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Société Publié le lundi 25 février 2013 | L’Hebdo Ivoirien

Déchets toxiques : Le président Yao Denis Pipira révèle tout !

Pour la première fois depuis son élection, l’année dernière, à la tête de la toute puissante Fédération des associations des victimes des déchets toxiques de Côte d’Ivoire, Yao Pipira Denis, accepte, en toute exclusivité de faire le grand déballage sur la procédure des indemnisations déclenchée, il y a 7 ans contre la multinationale, Trafigura, l’affréteur du Probo Koala.

*La présence des avocats des victimes des déchets toxiques est de plus en plus remarquée ces derniers mois à Abidjan. Qu’est ce qui justifie cette accélération des choses ?

Pour la simple raison que nous nous acheminons tout droit vers un règlement général et définitif de ce dossier périlleux. A la réalité, au départ de l’action plusieurs obstacles se présentaient à nous, et il fallait les surmonter. Depuis fin 2012, tous les obstacles majeurs ont été levés. Ce qui en toute évidence, conduit à l’accélération du dossier par les nombreux va-et-vient des avocats que vous constatez.

*A la vérité, où en est-on au juste avec cette très longue la procédure ?

Nous sommes à une étape capitale. Et nous pouvons affirmer sans nous tromper que nous abordons la dernière ligne droite. Tous les obstacles majeurs ayant été levés, nos avocats nous demandent des documents spécifiques qui les mandatent à agir pour notre compte. Ces documents dans leur début, vont permettre à nos avocats d’engager une action importante début du mois d’avril de cette année. Juste après cette étape importante, soit nous retrouvons en procès devant une juridiction, soit à la demande de Trafigura, nous nous retrouverons autour d’une table de négociations pour aboutir inexorablement à l’indemnisation des victimes proprement dite.


*Lors de la grande réunion de la semaine dernière à Marcory, les avocats ont parlé de mandats que devront remplir les victimes. De quoi s’agit-il encore ?

Comme je l’ai dit tantôt, il s’agit de documents officiels permettant à nos avocats d’agir pour notre compte. Chaque victime, sans exception devra obligatoirement remplir et signer ce document.

*Mais les victimes craignent que ces nouveaux documents fassent trainer encore leurs indemnisations…

Ecoutez, comme toute action judiciaire de cette envergure, la nôtre obéit à des étapes aussi importantes les unes que les autres. Ce n’est pas nous qui les inventons. Nous conseillons aux uns et autres de bien vouloir se conformer rigoureusement à toutes ces étapes ainsi qu’à celles qui suivront d’ailleurs, afin de nous permettre d’évoluer efficacement. C’est le lieu d’attirer l’attention des victimes sur la gratuité de tous les documents délivrés où à délivrer par nos avocats. Ce qui bien entendu n’est pas à confondre avec les différentes obligations des victimes vis-à-vis de leurs associations respectives.

*Trafigura est convaincue que vous avez enregistré un trop plein de personnes non affectées par les déchets toxiques. Votre commentaire ?

Mais pourquoi. Il est de notoriété internationale que le Probo Koala a déversées des vomissures toxiques dans tous les coins d’Abidjan. La toxicité de ces déchets n’est plus à démontrer. Sept ans après, des sites mal dépollués et ceux pollués, existent encore en Abidjan. Comprenez aisément que la liste des victimes se soit allongée.

*Les avocats ont également précisé que de nouveaux examens médicaux seront établis par des experts anglais sur les victimes. Ne craignez vous pas que c’est un piège de Trafigura pour démontrer que toutes les personnes déclarées, ne le sont pas en réalité des victimes?

Je mets quiconque au défi de prouver que nos victimes n’ont pas soit, inhalés les odeurs ou été en contact physique avec les produits hautement toxiques de Trafigura ou qu’elles n’en n’ont pas été contaminées. Mieux, nous attendons fermement cesdits experts de Trafigura. Pour votre gouverne, sachez que plusieurs études indépendantes d’experts et des contre-expertises, ont établi la haute toxicité des déchets et leurs conséquences néfastes sur l’organisme humain, par contact direct ou diverses autres manières. Cela ne fait l’ombre d’aucun doute. Il n’y a plus rien à prouver. Je vous rappelle que Trafigura a été déjà condamnés à trois reprises pour ce même fait.

*Est-ce que la fédération que vous dirigez est à mesure de déclarer à ce jour, le nombre de victimes enregistrées dans les livres de l’ensemble des associations affiliées à votre structure ?

Ce n’est pas le plus important. Pour nous, il y a eu violation grave des droits à un environnement sain et à la vie humaine sur une grande partie de nos populations. Notre souci est que toute personne victime reçoive une réparation à la hauteur du préjudice causé.

*L’avocat principal des victimes, Me KalillouFadiga a déclaré au cours d’une réunion populaire à Abobo, qu’il ne se bat pour qu’une victime soit indemnisée à moins de 750.000 Fcfa. Par votre position centrale, vous devriez être à mesure de dire aux victimes, combien elles percevront chacune.

Je vous l’ai déjà dit, nous nous battons pour que la réparation individuelle soit proportionnelle au préjudice causé. Nous nous battons pour une meilleure indemnisation possible.

*A quand la sortie de ce long tunnel dans lequel les victimes marchent depuis 7 ans ?

Le plus dur est derrière nous. Les avocats eux même ont signifié que si tout se passe bien, d’ici fin d’année à défaut début d’année prochaine, nous sortirons de l’auberge. C’est le lieu de souhaiter courage et persévérance aux uns et aux autres. Nous sommes à mesure de déclarer au jour d’aujourd’hui, presqu’à 100 % que les victimes du Probo Koala seront effectivement dédommagées. Nous souhaitons prompte rétablissement aux uns et aux autres.

Interview réalisée par
Mato Dia
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