Quel regard portez-vous sur la visite de Sa Majesté Mohamed Vi en côte d’ivoire ?
La visite annoncée du souverain du royaume chérifien à Abidjan est historique même si elle s’inscrit, selon le Palais royal, dans le cadre d’une série de visites à des pays subsahariens. Il a débuté ce périple par le Sénégal avant la Côte d’Ivoire et terminera par le Gabon. Tous ces pays ont toujours entretenu de bonnes relations avec le Maroc. En Côte d’Ivoire, Mohammed VI, séjournera du 19 au 20 mars prochain. Présent déjà, en 1993, aux obsèques du Président Félix Houphouet-Boigny où il a représenté son père, c’est la première fois qu’il effectue une visite officielle en Côte d’Ivoire depuis son accession au trône.
Toutefois, la présence du Maroc dans plusieurs domaines d’activité n’est pas négligeable.
Lesquels ?
Au niveau économique, sans pour autant faire grand bruit, ce pays effectue une percée notable en Côte d’Ivoire. Les investisseurs marocains sont effectivement présents dans divers domaines, notamment le Btp, le transport aérien, le commerce, les banques, les assurances et plus globalement les affaires. Par exemple, dans le secteur désormais très concurrentiel de la banque en Côte d’Ivoire, le groupe marocain, Attijariwafa Bank est actionnaire majoritaire dans la Société ivoirienne de banque (Sib). Les hommes d’affaires du royaume chérifien n’entendent pas s’arrêter là dans ce domaine ; il se susurre dans le milieu que la Banque populaire arrive également et devrait prendre des parts (la majorité) dans une banque abidjanaise. Aussi, dans le domaine la construction, les entreprises marocaines avancent en force. C’est le cas notamment de la cimenterie Cimaf dont une usine est en construction à la zone industrielle de Yopougon. De sources concordantes, cette entreprise qui devrait commencer à produire dans quelques mois est une opportunité de création de plus de 1 000 emplois directs. Dans le domaine du textile et de la maroquinerie, il y a bien longtemps que les produits marocains ont conquis le marché ivoirien. Au niveau des ressources halieutiques, le Maroc et la Côte d’Ivoire entretiennent de bons rapports dans le domaine de la pêche et de la commercialisation des produits maritimes. Au plan de l’éducation et de la formation, le Maroc est une terre bénie pour la Côte d’Ivoire. Plusieurs étudiants ivoiriens vont se former dans les universités et grandes écoles du royaume tous les ans. La coopération entre les deux pays est une réalité. C’est dire que la visite de Mohammed VI en Côte d’Ivoire est très attendue par les deux pays qui devraient se féliciter de ses acquis, les consolider et les développer.
À l’instar des tournées africaines précédentes de Sa Majesté, celle-ci pourrait donner une forte impulsion et un réel contenu aux relations de coopération dans les domaines prioritaires de développement dans lesquels excelle le royaume, le développement régional, l’agriculture, les pêches, l’éducation, la formation, la santé, la gestion de l’eau, l’irrigation, les télécommunications, l’aménagement urbain et les infrastructures de base.
Selon vous, quel est le secret du succès des entreprises marocaines dans tous ces domaines que vous venez de citer ?
J’ai fait une partie de mes études en Côte d’Ivoire et en France et suis reconnaissant aux écoles de ces deux pays d’avoir contribué à ma formation. Concernant ma carrière professionnelle, elle s’est partiellement déroulée au sein d’entreprises suisses et aujourd’hui marocaine ; il résulte de l’analyse de mon expérience, que malgré certaines apparences, les entreprises de la Suisse et du Maroc ont des approches comparables. On pourrait noter effectivement que le développement des activités des entreprises de ces deux pays se fait avec efficacité et sans trop de bruit ni trop d’éclats. Deuxièmement, la formation professionnelle est la clef de voûte du succès de leurs entreprises car les métiers plus qu’autre chose assurent les performances de leurs entreprises.
