Les langues commencent à se délier sur le transfert, le dimanche 24 février 2013, d’une vingtaine de détenus pro-Gbagbo de la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (MACA) à la prison d’Odienné. Selon le président du RAIDH, Bamba Sindou, les autorités compétentes lui ont expliqué les raisons de ce transfert. «Nous avons essayé de comprendre, mais on nous a dit que quand on détient ensemble des prisonniers d’un certain rang à la MACA, les tentatives d’évasion sont grandes. Donc pour sécuriser la prison, il faut les transférer à l’intérieur du pays où il y a moins de pression. Je pense qu’avant de prendre une telle décision, il faut informer les avocats des détenus et leurs familles», a indiqué Bamba Sindou. A sa suite, Eric-Aimé Sémien a condamné cette attitude qui consiste à transférer nuitamment des détenus sans en informer leurs avocats. «Il y a un décret de 1969 sur le système pénitentiaire qui stipule que celui qui est poursuivi doit être incarcéré dans la maison d’arrêt du siège de la juridiction qui le poursuit (…) Ce n’est pas la première fois qu’une telle situation se produit, on l’a déjà vécu avec l’amiral Vagba Faussignaux (…) Nous avons été informés parce que les détenus ont résisté, ils ont été brutalisés et leurs familles ont protesté. C’est une succession d’actions qui ne va pas servir la réconciliation. On peut être au pouvoir, mais un jour on peut se retrouver dans l’opposition (…) La MACA a été réhabilité et je pense que c’est la prison la plus sécurisée, c’est pourquoi nous allons rencontrer le ministre de la Justice pour éviter ce genre de situation parce qu’un détenu à qui on dit «suis-nous», sans lui dire où on l’emmène, cela s’appelle un enlèvement», a condamné le président de l’APDH.
O.D
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