LA HAYE - L’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo, soupçonné d’avoir fomenté un "plan" composé notamment de meurtres et de viols pour s’accrocher au pouvoir, comparaît mardi devant la Cour pénale internationale (CPI) pour l’ouverture de l’audience de confirmation des
charges à son encontre.
Cette audience doit permettre aux juges d’examiner si les éléments de preuves rassemblés par l’accusation contre M. Gbagbo, premier ex-chef d’Etat remis à la CPI, sont suffisamment solides pour permettre, plus tard, la tenue d’un procès.
Entre 200 et 300 de manifestants portant chapeaux orages, perruques et drapeaux aux couleurs ivoiriennes, étaient rassemblées vers 11H30 (10H30 GMT), sous le regard d’une vingtaine de policiers, dans un parc du centre-ville de La Haye.
Les manifestants, qui devraient se diriger vers la CPI en début d’après-midi, ont appelé celle-ci à libérer M. Gbagbo, qui dispose encore de nombreux soutiens en Côte d’Ivoire.
L’audience doit s’ouvrir à 14H30 (13H30 GMT), après avoir été reportée à deux reprises, et devrait se conclure le 28 février par une déclaration de M. Gbagbo.
Celui-ci, 67 ans, est soupçonné d’être "co-auteur indirect" de quatre chefs de crimes contre l’humanité, à savoir meurtres, viols, persécutions et autres actes inhumains, commis pendant les violences postélectorales de 2010-2011.
Il avait refusé de reconnaître la victoire électorale, après le deuxième tour des élections présidentielles le 28 novembre 2010, de son rival Alassane Ouattara, certifiée par l’ONU.
Ce refus de quitter son poste après 10 ans au pouvoir plonge alors le pays dans une violente crise longue de quatre mois qui coûta la vie à près de 3.000 personnes.
Les attaques, commises par des forces pro-Gbagbo entre le 16 décembre 2010 et le 12 avril 2011, dans le cadre de ce "plan", selon l’accusation, "revêtaient un caractère généralisé et systématique" et étaient dirigées "contre des communautés ethniques ou religieuses spécifiques".
"Des centaines d’adversaires civils ont été attaqués, pillés, blessés ou
victimes de viols en conséquence de cette politique", affirme l’accusation
dans son document de notification des charges.
"Les auteurs des crimes étaient armés de kalachnikov et de machettes",
assure également l’accusation: "les victimes étaient exécutées ou brûlées
vives, sous les yeux d’agents de police qui ne sont pas intervenus".
Les audiences, adaptées en fonction de la santé de M. Gbagbo se dérouleront
de 14H30 à 18H30.
Après la présentation des arguments du procureur, la défense de M. Gbagbo et son avocat pourront eux aussi présenter leurs éléments de preuves et leurs arguments.
Laurent Gbagbo avait finalement été arrêté le 11 avril 2011 avec son épouse Simone, également sous le coup d’un mandat d’arrêt de la CPI, après avoir tenu tête jusque dans son "bunker" au sous-sol de sa résidence d’Abidjan, où il subit début avril 2011 le feu de la France.
En Côte d’Ivoire, cette audience est attendue par les partisans du régime Ouattara comme par les fidèles de l’ancien président, d’autant qu’elle repose la cruciale question des rapports entre justice et réconciliation.
Le parti de M. Gbagbo, le Front populaire ivoirien (FPI), réclame toujours le retour de son champion pour une "réconciliation au sommet" avec M. Ouattara, et exige une amnistie générale pour les crimes commis durant la crise de 2010-2011, refusée dans l’immédiat par le pouvoir au nom de la lutte contre "l’impunité".
Le camp Gbagbo et des ONG internationales accusent Abidjan de pratiquer une "justice des vainqueurs": de nombreux pro-Gbagbo sont en prison alors qu’aucune personnalité proche du régime n’a été poursuivie après la crise par la justice ivoirienne (pas plus que par la CPI).
