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International Publié le jeudi 7 mars 2013 | L’intelligent d’Abidjan

Venezuela / Hugo Chavez est mort : Que restera-t-il du chavisme ?

© L’intelligent d’Abidjan Par DR
Hugo Chavez
Le président vénézuélien décédé à 58 ans le mardi 5 mars 2013.
El Commandante n’est plus. Le commandant a passé l’arme à gauche. Après quatorze ans de règne Hugo Chavez, le Président du Venezuela est décédé à l’hôpital militaire de Caracas des suites d’un cancer du colon à l’âge de 58 ans. Il était au début d’un nouveau mandat de cinq ans après avoir remporté en octobre 2012 une élection présidentielle (58 % des suffrages) après laquelle son adversaire Henrique Capriles a reconnu sa défaite.

C’est le 2 février 1999 qu’il accède au pouvoir au terme d’une élection présidentielle. Pourtant, le militaire qu’il est a tenté en vain de renverser une fois le pouvoir du président Carlos Andres Perez avec un groupe de militaires le 4 février 1992. Il sera arrêté après sa reddition. Une anecdote dit qu’il a été contraint de prononcer un discours à la télévision nationale afin de convaincre ses camarades à déposer les armes, eux qui détenaient la majeure partie des casernes du pays après le soulèvement militaire sauf Caracas, la capitale. ‘’ Compagnons, lamentablement, pour le moment, les objectifs que nous nous étions fixés n'ont pas pu être atteints dans la capitale’’, tel est le message codé qu’il passe à ses amis dans l’improvisation. Hugo Chavez qui a pour modèle le Président cubain Fidel Castro, et fin admirateur du leader bolivien Simon Bolivar doit son salut à la destitution du Président Perez Carlos en 1993 pour détournement de fonds. Rafael Caldera qui succède à Perez lui accorde la grâce présidentielle, le trouvant moins dangereux hors de prison. Son destin venait ainsi de prendre une nouvelle tournure. Chavez, convaincu par son vieil ami communiste Luis Miquilena et certainement Fidel Castro (qui n’a pas soutenu son putsch en 1994) finit par réaliser que son destin présidentiel qu’il s’était forgé depuis son entrée dans l’armée en 1971, ne sera possible que par les urnes. Il subit aussi l’influence de son frère aîné Adan qui lui enseigne très tôt les rudiments de la pensée révolutionnaire. Humant à nouveau l’air de la liberté, Hugo Chavez entreprend une longue tournée de deux ans dans le Venezuela profond afin de s’imprégner des réalités de ses concitoyens. Ses principaux thèmes tournent autour de réformes sociales à entreprendre. Il promet des augmentations de salaire, redistribution des terres et la nationalisation des entreprises étrangères. Il est plus que jamais sous le charme du bolivarisme. Le 2 février 1999, enfin le jour de son jour. Hugo Chavez rafle 56 % des suffrages exprimés aux élections présidentielles. « El Commandante » peut alors réaliser son rêve. Le chantre du bolivarisme devient le chantre du socialisme du 21e siècle. Mais vite, il va y avoir hiatus entre la vision et la réalité politique. En 2002, il frôle de peu la destitution avec d’interminables grèves et des soulèvements. Mais le colosse reprend du poil de la bête. Il sort la tête haute et réoriente sa politique sociale non sans régler ses comptes. 19 mille travailleurs des industries pétrolières qui étaient les plus actifs lors de la contestation sociale sont licenciés. En 2005, l’opposition refuse de participer aux élections législatives. Hugo Chavez et son clan en profitent pour occuper la totalité des sièges au parlement. Il peut alors mener ses réformes sans entrave.

