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Sport Publié le jeudi 21 février 2013 | Le Mandat

Enquête : Phénomène de Fan-Clubs en Côte d’Ivoire : Un business déguisé… !

Le phénomène de fan-club est planétaire. La Côte d’ivoire n’est pas en marge de cela. Puisqu’il est de plus en plus en vogue. Surtout dans le football avec l’avènement des footballeurs internationaux. Loin d’être des associations ou clubs d’admirateurs d’une vedette ou d’un groupe, ce phénomène vise d’autres fins. Les lignes qui suivent le signifieront.
Depuis quelques années, des jeunes ivoiriens se sont lancés dans le phénomène des fan-clubs pour soutenir les footballeurs qui évoluent hors du pays. Ainsi, avec la fin des championnats européens et les vacances qui pointent à l’horizon (en juin prochain). Les fan- clubs des différentes stars du football ivoirien sont en train de se mettre en branle. Ils se mobilisent dans leurs états major pour accueillir leurs idoles. Aussi, pour célébrer la sélection de leurs poulains défendront les couleurs nationales. Pourquoi le font-ils ? Est-ce par amour ou par intérêt ?
Seul l’amour de leur idole les guide
Une multitude de footballeurs internationaux ont des fan-clubs à Abidjan. Entre autres le fan-club Didier Drogba, Kolo, Maestro, Touré Yaya, Djakpa, Romaric, Traoré Lacina, Boka Arthur etc.… Selon les différents présidents de Fan-clubs que nous avons pu rencontrer dans le cadre de notre dossier, ils ont fait savoir que c’est d’abord par amour pour les joueurs, qu’ils ont décidé de créer des fan-clubs. Ainsi, Bamba Bakary, président du fan-club Cissé Sékou, international ivoirien, évoluant à Feyenoord (D1 hollandaise) s’exprimé en ces termes : « Si les gens attendent que les joueurs réussissent avant de former un club, ce n’est pas le cas pour nous. Depuis qu’il était tout-petit, j’organisais des tournois à Yopougon Banco 2. C’est là que je l’ai connu. Lors d’une demi-finale, il m’a épaté. C’est de là que c’est parti. Nous l’avons soutenu depuis tout-petit jusqu’aujourd’hui. Au début, il nous disait, je n’ai rien et vous faites un fan-club pour moi. Je lui ai répondu que c’est parce que tu n’as rien même qu’on le fait. Nous avons gardé le contact jusqu’à ce qu’il soit ce qu’il est aujourd’hui. Il était tout-petit. Il n’était rien quand on a commencé à le pousser jusqu’en Espoir puis en sélection nationale. Notre objectif est atteint. C’est une fierté pour moi ». Coulibaly Mohamed Lamine dit ‘’Kérékou’’, le président national du Fan-club Aruna Koné de Wigan Athletic ne dit pas le contraire. « C’est d’abord un frère du quartier. On était auparavant un club de soutien avant de devenir un fan-club. On assistait à ses matches quand il était au Rio Sport d’Anyama. C’est donc par amour pour lui. On payait notre transport et nos tickets pour aller à tous ses matches quand il jouait au Rio. Jusqu’à ce qu’il s’envole pour l’Europe. Ce n’est donc pas une histoire d’aujourd’hui » Quant à Maël Kouakou, président national du fan-club Gervinho, joueur d’Arsenal (Ligue 1 Anglaise) avance que : « Je suis président depuis 5 ans du fan-club Gervinho. Quand il a quitté Toumodi pour Beveren. Depuis qu’il jouait à Toumodi, je connaissais ses qualités. Et à Beveren, il a confirmé ses qualités. C’est ainsi que je l’ai choisi comme idole parce que je vois en lui un futur Didier Drogba. C’est par amour pour son jeu que j’ai créé ce fan-club » Tous les présidents approchés ont avancé principalement que c’est par amour qu’ils sont attachés à leurs idoles par amour. N’y-a-t-il pas d’autres facteurs ? N’y-a-t-il pas un intérêt déguisé quelque part ?
Fan-club, un business déguisé
Aucune activité humaine n’est fortuite, dit-on. On vise toujours quelque chose en posant tel ou tel acte. On peut prétendre aimer quelqu’un pour ses qualités, son statut et beaucoup d’autres choses. Mais, on attend à court, moyen ou long terme un profit forcément. C’est ce que nous constatons dans ces formations acquises à la cause de joueurs. « Dans les débuts, les moyens venaient de nos poches pour organiser des manifestations en son nom. Après, il a commencé à nous aider un peu. Il y a des choses que jusqu’à présent nous faisons avec nos propres moyens. Quand il vient en vacances, il vient nous voir pour nous remercier en nous donnant quelque chose. Il nous donne aussi des maillots et bien d’autres choses. A travers lui, on cherche à se faire connaître aussi. Aussi, pouvons-nous avoir des débouchés puisque pour l’instant, nous ne travaillons pas. Il peut nous mettre en contact avec des gens dans ce sens. Il peut nous aider. Il nous envoie des fonds. Franchement, il nous donne tout ce qu’on lui demande », révèle le président du fan-club Gervinho d’Abobo. Celui d’Arouna Koné du côté d’Abobo a été très franc avec nous : « Pour organiser les activités, on se cotise. Souvent, il nous vient en apport. Nous avons 26 sections en Côte d’Ivoire. Chaque année, nous nous déportons dans un quartier pour une nuit à lui dédiée. C’est lui qui finance tout. Aussi, chaque fois que nous sommes confrontés à des problèmes, il nous vient en aide. Son grand-frère nous aide souvent financièrement. Il y a donc des retombées, c’est vrai. En dehors de cela, il participe aux dépenses et à nos problèmes en tant que frères du quartier. Sans même parler du fan-club ». Quant à Bamba Bakary, président du fan-club Cissé Sékou, la relation lui a permis de s’ouvrir des portes. « Si aujourd’hui, je suis entrepreneur, c’est grâce à Cissé Sékou à travers son beau-frère M. Doumbia. C’est grâce à lui que je suis rentré dans le bâtiment. La vie nous réserve des surprises. Ce n’est pas seulement le matériel. C’est parce que j’ai connu et poussé Cissé Sékou que le mari de sa grande sœur a pensé à moi. Aussi, quand il doit venir en vacances, on se cotise et on l’approche pour lui proposer de faire quelque chose pour lui. Ainsi, il finance autant que nous pour sa réception », reconnait-il. Si des présidents de fan-clubs allient l’amour de leurs idoles à un profit de façon voilée, d’autres par contre affichent leur cupidité et voient leur profit au détriment de l’image de leur soi-disant idole. Selon eux, c’est une occasion de renflouer les poches ou même pour se faire une place au soleil. Nous faisons table rase pour éviter de ternir l’image des joueurs en question.

A.F
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