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Politique Publié le jeudi 21 février 2013 | Le Patriote

2è jour de l’audience de Confirmation des charges : 5 heures d’empoignade à coup d’arguments et de preuves

© Le Patriote Par DR
CPI : l’ex Président Laurent Gbagbo devant les juges
Mardi 19 février 2013. La Haye. L’ancien président ivoirien comparait à la Cour pénale internationale (CPI), pour crime contre l’humanité.
Le deuxième round de l’audience de confirmation des charges contre l’ancien président ivoirien, Laurent Gbagbo, hier à la Haye, a été celui de démonstration et de la présentation des preuves, fruits de l’enquête minutieuse menée par le Bureau du Procureur de la CPI sur le terrain. Le représentant de l’Accusation, le substitut du Procureur, Eric Mc Donald, au soutien de ses arguments pour attester qu’après avoir exercé le pouvoir pendant dix ans, Laurent Gbagbo était déterminé à conserver pouvoir, quel que soit le résultat de l’élection de 2010. Qu’avant le premier tour des élections, M. Gbagbo et des personnes de son entourage immédiat ont adopté une politique visant à se maintenir au pouvoir par tous les moyens possibles, notamment en lançant de violentes attaques meurtrières contre des civils qui, selon eux, étaient acquis à la cause de leurs opposants. Mais surtout que M. Gbagbo a nommé des personnes qui lui étaient fidèles à des postes clés du Gouvernement et au sein des Forces de défense et de sécurité ivoiriennes, les FDS. Qu’il cherchait ainsi à consolider le pouvoir qu’il exerçait sur ces dernières, afin d’être en mesure de les utiliser, si nécessaire, pour se maintenir à la Présidence. In fine, Gbagbo a renforcé la capacité de nuisance des FDS en recrutant systématiquement de jeunes miliciens et des mercenaires et en les plaçant au sein de la chaîne de commandement, afin de pouvoir les contrôler et que très clairement, il s’est assuré personnellement que les forces qui lui étaient fidèles étaient correctement entraînées, financées et armées. Eric Mc Donald a fourni au grand étonnement de la Défense un premier jet des 3500 documents de preuves, à l’appui de son argumentaire en identifiant et en citant des déclarations de témoins, et même des déclarations de Gbagbo et de ses proches « votre rôle est de mâter les bandits de République » propos de Gbagbo lors d’installation d’unité de police à Divo, en aout 2010. Dogbo Blé lors du siège de l’hôtel du Golf « le Golf est devenu le nid de bandits ». Des éléments de preuve qui établissent que les crimes en cause ont bel et bien été commis et que la responsabilité pénale de M. Gbagbo est à ce titre engagée. Le substitut du Procureur Eric Mc Donald dépose par la suite à la Cour des extraits d’enregistrements vidéo, des rapports de l’ONU, d’ONG, des éléments de preuves documentaires et informatiques qui ont été saisis, y compris des documents retrouvés dans la résidence présidentielle de M. Gbagbo lors de son arrestation le 11 avril 2011. L’élément de preuve qui a dressé les cheveux et déclenché des frissons dans le dos des membres de la Cour, pire qui les a paralysé et sidéré c’est l’effroyable et inhumaine pratique, le fameux ’article 125. Cette horrible pratique qui a consisté à bruler vif ses propres concitoyens. A la projection d’un extrait vidéo, la Cour pétrifiée par cet élément irréfutable qui dépassé l’entendement, s’est vue dans l’obligation de suspendre l’audience avant de reprendre une demi-heure plus tard. Mais avant, c’est la Défense de Laurent Gbagbo, piloté par M. Emmanuel Altit, qui avait ouvert les vannes, en alléguant de la vacuité du dispositif de charges du Bureau du Procureur en l’encontre Laurent Gbagbo : « Le dossier de l’accusation est parcellaire, lacunaire. La réalité des faits ne cadre pas avec les accusations. Le procureur a dû en occulter quelques uns il n’y a nulle trace d’enquête, il n’apporte aucun élément probant, il n’y a rien dans le dossier », a de manière presque péremptoire déclamé M. Altit, tout revenant sur la rhétorique du FPI sur le rôle de la France dans la chute de Laurent Gbagbo. « Ill s’agit non seulement d’une affaire ivoirienne mais aussi d’une affaire française », a récité l’avocat. L`accusation conduite par la Gambienne Fatou Bensouda a 10 jours, à raison de 5H30mn par jour, soit 130 heures, pour confondre Laurent Gbagbo et attester de façon irréfragable que Gbagbo a mené la Côte d’Ivoire à la violence et au chaos, et qu’il est responsable de la mort, des viols, des blessures graves et de la détention arbitraire de nombreux citoyens, respectueux des lois, perçus comme soutenant son adversaire politique le président Alassane Ouattara.

Moussa Keita
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