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Sport Publié le samedi 16 mars 2013 | Le Patriote

Ministère des sports – fédérations sportives / Parafiscalité : La pomme de discorde

© Le Patriote Par Guy Lasme
Sports: le ministre Alain Lobognon rencontre les présidents de fédérations
Lundi 11 mars 2013, Abidjan. Salle de conférence du Ministère de la Promotion de la Jeunesse, des Sports et Loisirs (MPJSL). Le ministre Alain Lobognon rencontre les présidents des Fédérations sportives de Côte d`Ivoire.
Depuis sa nomination à la tête du sport ivoirien, les fédérations sont entrées en convulsion.

Toutes pour se dresser, comme elles ne l’ont jamais été, contre Alain Lobognon. Le seul et véritable point de désaccord entre eux n’est autre que la parafiscalité. Cette manne issue de la taxe sur le tabac et reversée aux fédérations sportives. Dès sa nomination, le ministre Alain Lobognon s’est empressé d’annoncer d’abord la suppression de cette manne. Avant d’expliquer qu’elle ne sera pas annulée mais reversée dans un fonds qui servira au développement du sport par la construction d’infrastructures sportives. En clair, Alain Lobognon enlève aux fédérations un appui indirect de l’Etat qui leur permettait, depuis 2004 pour la FIF et 2006 pour toutes les autres fédérations, d’avoir de quoi faire face aux charges fixes de leur association. Sans véritablement convaincre, le ministre tente d’expliquer que sa décision tient du fait que les fédérations ne justifiaient pas les dépenses qu’elles effectuaient. Si tel est le cas, au lieu de la suspension de la parafiscalité, Alain Lobognon doit plutôt obliger les fédérations à apporter des pièces justificatives de leurs dépenses. Mais en réalité, la vérité n’est pas à ce niveau. Car tous ceux qui suivent le mouvement sportif ivoirien savent que la présentation de pièces justifiant les dépenses est une condition sine que nun au payement de la parafiscalité et au classement qui impacte sur le montant reçu. Si cet argument du ministre ne tient pas, alors on se demande quelles sont les vraies raisons de la suspension de la parafiscalité. Surtout que celle ci est créée par une loi et en tant que telle, sa modification demande que cela passe devant l’assemblée nationale ou par une ordonnance du Président de la République. Face à toutes ces incompréhensions, les fédérations ont donné de la voix pour marquer leur désaccord. Le Lundi dernier, les deux parties se sont retrouvées à l’invitation du ministre mais au final, il n’y a pas eu d’avancée. Le ministre continue de camper sur sa position et les fédérations ne veulent pas entendre parler de suspension ou suppression de la parafiscalité. Dans ce dialogue de sourd, c’est le sport ivoirien qui est danger.

C’est pour cela que le ministre doit mettre de l’eau dans son vin et analyser la situation avec beaucoup de lucidité. La parafiscalité est, selon la loi qui la porte, destinée aux fédérations sportives. Mieux, la loi va jusqu’à détailler la manière dont cette manne doit être repartie (50% pour la FIF qui l’a initiée, 35% pour les autres fédérations et 15% pour le ministère). Le ministre des sport, fut-il le patron du sport en Côte d’Ivoire, ne peut donc pas, sur un coup de tête, changer la donne sans un accord préalable avec les bénéficiaires dont le ministère lui-même. Mettre en avant la construction d’infrastructures pour spolier les fédérations de l’argent de la parafiscalité est une fuite en avant. Si le ministre prend le peu d’argent que reçoivent les fédérations pour, dit-il, construire des infrastructures et qu’à la longue les fédérations disparaissent, on se demande bien qui va utiliser les stades et autres salles de jeu. Cet argument est bancal et il ne tient, non plus, pas la route. L’Etat de Côte d’Ivoire n’a pas attendu la parafiscalité pour investir beaucoup d’argent pour la réfection des stades Félix H Boigny, de la Paix, du palais des sports et la construction du hall des sports. Où en sont les travaux ? Qu’est ce qui a été fait au Parc des sports ? Qu’est ce qui reste à faire pour que les fédérations aient un espace d’expression ? Comment trouver des moyens additionnels aux fédérations et aux clubs afin qu’ils encadrent au mieux la jeunesse ivoirienne ? Voici les vraies questions auxquelles devraient répondre le ministère des sports au lieu de vouloir enlever aux fédérations le peu de sou qu’elles ont pour assurer leur fonctionnement. A défaut de pouvoir leur apporter plus de moyens, Alain Lobognon gagnerait à ne pas toucher à la parafiscalité. Néanmoins, il peut mettre sur pied un mécanisme efficace de contrôle pour que l’argent du contribuable ne parte pas dans la popote d’un dirigent fédéral.

Koné Lassiné
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