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Société Publié le vendredi 15 février 2013 | Notre Voie

Waby Spider (nouveau Président de la Fib) : « Objectif, insérer 50 mille jeunes dans le métier de la boxe »

La fédération ivoirienne de boxe (Fib) a un nouveau président en la personne de l’ancien boxeur Wabi Spider. Dans l’interview qui suit, il évoque les problèmes de cette discipline et parle des perspectives.

Notre Voie : Dans quel état avez-vous trouvé la boxe ivoirienne ?
Waby Spider : J’ai trouvé la boxe à terre. Le siège à terre était en lambeau. Je suis obligé de recommencer tout à zéro. Je suis en train de réhabiliter le siège à mes propres frais. Il y a beaucoup à faire. Mais par la grâce de Dieu, nous remettrons le noble art sur les pieds.

N.V : Après tant de crise, vous parvenez à la tête de la fédération ivoirienne de boxe. Pensez-vous avoir la légitimité et que Les boxeurs ivoiriens peuvent dire aujourd’hui qu’ils ont eu enfin le président qu’il faut ?
W.S : Je peux répondre par l’affirmative parce que c’est l’Assemblée de tous les comités directeurs des clubs affiliés à la fédération qui m’a élu. C’est la première fois dans l’histoire de la boxe ivoirienne qu’un candidat a été élu à la majorité absolue après deux tours de scrutin. Tous les 44 clubs de Côte d’Ivoire régulièrement inscrits à la fédération se sont retrouvés pour voter. Il n’y a pas eu de bulletins nuls. Il n’y a pas eu d’exclusion. Nous étions quatre candidats. Nous sommes allés au 1er tour où j’ai eu 21 voix sur 44 contre 14 voix pour son poursuivant direct le Colonel Gaoussou Soumahoro, 9 voix pour Ya Yao,le candidat arrivé en 3ème position quand le 4ème candidat n'a bénéficié d'aucun suffrage. La majorité absolue (22 plus 1) n'ayant été obtenue par aucun des candidats, c'est tout naturellement que le Cl Gaoussou Soumahoro et moi eurent recours à un second round pour déterminer le gagnant. Au second round donc j’ai remporté l'élection avec 26 voix contre 18 pour mon adversaire . J’ai été élu à la majorité absolue au second tour. Je suis l’émanation de ce que les clubs ont décidé. Ils ont voté librement. Donc j’ai été démocratiquement élu. Les boxeurs peuvent dire qu’ils ont enfin leur président.

N.V : Vous êtes le nouveau président de la Fédération ivoirienne de boxe. Quelle est votre priorité ?
W.S : Notre première action, c’est le rassemblement. Nous allons réunir la grande famille de la boxe ivoirienne. Nous appelons tous ceux qui aiment la boxe et qui ont œuvré pour cette discipline en Côte d’Ivoire de nous rejoindre. Nous leur disons que la boxe est maintenant dans les mains des vrais et véritables boxeurs. Tous ceux qui peuvent aider cette discipline à quelque niveau que ce soit, seront les bienvenus. Notre deuxième préoccupation, c’est la formation systématique et tous azimuts des encadreurs et athlètes. La boxe est un métier et une profession. Autour de la boxe, il y a des opportunités d’affaire et du travail. Nous voulons d’abord former les entraineurs. A ce niveau, il y a vraiment pénurie. Beaucoup d’entraîneurs sont décédés. Ceux qui vivent encore sont vieillissants. Il faut dès maintenant ouvrir la porte aux jeunes pour embrasser le métier d’entraîneur. Nous voulons qu’il ait la boxe dans toutes les régions de Côte d’Ivoire. En conséquence, il faut un entraineur au moins dans chaque région. Nous demandons à tous ceux qui aiment la boxe et qui ont la vocation d’entraîneur d’approcher la fédération. Ceux qui sont déjà sur le terrain devraient prendre attache avec la fédération. Nous les attendons dans un programme national de formation de jeunes boxeurs. Après les entraîneurs, nous nous attaquerons à la formation des arbitres. Les candidats à ce corps de métier devront avoir au minimum le Bepc. Ils seront classifiés. L’objectif, c’est d’avoir des arbitres dans les régions. Ce qui va alléger le coup financier dans le déplacement d’un arbitre pour aller officier un championnat.

