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Politique Publié le vendredi 1 mars 2013 | Notre Voie

Gbagbo toujours égal à lui-même

© Notre Voie Par DR
CPI : l’ex Président Laurent Gbagbo devant les juges
Mardi 19 février 2013. La Haye. L’ancien président ivoirien comparait à la Cour pénale internationale (CPI), pour crime contre l’humanité.
Cela fait 15 mois qu’il séjourne dans l’univers carcéral des grands criminels, 10 jours qu’il est dans le box des accusés pour voir si les charges contre lui seront confirmées ou non. Mais il a fallu 17 minutes à la barre pour que Laurent Gbagbo se redécouvre toujours égal à lui-même. L’homme serein, à l’humeur inattendu, au verbe direct et attaché au combat pour l’Afrique. Laurent Gbagbo est apparu, hier, aux Ivoiriens, aux Africains, au monde entier. « J’ai suivi ce débat. J’ai entendu beaucoup de choses. Certaines fois, je me suis retrouvé en Côte d’Ivoire, mais d’autres fois, je m’en suis trouvé tellement éloigné », a-t-il dit. Avant de faire comprendre qu’il aurait pu être utile au processus de recherche de la vérité. « C’est les choses petites qu’on aurait pu expliquer », a insisté l’homme à l’humour inattendu. Sur ce ton, il a évoqué que le mot « procureure » admet désormais le genre féminin. Naturellement, Laurent Gbagbo n’a rien perdu de son verbe direct. Rappelant que c’est lui qui a usé des pouvoirs exceptionnels de l’article 48 de la Constitution pour rendre éligibles Ouattara et Bédié. Puis, concernant ce qui se dit sur sa gouvernance, l’orateur s’est voulu clair. «En Europe, on dit que les Africains gouvernent comme ça. Moi, je ne gouverne pas avec ma famille…».

Sur d’autres contrevérités concernant ses relations de famille, il a levé le voile de façon aussi précise que directe : « Bertin Kadet n’est pas mon neveu. J’ai des neveux dans cette salle… Et il ne faut pas me donner des parents ». Tout cela pour «dire qu’il y a des petites choses comme ça qu’on aurait pu éviter et qui alourdissent pour rien l’atmosphère, en même temps qu’elles empêchent d’aller immédiatement au fond du débat ».

Toujours égal à lui-même, le prisonnier du complot international a surtout rappelé son combat. « Madame la présidente, toute ma vie, et cela se sait non seulement en Côte d’Ivoire, dans toute l’Afrique, mais aussi dans toute la France politique, j’ai lutté pour la démocratie ». Pour donner la preuve de son combat, il a promis un lot de livres « de Gbagbo » à la Cpi. Car, pour lui, … « en fait, c’est ça l’homme. Il marche, mais il laisse des traces sur le chemin qu’il parcourt. Comme ça, on peut le retrouver ». Il a donné le sens de ce combat en tant qu’Africain, « parce que nos pays sont fragiles ». Mais aussi, il se bat pour la démocratie parce qu’en Côte d’Ivoire, il existe plusieurs méthodes de choix du chef, en fonction des régions et des groupes culturels.

Laurent Gbagbo a en outre insisté sur ce que signifie la démocratie. En revanche, il a dit ce qui « n’est pas très démocratique ». Notamment quand on enlève le président de la Cie, qu’on l’envoie dans son quartier général de campagne, pour se faire proclamer président. En tout cas, hier, Laurent Gbagbo a montré que 2 années de détention arbitraire n’ont eu aucun effet sur lui. Et «quelle que soit l’issue » de la procédure, Laurent Gbagbo sera encore égal à lui-même. Cependant, il « compte » sur la procureure et dit à tous ces Africains en train de manifester pour sa libération, que la démocratie est vaine, si les dirigeants ne peuvent respecter les constitutions qu’ils se donnent.

Armand Bohui

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