Les années Chavez.
’Ces années de pouvoir ont révélé un Chavez provocateur, cabot, combatif, surprenant parfois, mais surtout un homme qui adorait se mettre en scène. Chaque dimanche, il apparaissait dans un programme appelé «Alo presidente ». L'émission commençait en général vers 11 heures du matin pour durer plusieurs heures. Sans plan précis, le programme avançait grâce aux talents d'improvisation du Président. Il n'était pas rare qu'il pousse la chansonnette ou récite des poèmes. Il pouvait aussi licencier en direct des personnages importants de son administration ou annoncer la nomination de ministres clés, comme il le fit en 2004 en révélant le nom des nouveaux ministres des Relations extérieures et de l'Information. Ces dernières années, il avait habitué les Vénézuéliens à nationaliser des entreprises en direct’’, écrit le Figaro dans son édition de mercredi. Provocateur, Chavez l’était. C’est lui qui à la tribune de l’Onu en 2006 traitait le président américain Georges Bush de ‘’diablo’’ (le diable). L’homme au ton kadhafiste et grand orateur n’hésitait pas à soutenir ses pairs que les puissances occidentales vouaient aux gémonies en les classant dans l’axe du mal. C’est lui qui reçoit Mahmoud Ahmadinedjad de la République islamique d’Iran alors qu’il est harcelé par la communauté internationale pour son programme nucléaire. Anti-américain dans l’âme, Chavez n’a pas osé rompre pour autant la fourniture du pétrole aux Etats-Unis. Paradoxe ! Avec ses pétrodollars, il initie de grandes réformes sociales qui ont changé la vie de ses concitoyens en l’espace de 14 ans. Les soins de santé gratuits, l’éducation gratuite et une croissance soutenue oscillant entre 6 et 7 % l’an. Au moment où il meurt, le pays traverse quelques difficultés économiques. Mais, cela est à mettre au compte de sa longue maladie qui l’a éloigné de la gestion du pouvoir. Ses successeurs qui ont longtemps appris avec lui, sauront trouver les remèdes nécessaires dans ce pays qui compte près de 300 milliards de barils de réserves pétrolières, juste devant l’Arabie Saoudite. Chavez disparaît au moment où sa popularité est intacte. Des vénézuéliens l’adulent et le prenaient même pour un immortel. Sous cet angle, le chavisme a encore de beaux jours devant lui. Mais, pour certains observateurs, le mode de succession pourrait ouvrir des failles. Constitutionnellement, c’est le président de l’Assemblée nationale qui est le dauphin. Mais, Chavez a préféré le vice-Président Nicolas Maduro ancien chauffeur de bus, qui a d’ailleurs annoncé la nouvelle de sa mort tard dans la nuit.

Réactions.
Hugo Chavez n’est pas trop connu de la rue abidjanaise comme nous avons pu en faire le constat. Il n’est pas le colonel Mouammar Kadhafi. Mais, sa diplomatie dans la région latino-américaine a fait de lui, l’icône du socialisme moderne. Si ses détracteurs le qualifient de populiste, ce n’est pas le cas de ses nombreux amis dans le monde qui ont instantanément réagi à son décès. Evo Morales de Bolivie s’est dit ‘’profondément anéanti’’. En Europe, François Hollande s’est dit ‘’attristé’’ par la nouvelle. Son amie Dilma Roussef du Brésil qui a soutenu l’entrée du Venezuela dans le Mercosur (marché sous-régional à l’image de la Cedeao) a salué un ‘’grand leader’’, évoquant même une ‘’grande perte’’. La bonne nouvelle vient surtout de l’opposition vénézuélienne avec Henrique Capriles qui a dit que Chavez n’était pas un ennemi mais un adversaire. Aussi a-t-il appelé à l’unité. ‘’C’est l’heure de l’union’’, a-t-il exhorté. La fausse note viendra des Etats-Unis qui ont placé un espoir dans une nouvelle ère de coopération sans présenter de condoléances. Ses funérailles qui dureront sept (7) jours débutent ce vendredi à Caracas. Plusieurs chefs d’Etats latino-américains y sont annoncés.
El Commandante n’est plus. Le commandant a passé l’arme à gauche. Après quatorze ans de règne Hugo Chavez, lePrésident du Venezuela est décédé à l’hôpital militaire de Caracas des suites d’un cancer du colon à l’âge de 58 ans. Il était au début d’un nouveau mandat de cinq ans après avoir remporté en octobre 2012 une élection présidentielle (58 % des suffrages) après laquelle son adversaire Henrique Capriles a reconnu sa défaite.
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