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Politique Publié le vendredi 22 février 2013 | Le Temps

Audience à la Cpi : Laurent Gbagbo dans le box, mais c’est la France qui est au banc des accusés

© Le Temps Par DR
CPI : l’ex Président Laurent Gbagbo devant les juges
Mardi 19 février 2013. La Haye. L’ancien président ivoirien comparait à la Cour pénale internationale (CPI), pour crime contre l’humanité.
Le mercredi 20 février 2013, de 14h 30 à 15 h 00, conformément au programme établi par la Cp rendue publique depuis une semaine, il y a eu la déclaration liminaire du bureau du procureur. Ensuite l’on a eu droit à la Déclaration liminaire de la Défense menée par Me Emmanuel Altit, avocat principal du Président Laurent, et qui a débuté à 15 h00 pour prendre fin à 16 h30. Entrecoupée d’une demi-heure. Et le Procureur a fait la Présentation qui a duré de 16 h30 à 17 h 00. Egalement entrecoupée d’une demi-heure de pause, cette présentation du Procureur a pris fin à 18.30 heure. Que faut-il retenir de la journée de mercredi ? Le duo de choc formé mardi 19 février, par le Pr Dov Jacobs de l’université de Leiden (Pays-Bas) et Me Altit Emmanuel avocat principal du Président Laurent Gbagbo, qui a dérouté le Procureur de la Cpi et les avocats des victimes, est revenu à la charge, mercredi 20 février 2013. Et c’est Me Altit qui dirige les débats en lieu et place de la Procureure de la Cpi, Mme Fatou Bensouda, qui semble dépassée par les enjeux de ce procès qualifié d’historique par tous les spécialistes en droit international. En tout état de cause, les témoins oculaires et tous ceux qui ont suivi l’audience sur internet ont pu voir un Me Emmanuel Altit tout feu toute flamme. La France, toujours la France encore la France est remise au banc des accusés bien que ce soit le Président Laurent qui est assis dans le box. «Cette affaire est non seulement une affaire ivoirienne mais aussi une affaire française. En 50 ans, la France est intervenue une quarantaine de fois en Afrique. Penser juger cette affaire sans se pencher en profondeur sur les vraies raisons de cette crise, c'est se fourvoyer, fourvoyer la justice». Pour Me Altit, Laurent Gbagbo est un «bouc émissaire», «un homme coupable d'avoir émancipé son pays, d'avoir préféré la liberté à la servitude». Et l’avocat d’enfoncer le clou : «Le peuple ivoirien aurait mérité un autre procès qu'un procès politique.» Ignorant ainsi royalement les intimidations de la veille formulées par la juge unique Sylvia Fernandez de Gurmendi qui menaçait en ces termes : «L’objectif de cette audience est de permettre aux juges d’examiner les éléments de preuves rassemblés par l’accusation pour voir s’ils suffisamment solides pour permettre la tenue d’un procès. «Cette audience n’est pas un procès. Elle doit permettre de savoir si l’affaire doit être renvoyée devant une chambre de première instance pour y être jugée». Menaces auxquelles le Pr Dov Jacobs avait répondu par des propos d’Alassane Ouattara qui : «préfère dorénavant juger les auteurs des crimes postélectoraux dans son pays». Le mercredi 20 février, la Défense est allée un cran au-dessus. «Les puissances ne voulaient pas d'une paix négociée et nous le montrerons». A asséné Me Altit sûr de lui sous le regard vigilant du Président Gbagbo qui de temps à temps se permettait d’acquiescer en signe d’approbation. Me Emmanuel Altit se veut plus pragmatique en dénonçant l’offensive terrestre "préparée en sous-main et de longue date" par la France et l'Onuci», et ignorée par une cour complètement abasourdie. Et le coup de semonce : «C'est une partie risquée que joue le procureur en adhérant à un récit élaboré par d'autres. En effet, si le récit sur lequel il s'appuie était remis en cause, toute la construction intellectuelle visant à délégitimer Gbagbo et à légitimer Ouattara disparaîtrait. Apparaîtrait alors la recherche du bouc émissaire.» Ce fut par cette «frappe ciblée» que la Défense s’est employé à «démolir» les fausses accusations du Procureur de la Cpi qui visiblement n’avait pas la tâche aisée, vu que le régime d’Abidjan - que Fatou Bensouda qui a pris la relève de Luis Moreno-Ocampo s’échine et s’obstine à sortir de la mauvaise passe -, n’a pas pris le soin de bien ficeler son «dossier en béton». Le reste, le temps de parole accordé à l’accusation n’a été que des admonestations sans fondements juridiques, ni début de preuve. Cette audience de confirmation des charges doit se conclure le 28 février par une déclaration de l’accusé, Laurent Gbagbo. C’est le moment tant attendu par le monde entier. Le Président Laurent Gbagbo injustement incarcéré à La Haye va parler au monde depuis son box d’accusé. Dire sa part de vérité sur les implications, les connections, les réseaux maffieux qui se sont fondus sur son pays Il y aura certainement une affluence record car, ce sera l’unique intervention de l’accusé, le digne Panafricaniste Laurent Gbagbo, au terme des huit jours d’audience.
Simplice Allard
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