La CPI est le premier tribunal pénal international permanent chargé de juger les auteurs de génocide, crimes contre l’humanité et crimes de guerre.
mbr/cjo/fw
charges à son encontre.
Cette audience doit permettre aux juges d’examiner si les éléments de preuves rassemblés par l’accusation contre M. Gbagbo, premier ex-chef d’Etat remis à la CPI, sont suffisamment solides pour permettre, plus tard, la tenue d’un procès.
Entre 200 et 300 de manifestants portant chapeaux orages, perruques et drapeaux aux couleurs ivoiriennes, étaient rassemblées vers 11H30 (10H30 GMT), sous le regard d’une vingtaine de policiers, dans un parc du centre-ville de La Haye.
Les manifestants, qui devraient se diriger vers la CPI en début d’après-midi, ont appelé celle-ci à libérer M. Gbagbo, qui dispose encore de nombreux soutiens en Côte d’Ivoire.
L’audience doit s’ouvrir à 14H30 (13H30 GMT), après avoir été reportée à deux reprises, et devrait se conclure le 28 février par une déclaration de M. Gbagbo.
Celui-ci, 67 ans, est soupçonné d’être "co-auteur indirect" de quatre chefs de crimes contre l’humanité, à savoir meurtres, viols, persécutions et autres actes inhumains, commis pendant les violences postélectorales de 2010-2011.
Il avait refusé de reconnaître la victoire électorale, après le deuxième tour des élections présidentielles le 28 novembre 2010, de son rival Alassane Ouattara, certifiée par l’ONU.
Ce refus de quitter son poste après 10 ans au pouvoir plonge alors le pays dans une violente crise longue de quatre mois qui coûta la vie à près de 3.000 personnes.
Les attaques, commises par des forces pro-Gbagbo entre le 16 décembre 2010 et le 12 avril 2011, dans le cadre de ce "plan", selon l’accusation, "revêtaient un caractère généralisé et systématique" et étaient dirigées "contre des communautés ethniques ou religieuses spécifiques".
"Des centaines d’adversaires civils ont été attaqués, pillés, blessés ou
victimes de viols en conséquence de cette politique", affirme l’accusation
dans son document de notification des charges.
"Les auteurs des crimes étaient armés de kalachnikov et de machettes",
assure également l’accusation: "les victimes étaient exécutées ou brûlées
vives, sous les yeux d’agents de police qui ne sont pas intervenus".
Les audiences, adaptées en fonction de la santé de M. Gbagbo se dérouleront
de 14H30 à 18H30.
Après la présentation des arguments du procureur, la défense de M. Gbagbo et son avocat pourront eux aussi présenter leurs éléments de preuves et leurs arguments.
Laurent Gbagbo avait finalement été arrêté le 11 avril 2011 avec son épouse Simone, également sous le coup d’un mandat d’arrêt de la CPI, après avoir tenu tête jusque dans son "bunker" au sous-sol de sa résidence d’Abidjan, où il subit début avril 2011 le feu de la France.
En Côte d’Ivoire, cette audience est attendue par les partisans du régime Ouattara comme par les fidèles de l’ancien président, d’autant qu’elle repose la cruciale question des rapports entre justice et réconciliation.
Le parti de M. Gbagbo, le Front populaire ivoirien (FPI), réclame toujours le retour de son champion pour une "réconciliation au sommet" avec M. Ouattara, et exige une amnistie générale pour les crimes commis durant la crise de 2010-2011, refusée dans l’immédiat par le pouvoir au nom de la lutte contre "l’impunité".
Le camp Gbagbo et des ONG internationales accusent Abidjan de pratiquer une "justice des vainqueurs": de nombreux pro-Gbagbo sont en prison alors qu’aucune personnalité proche du régime n’a été poursuivie après la crise par la justice ivoirienne (pas plus que par la CPI).
La CPI est le premier tribunal pénal international permanent chargé de juger les auteurs de génocide, crimes contre l’humanité et crimes de guerre.
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