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Économie Publié le mardi 19 février 2013 | Le Temps

Hausse de la redevance Isps : les armateurs menacent d’éviter le port d’Abidjan

Depuis quelques semaines, une polémique et une grogne de plus en plus persistantes font rage au sein de la communauté portuaire d’Abidjan. En effet, M. Hien Sié, le président de cette communauté portuaire et par ailleurs Dg du Port Autonome d’Abidjan (Paa) a adressé aux acteurs du secteur portuaire, une note aux consignataires du port d’Abidjan relative au nouveau tarif en hausse de la redevance de sûreté portuaire. Bien connue sous l’appellation de «redevance Isps» (International Ships and Port Security). La note d’information référencée 026/Dgpaa /Ct-Dga /Hys /Ekn en date du 30 Janvier 2013, les usagers et autres compagnies maritimes, indique qu’à partir du 30 janvier 2013, «les compagnies maritimes dont les navires font escale au port d’Abidjan devront s’acquitter d’un taux en hausse en ce qui concerne le sûreté portuaire (voir fac-similé)». Ce conformément à une autre note d’information, qui porte le N°473 /Dgpaa/Doms /Edc qui informait les consignataires du démarrage des activités de la société Port Sécurité bénéficiaire d’une convention de concession pour la réalisation en Bot des investissements du code Isps. Par ailleurs, selon des acteurs qui refusent de parler à visage découvert «sans avoir émis aucune note officielle, la direction générale du Port Autonome d’Abidjan, a supprimé la redevance Isps d’un taux de 6% sur les factures de redevance marchandises que payaient les importateurs et exportateurs passant par le port d’Abidjan». Comparativement au tarif précédent émis par l’ex- Dg Marcel Gossio qui était de 10% des frais d’escale facturés et de 06% sur les factures de redevance marchandises importées ou exportées, ce nouveau tarif de redevance Isps version Hien Sié présente une hausse exceptionnelle voire vertigineuse et inimaginable de 500% à près de 1500%. Il se trouve, selon nos sources, que : «Ces nouvelles charges sont en fonction des types de navire et à la charge exclusive des armateurs. Il aurait été plus subtile et plus judicieux de faire une augmentation de 10% à 15 voire 16% taxables aux armateurs afin d’absorber la contrepartie de 6% qui était à la charge des importateurs et des exportateurs. Cela aurait été plus facile à supporter par les armateurs contrairement à la hausse de 500 à 1500%». Pendant ce temps sur le même territoire ivoirien, le Port de San Pedro, facture la même redevance Isps à 10% des frais d’escale des navires. Ainsi, «certains navires fréquentant le port d’Abidjan, qui payaient 500 Euros soit 393 575 Fcfa, paieront environ 3800 Euros soit 1246 319 Fcfa. Pendant que d’autres qui déboursaient 1900 euros soit 1246319 Fcfa, verront leurs facture de redevance Isps passer de 1600 euros soit 10495312 Fcfa. Mêmes les navires de passage en escale technique en mer, n’entrant pas au Port d’Abidjan et qui ne payaient pas de frais Isps parce que n’ayant pas d’installations portuaires en mer, seront assujettis à cette redevance à hauteur de 50% du nouveau tarif (2e version) publié le 30 Janvier 2013 alors que celui publiée le 17 décembre 2012, encore moins l’ancien tarif en vigueur jusqu’au 31 Décembre 2012 n’en faisait pas cas», ajoute une personne ressource très avertie des règlementations portuaires.
Encore un autre contrat passé illégalement, sans appel d’offre
En clair, tous les armateurs via leurs représentants se plaignent sans exception et protestent énergiquement contre cette hyper augmentation scandaleuse de la redevance Isps et menacent de réduire leur trafic à destination de la Côte d’Ivoire au profit d’autres ports de la sous région plus compétitifs. Sans oublier la réduction de l’importation du trafic hinterland à destination du Burkina Faso et le Mali qui pourraient transiter par les ports voisins» précise une note sécrète dont nous avons eu copie. L’autre aspect de cette révision généralisée à la hausse qui fâche les opérateurs économiques du secteur maritime et bien d’observateurs avertis, c’est que c’est la société Portsecurité. Le contrat passé sans appel d’offre et sans consultation de la communauté portuaire donne mandat à cette société écran qui appartiendrait à des pontes du régime d’Abidjan de faire la surveillance de l’espace portuaire en lieu et place des agents de la sûreté portuaire. Ces derniers, faut-il le préciser, sont des agents du port automne et qui travaillent d’ordinaire avec le soutien de la Police Spéciale et la Gendarmerie du Port. Pour rappel, dans un passé très récent, la redevance Isps était facturée par le Port Autonome d’Abidjan (Paa) et les fonds générés étaient versés directement dans les caisses de cette structure d’Etat. Que cache ce changement au moment où il est fait cas de piraterie sur des équipages de navire aux larges d’Abidjan ? «M. Hien Sié, vient de signer un contrat avec portsecurité, une structure montée à la hâte qui dispose de très peu de moyens, d’équipements et de ressources humaines qualifiées pour ce type de mission. Elle est non seulement sous équipée comparativement à des structures de sécurité privée opérant dans le district d’Abidjan mais en plus, c’est ce concessionnaire qui va facturer directement la redevance Isps aux consignataires de navires alors qu’elle n’a émis aucun tarif à l’attention des membres de la communauté portuaire. La note reçue portant l’entête du Paa», ajoutent nos sources. «Visiblement, il y un deal voire une affaire de gros sous entre la Direction générale du Paa et Portsecurité», estiment des membres de la communauté portuaire d’Abidjan qui soupçonnent de la corruption et interpellent le gouvernement ivoirien à ouvrir les yeux sur cette affaire qui est en train de faire des vagues au port d’Abidjan. Ils vont même plus loin pour indexer ouvertement le Dg Hien Sié et certains de ses collaborateurs dont M. Désiré Coffi, le commandant du port. «Cette décision unilatérale du Dg du port autonome d’Abidjan dont la note aux consignataires qui ne fait pas ampliation au ministère de l’Economie et des Finances ainsi qu’à celui des transports, aura pour conséquences à court terme, l’augmentation entre autre des prix des marchandises importées en Côte d’Ivoire et une perte de compétitivité des produits exportés par d’autres pays concurrents. Mais aussi et surtout sur le long terme l’on risque de mettre en difficulté de nombreuses entreprises…», nous ont fait remarquer des transitaires. Approché, pour en savoir davantage, l’entourage de M. Hien Sié nous a dit que celui-ci était en partance pour une mission et que tout devrait être mis en œuvre, pour nous mettre en contact avec la direction commercial. Hélas! Nous continuons d’attendre.
Bamba Mafoumgbé
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