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Région Publié le vendredi 15 mars 2013 | Le Patriote

Attaque de Zilébly : Voici le cerveau de l’attaque

Comme un volcan endormi, l’Ouest de la côte d’Ivoire fait des éruptions aussi brusques qu’inopinées. Dans la nuit du mardi au mercredi, le magma de la violence a encore coulé dans cette partie de la Côte d’Ivoire. Cette nuit-là, le village de Zilébly, situé à 3 km de la frontière, a été attaqué par des hommes en armes venus du Liberia. L’attaque a fait six morts dont deux éléments des FRCI et quatre habitants du village. Les assaillants puissamment armés ont tenu pendant plusieurs heures le village. Avant d’être repoussés jusqu’au Liberia par des éléments des FRCI venus de Man et de Guiglo en renfort au détachement en poste dans ce village. La situation, selon des sources proches de l’état-major des FRCI, est sous contrôle. Mais l’attaque a provoqué le déplacement de plusieurs milliers de personnes à Bloléquin et à Toulépleu. Les populations redoutent que les tueries en masse qui ont eu cours lors de la crise postélectorale dans cette région ressurgissent. Même si cette hantise est encore ancrée dans les esprits, il y a peu de chance que ces atrocités se reproduisent. Pour l’heure, la ville de Bloléquin, après les premiers moments de frayeur, commencent à reprendre son cours et à gérer le flot de déplacés qui a envahi la ville. Mais déjà au sujet de l’attaque, les langues commencent à se délier. Un nom circule actuellement sur toutes les lèvres. Selon certains témoins et des sources proches des camps de réfugiés au Liberia, l’attaque du village de Zilébly a été perpétrée par le chef milicien Oulaï Tako et ses hommes. Surnommé le Tarzan de l’Ouest, Oulaï Tako est originaire de Tahibly, village situé dans le département de Bloléquin. Oulaï Tako était le commandant à Bloléquin du Front de Libération du Grand Ouest (FLGO), une milice pro-Gbagbo de triste réputation. Il est soupçonné d’être l’auteur du massacre de la cinquantaine d’hommes, de femmes et d’enfants, qui s’étaient réfugiés dans la cour de la sous-préfecture de Bloléquin en février 2011, avant la prise de la ville par les FRCI. Une attaque d’envergure à l’Ouest était prévue pour fin 2012. Puis projetée au début de l’année 2013. Au cours d’une enquête entre avril et mai 2011 à l’Ouest de la Côte d’Ivoire, Human Rights Watch avait annoncé que des ex-combattants réfugiés au Liberia ont confié qu’Oulaï Tako et ses hommes appuyés par des chefs miliciens libériens comme A. Vleyee dit « Bush Dog » préparaient une opération de grande envergure à la frontière ouest contre les positions des FRCI et les populations. Mais les arrestations survenues dans les rangs des pro-Gbagbo ces derniers temps ont contrarié l’agenda guerrier de leurs commanditaires. Mais selon nos sources, l’inauguration en grandes pompes du Comité de Coordinations des décisions opérationnelles (CCDO) n’a pas été du goût des va-t-en-guerre du camp Gbagbo. L’attaque de Zilébly consiste à prouver aux autorités ivoiriennes que la branche armée proche de l’ancien président n’a rien perdu de sa capacité de nuisance. Dans cette attaque, des noms comme ceux de Gahié Dégbo, un chef milicien originaire de Diboké et de Yahi Alexandre, le présumé meurtrier de l’imam de Bloléquin sont cités. Ce sont ces chefs miliciens qui ont procédé pour le besoin de cette attaque à des recrutements de miliciens libériens pour perpétrer cette attaque. Depuis l’arrestation d’Isaac Tchegbo dit « Bob Marley » au Liberia, c’est Oulaï Tako qui dirige les opérations dans le front ouest avec l’aide du chef milicien libérien « Bush Dog ». Ces chefs miliciens sont également impliqués dans l’attaque du village de Sakré, survenue le 25 avril 2011 où huit personnes ont été tuées. Les villages de Gahably et Nigré ont été aussi attaqués par ces hommes qui profitent de la porosité de la frontière et de la densité de la forêt dans cette zone pour sévir. La dernière attaque, celle du village de Para situé entre Taï et Grabo, on se le rappelle, avait causé la mort de sept Casques bleus de l’ONUCI et de cinq éléments des FRCI, le 8 juin 2012. Depuis juillet 2011, ce sont au moins 46 personnes (hommes, femmes et enfants) qui ont été tuées au cours de ces cinq attaques transfrontalières. Il est grand temps que s’arrête cette spirale de la violence à l’Ouest. Jean-Claude Coulibaly
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