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Politique Publié le jeudi 28 février 2013 | Le Temps

7e jour de l’audience de Gbagbo / La défense catégorique : «La procureure ne détient aucune preuve tangible et crédible contre Gbagbo»

© Le Temps Par DR
CPI : l’ex Président Laurent Gbagbo devant les juges
Mardi 19 février 2013. La Haye. L’ancien président ivoirien comparait à la Cour pénale internationale (CPI), pour crime contre l’humanité.
Avant l’ultime rencontre de ce jeudi 28 février 2013, au terme de laquelle le président Gbagbo prendra la parole, sa Défense a de nouveau démonté les allégations de la Procureure. Dans un véritable cours de droit, le conseil des avocats de M. Gbagbo a tiré la conclusion selon laquelle le procureur n'émet aucun lien entre Gbagbo et les quatre actes criminels allégués. En clair, le procureur n'a démontré aucun lien. Aucune preuve tangible et solide donnant des motifs substantiels de croire que Gbagbo a concouru "au plan commun" prétendu. Tout montre que Gbagbo était tourné vers la négociation. Détruisant, preuves à l’appui, les supposées preuves de l’accusation. Une autre audience qui vient enfoncer certes la Cour pénale internationale (Cpi) mais surtout le camp Ouattara. Puisque durant toute l’audience d’hier mercredi, la Défense a fait montre d’une maitrise de son dossier et que celui concernant leur client est vraiment vide. Accusé d’avoir utilisé des moyens illégaux contre les manifestations d’opposants, la Défense réfute cette thèse. Car, estime l’avocate Natacha Fauveau Ivanovich. jamais le président Gbagbo n’avait donné des «instructions portant atteinte à l’intégrité physique des populations civiles». d’ailleurs, poursuit Me Natacha, «aucune trace des instructions n’existe. Ni dans les archives de la Rti, ni dans les archives des journaux». «La réalité des faits est différente des reportages médiatiques. Les Fds ont rempli leur mission d’assurer la sécurité des populations civiles», a-t-elle dit en réponse aux nombreuses allégations de Fatou Bensouda fondées assurément sur des coupures de journaux pro-Ouattara. Si pour la Défense Gbagbo a donné des instructions particulières ou générales durant la crise postélectorale, cela s’est fait dans le seul but de «protéger les populations face aux attaques des rebelles qui sont entrés à Abidjan». «Ces instructions ne sont pas illégales, elles visent à protéger des personnes. Pour Gbagbo, il s’agit d’un appel au maintien de l’ordre, il ne peut s’agir autrement», a affirmé la Défense. «M. Gbagbo avait peu de contacts avec les chefs de corps, peu de réunion pendant la crise postélectorale. En somme, déduit la Défense, la Procureure n’a jamais présenté de preuves «tangibles et crédibles démontrant que Gbagbo est responsable des crimes qui lui sont imputés». Encore moins que l’Accusation ne doit pas faire l’amalgame entre lui et on épouse. Mme Gbagbo, étant elle aussi une personnalité politique. «Elle a sa carrière politique et même sa vie politique en appelant à l’assistance aux populations civiles», soutient la Défense. Qui réfute l’accusation selon laquelle Mme Gbagbo a «incité à la violence». Suffisamment armés, les avocats du président Gbagbo ont montré la différence entre Ouattara et leur client qui est «un homme de paix, de dialogue», contrairement à ce que pense Bensouda.
«Gbagbo n’est pas une personne belliqueuse, il était toujours ouvert au dialogue»
Poursuivant, la Défense de Gbagbo démontre l’impossibilité d’imputer des crimes contre l’Humanité à leur client. Malgré le fait qu'il ait été désigné par le Conseil constitutionnel, seul organe compétent à proclamer les résultats du scrutin présidentiel, M. Gbagbo «ne revendiquait pas sa victoire. Il demandait un recomptage, une enquête sur les élections». Mieux, il est impossible de cumuler les deux modes en ce sens qu’«Une personne ne peut être considérée comme auteur principal et complice d'un seul crime. Il faut que le procureur établisse précisément les membres du groupe, et leur intention criminelle. Il faut identifier une contribution de la personne poursuivie directement à la commission du crime. La personne doit connaître l'intention criminelle du groupe. Le procureur n'a pas apporté des éléments de preuves suffisantes pour imputer des crimes au président Gbagbo», insiste la Défense. Pour qui la démarche et les actions du président Gbagbo étaient dirigées vers le dialogue. Battant même en brèche l’argument du slogan qui selon la Procureure appelait à la violence. Or, explique la Défense, les slogans de campagne de leur client étaient multiples. «On gagne ou on gagne» n’est que le slogan des supporters des éléphants (l’équipe nationale de football, ndlr), rappelle le conseil d’avocats de la Défense. «Gbagbo n’est pas une personne belliqueuse, il est attaché aux valeurs constitutionnelles, c’est un homme de raison, contrairement à Ouattara qui refusait le dialogue et prônait la force. Gbagbo a toujours opté pour la voie diplomatique. Le seul tort de Gbagbo, c’est de lutter pour la défense de la souveraineté et l’indépendance de la Côte d’Ivoire. Les propos de Gbagbo doivent être considérés dans un contexte bien défini», a dit la Défense. Rappelant que contrairement à son opposant politique, Alassane Ouattara «prônait la force, en lieu et place du dialogue». Comme preuve, la Défense évoque sa fameuse phrase, en 1999 : «Je frapperai ce pouvoir moribond et il tombera». C’est au contraire, le camp Ouattara qui préparait «un plan commun» pour déstabiliser le régime Gbagbo. «Gbagbo n’était pas décidé à se maintenir au pouvoir par un plan commun», a tranché la Défense qui se tient toujours dans la posture de démonter les fausses preuves de la Procureure.
Toussaint N’Gotta
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