut que les hommes et les femmes de ce pays apprennent à s’occuper de leur santé. Il ne faut pas seulement penser à acheter de nouveaux vêtements, à se faire une nouvelle coiffure. Pour son organisme, il faut voir un cardiologue ou un médecin généraliste au moins une fois dans l’année pour faire le point de son bilan de santé. Cela peut dépister des choses cachées avant d’arriver aux complications qui peuvent être délétères, le suivi est donc très important.


Certains experts ont affirmé sur une radio étrangère que la consommation régulière du café peut permettre à un potentiel malade cardiaque d’éviter la maladie. Que pensez-vous de ces allégations ?

Vous savez, il y a beaucoup de suppositions. Cependant, il faut se baser sur les faits scientifiques. Nous n’avons pas connaissance à ce jour de résultat d’études scientifiques pour étayer cette affirmation. Une chose importante à retenir est que tout ce qui est «excitant» peut être à l’origine de troubles rythmiques cardiaques et peut également favoriser des spasmes artériels ou contractions musculaires inadaptées. Les produits potentiellement excitants peuvent être à l’origine de stress sur l’organisme. Le stress, comme il a été démontré, favorise les maladies cardiovasculaires dont l’infarctus du myocarde.


Nous avons fait un constat, c’est que le traitement des maladies cardiovasculaires n’est pas à portée de bourse de tous. Alors, qui peut recevoir concrètement le traitement des maladies liées au cœur?

A Abidjan, nous avons d’éminents cardiologues, des médecins bien formés. Grâce à des professeurs émérites, tel notre cher maître à tous le professeur N’ Dori Raymond, présent à ces journées de partage de connaissances. Il ne se pose donc pas le problème de diagnostic de ces pathologies cardiovasculaires. Le problème essentiel reste celui du coût de la santé. À quel prix les Ivoiriens sont ils prêts à se soigner ? La santé devrait faire partie des priorités, aussi bien pour les personnes physiques, que pour nos gouvernements ; bien entendu ici en Côte d’Ivoire mais partout également en Afrique. Une personne en bonne santé est une personne qui rapporte plus à un Etat, à une famille. C’est une personne avec un rendement positif à l’échelle de la nation. La santé implique un grand nombre de professions, qui peuvent résorber notre taux de chômage par les emplois qu’il crée. En France par exemple, les hôpitaux sont les plus gros employeurs des villes et communes. Nos États pourraient négocier avec l’industrie pharmaceutique les tarifs des médicaments et biens de santé, qu’il faudrait adapter à la fragilité économique des personnes à ce jour, on a tous à y gagner, y compris l’industrie pharmaceutique qui dans les années à venir pourra tirer bénéfice de cette organisation.

Ogou Dama
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