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Politique Publié le mardi 26 février 2013 | Le Patriote

5ème jour de l’audience de confirmation des charges / La défense : “Laurent Gbagbo n’est pas le seul responsable des crimes”

© Le Patriote Par DR
CPI : l’ex Président Laurent Gbagbo devant les juges
Mardi 19 février 2013. La Haye. L’ancien président ivoirien comparait à la Cour pénale internationale (CPI), pour crime contre l’humanité.
Deuxième jour de parole, même approche de la défense de Laurent Gbagbo. Hier au 5ème jour de l’audience de confirmation des charges contre l’ex-dictateur d’Abidjan, l’équipe de Me Emmanuel Altit n’a pas changé de démarche. «Gbagbo n’est pas le seul responsable de ce qui est arrivé en Côte d’Ivoire», a-t-elle affirmé implicitement. Pour elle, il faudra remonter en 1999 pour arriver en 2011 en passant par les autres années pour mieux comprendre la situation. Non sans tirer à boulets rouges sur l’ex-rébellion. Nous vous proposons un extrait de sa déclaration d’hier.
(…) Les rebelles humiliaient leurs victimes en les forçant à chanter par exemple ‘’au revoir Gbagbo. Gbagbo s’en va. Au cours des combats, les rebelles ont aussi utilisés des civils comme bouclier humain. (Une vidéo et un reportage d’une chaine française passés).

L’accusation : Une question classique : Dans le transcrit, la référence vidéo n’apparait pas. On s’exécute pas l’IRN de la pièce et on ne précise pas qu’elle va de telle minute à telle minute (…) Dans ces conditions, il va être certainement difficile pour les parties de la chambre de se retrouver.

La présidente de la cour : Il faudra aussi donner plus de référence pour savoir de quoi il s’agit. Malheureusement, cela va couper votre récit. Mais il faudra avoir toutes les références pour les pièces à venir.
Me Emmanuel Altit : Nous allons faire naturellement ce que vous dites.

L’accusation : On remercie la défense de comprendre.
Après la chute du président Gbagbo, les ex-chefs rebelles ont partagé Abidjan en plusieurs groupements tactiques. Chérif Ousmane a pris le contrôle de la commune du Plateau et d’Adjamé. Wattao a pris la partie Sud d’Abidjan où sont situés le port et de nombreuses entreprises. Ben Laden a pris le contrôle de Yopougon. Après la chute du président Laurent Gbagbo, différentes groupes de rebelles tentent de s’attaquer à la commune de Yopougon, second quartier le plus peuplé de la capitale, plus d’un million d’habitants. Yopougon est peuplé majoritairement par des habitants membres de groupes supposés favorables au président Gbagbo. Devant leur échec face aux groupes d’auto-défenses composées d’habitants, les rebelles demandent à des anciens responsables pro-Gbagbo de négocier le désarmement des groupes. C’est ainsi que les civils ont accepté de désarmer. Les habitants désarmés, les groupes rebelles se rependent à Yopougon, se livrent à des nombreuses exactions et commettent de nombreux crimes. Par exemple, les civils ont été raflés et détenus à la station ‘’Lubafrique’’ (Photos et vidéos de détenus présentées). La Côte d’Ivoire est le théâtre d’un conflit armé non international avant le 25 février 2011. Dans les paragraphes 14 et 15 du document contenant les charges, le procureur considère que le 25 février, la Côte d’Ivoire était devenu le théâtre d’un conflit armé ne revêtant pas un caractère international entre les forces pro-Gbagbo et les fidèles de Ouattara (…) Pour qualifier le conflit armé non international, le procureur aurait du démontrer d’abord l’existence d’un groupe armé organisé, qui se serait opposé aux autorités du gouvernement de Côte d’Ivoire. L’organisation des Forces armées des Forces nouvelles était calquée sur celle de l’armée nationale avec pour chef d’Etat-major, le général Soumaila Bakayoko. L’existence d’un Qg, Bouaké, avec le contrôle d’un territoire délimité, la capacité à se procurer des armes et autres équipements militaires. Nous avons vu que les FN enrichies par le racket des populations s’étaient procurées des armes et des équipements militaires et avait recruté des personnes. Les FN menaient de nombreuses opérations contre les forces régulières, notamment dans le Nord de la Côte d’Ivoire. Nous avons vu que leurs troupes ont mené des offensives à plusieurs reprises vers le Sud du pays. Toutes ces opérations militaires, depuis septembre 2002 des FN, avaient pour but de renverser le pouvoir. Et elles ont finalement abouti le 11 avril 2011. (…). Depuis 2002, les FN ont fait de nombreuses victimes dans le Nord et dans l’Ouest. Les FN étaient une force dissidente. Le procureur tente de nous faire croire que les effectifs des FRCI n’auraient été constitués et organisés qu’après l’élection présidentielle de 2010. Ce n’est pas vrai. Les FRCI sont les anciennes forces rebelles, qui contrôlaient le Nord du pays depuis 2002 sous le commandement de Guillaume Soro. La question est de savoir pourquoi le procureur a ignoré l’existence des Forces nouvelles. Parce que cela aurait remis en cause toute son argumentation. Non seulement, cela l’aurait obligé à ne pas présenter les faits de manière unilatérale et de manière partiale, mais également cela l’aurait amené à revoir toute sa démonstration qui est fondée sur un seul présupposé : le président Gbagbo serait le seul coupable. Il aurait lancé des forces armées à l’assaut des populations civiles désarmées pour se maintenir au pouvoir. C’est pour ça qu’il retient la date du 25 février 2011. Cette volonté de faire peser tout le poids de la responsabilité de la crise sur les épaules du président Laurent Gbagbo explique que le procureur ait voulu ne faire porter son enquête que sur les évènements qui se sont déroulés en Côte d’Ivoire à partir du 28 novembre 2010. Dans la mise en route de cette stratégie, il prétend aujourd’hui qu’il y a eu un conflit armé non international, du 25 février 2011 au 08 mai 2011. Ce faisant, il empêche la chambre de comprendre l’enchaînement des évènements qui ont amené à la crise. L’origine de la crise est le coup d’Etat de 1999 et la responsabilité de la crise postélectorale incombe aux rebelles. Le procureur en refusant de rentrer dans les détails dénature le récit des évènements et ne s’intéresse qu’à une seule partie. Le procureur ignore tout ce qui s’est passé depuis 2002 en Côte d’ivoire et même ce qui s’y passe aujourd’hui, l’insécurité est grandissante en Côte d’Ivoire. En partant des prémices erronées présentées comme des vérités incontestables, le procureur ne pouvait que produire un document imprécis et flou. Nous tenons à préciser les incohérences, les ambiguïtés dans les charges retenues contre le président Gbagbo. En y ajoutant des observations sur le comportement du procureur qui a failli à son devoir d’enquêteur à charge et à décharge en violation de l’article 54-1 du statut de la cour. Nous aborderons aussi la faible qualité des éléments de preuves apportés par le procureur. Nous passerons ensuite sur la discussion sur la responsabilité pénale du président Laurent Gbagbo. Et dans partie finale nous démontrer que les éléments constitutifs de crime contre l’humanité ne sont pas établis (…). Toute discrimination est étrangère au président Gbagbo comme le témoigne les témoins de bonne foi. Le procureur masque ses accusations politiques par des thèses religieuses et ethniques. Nous dénonçons le manque de rigueur dans la rédaction du DCC.
Propos retranscris par Lacina Ouattara
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