N.V : la famille de la boxe ivoirienne s’est pendant longtemps déchirée. Vous êtes parvenu aujourd’hui à la tête de la fédération. Comment entendez-vous faire la réconciliation ?
W.S : C’est d’abord le rassemblement autour de la boxe ivoirienne. Je l’ai dit tantôt. Dans notre programme, il y a la réconciliation des ivoiriens avec la boxe, la réconciliation de la fédération avec les clubs et la réconciliation de la Côte d’Ivoire avec les instances internationales.
En ce qui concerne la réconciliation des ivoiriens avec la boxe, nous comptons organiser des grands combats avec des boxeurs de renom. Nous allons créer des évènements. Le premier championnat sera dénommé challenge Koko Ndri, le défunt entraîneur national. Début avril nous lancerons le championnat national des novices appelés challenge Raoul Rabet puis le challenge Henri Bourgoin des amateurs. A la suite de ces différentes compétitions, nous formerons l’équipe nationale. Ensuite nous attaquerons la sous région. Nous allons réveiller les compétitions du conseil de l’entente. Cela permettra à l’équipe nationale d’être en jambe. Dans notre programme, il y a le challenge du district d’Abidjan qui implique la communisation des compétitions de sorte que le boxeur qui perd le championnat se retrouvera au niveau des communes. Il en sera de même pour les régions. Nous comptons participer à toutes les compétitions internationales. Au niveau des professionnels et néo-pro, les compétitions se dérouleront tous les vendredis soir. En ce qui concerne les galas, nous sommes déjà en contact avec l’extérieur, notamment l’Afrique du Sud, les Etats-Unis et la fédération française de boxe. Nous avons des boxeurs de la diaspora. De la même manière que les footballeurs vont chercher les Drogba, les Yaya, kolo, Gervinho etc. nous irons chercher nos boxeurs perdus dans les championnats européens pour faire d’eux les locomotives de la boxe ivoirienne. Ce sont toutes ces actions qui permettrons aux ivoiriens de renouer avec le noble art.

N.V : La Côte d’Ivoire compte-t-elle aujourd’hui des professionnels pour relancer la boxe ?
W.S : En réalité, nous n’avons pas de professionnels. Il n’y a pas de poids lourds dans notre championnat. Nous allons lancer un appel à candidature comme on le fait par exemple pour l’émission « Tonner » de la Télé. Nous allons mettre des prix qui vont attirer les jeunes gens. Si on dépose par exemple un millions de francs pour inviter les jeunes poids lourds de 18 à 25 ans de 90 kg, vous verrez que le palais des sports sera rempli de prétendants. On va les repartir entre les clubs. Ils vont s’entrainer pendant un ou deux mois. Il y’ aura un championnat au cours duquel il va avoir des éliminatoires jusqu’à ce qu’on ait un noyau qui va passer à l’étape supérieure pour travailler. C’est ce qui va nous permettre d’avoir des professionnels et des poids lourds.

N.V : A vous écouter il faut beaucoup de moyens pour atteindre vos objectifs. Avez-vous les moyens de votre politique ?
W.S : Les moyens, ce sont d’abord les bonnes idées et les hommes. Si on vous donne un milliard et que vous ne savez pas quoi en faire, c’est du gâchis. Si vous avez les idées et que vous n’avez pas les moyens, vous ne ferez rien. L’Etat doit nous aider à relancer la boxe amateur. Notre objectif, c’est d’insérer au moins 50 mille jeunes dans le métier de la boxe. Le gouvernement de la Côte d’Ivoire veut créer un million d’emploi aux jeunes. Pour ceux qui ont une qualification, il n’y a pas de problème. Mais que vont devenir le gros lot de jeunes loubards et les enfants du ghetto qui n’ont pas de formation ? Nous voulons les récupérer. Tous ceux qu’on désarme et qu’on n’arrive pas à insérer dans le tissu social seront très heureux de faire leur vie dans la boxe. Nous voulons créer des rings dans chaque région. Pour l’animation et la vulgarisation, nous allons nous adresser au secteur privé. Nous sommes en de préparer le forum des amis et partenaires de la boxe ivoirienne. Ce sera une rencontre au cours de laquelle nous projetterons des vidéos qui permettront à nos invités de voir tout ce qui se fait avant, pendant et après un combat de boxe.
Interview réalisée
par Ephrem Touboui
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