Enfin, les secteurs privés des deux pays ont un certain goût pour la précision et l’exigence que l’on retrouve, d’une part, dans l’horlogerie suisse, et d’autre part, dans l’artisanat marocain. Il faut en tirer la conséquence que l’environnement économique et les entreprises pourraient en retirer quelques leçons.
Votre groupe attijariwafa est très actif dans le développement des relations économiques Sud-Sud. Pourquoi cet engagement ?
Je suis tenté d’emprunter une parole du directeur général d’Attijariwafa. Il a dit : « Il ne sert pas à grand-chose de construire des autoroutes qui arrivent à vos frontières et qui ne peuvent pas se poursuivre plus loin, parce qu’il y a des entraves douanières, administratives, etc. Si vous voulez une véritable intégration régionale, si vous voulez créer et développer des marchés, il est nécessaire que les vrais acteurs de l’économie, de l’entreprise se rencontrent eux-mêmes pour déterminer les conditions de développement. La recherche des conditions de ce bon développement a conduit Attijariwafa à jouer son rôle dans le développement de cette intégration à travers les rencontres qu’elle suscite, qu’elle organise pour que les entreprises africaines se parlent entre elles ». Et, il faut dire que cette opération connaît beaucoup de succès, parce qu’elle permet d’avoir une analyse comparative de la focalisation que les entreprises font sur les différentes institutions d’intégration régionale. En effet, comment pouvez-vous faire du développement à l’export, comment pouvez-vous vous intégrer, si vous n’avez pas de marché en commun ? Comment pouvezvous vous développer à l’export, si vous n’avez pas une monnaie qui facilite les échanges ? Comment pouvez-vous, enfin, développer les activités des différentes entreprises, s’il n’y a pas de réglementation commune pour faciliter les échanges entre hommes, entre biens et services ? Attijariwafa fait donc bien de créer cette plateforme d’échanges et de promotion des entreprises en précédant et en accompagnant les institutionnels.
Pouvez-vous nous donner un exemple concret de retombée de ce forum ?
Depuis 2005, une entreprise ivoirienne qui est dans le domaine des nouvelles technologies est installée à Casablanca, pour des raisons de qualité d’accueil de ce pays, de son niveau de développement technologiques et de positionnement géographique central et stratégique. Elle emploie 20 personnes, 20 Marocains. C’est donc des Ivoiriens installés dans ce pays frère, qui donnent du travail à ces Marocains. En outre, cette entreprise envoie de jeunes Ivoiriens se former au Maroc et fait venir des Marocains, ici en Côte d’Ivoire, pour s’imprégner de nos exigences et de nos approches en matière de business. Si cette expérience se multipliait, nous fournirions la preuve complète que cette plateforme produit des effets positifs directs sur les populations et les personnes. Il faut cependant clairement souligner que la présence de sociétés marocaines en Côte d’Ivoire apporte une valeur ajoutée nette très appréciable.
Quelle est la situation de la Sib depuis qu’elle est entrée
dans le giron du groupe marocain Attijariwafa ?
Depuis que les Marocains ont repris la banque en main, les
choses bougent dans l’entreprise.
Quelques indications pour étayer ce que vous dites ?
Je vais vous donner quelques chiffres. En décembre 2009, nous étions à 16 agences avec un effectif de 407 employés. En décembre 2013, trois ans après l’arrivée de nos amis marocains, nous sommes à 41 agences et 527 employés.
Notre total dépôt et le total crédit par décaissement (net) étaient, en décembre 2009, respectivement, de 160, 191 milliards de Francs Cfa et 148,950 milliards de Francs Cfa ;
en décembre 2012, nous respectivement à 314, 239 milliards FCfa et 238, 991 milliards de francs Cfa. Le total bilan a connu également une croissance forte passant de 236, 749 milliards de francs à 371,665 milliards FCfa, sur la période considérée. C’est dire que les principaux agrégats de la banque se sont nettement améliorés. Et nous sommes la deuxième banque en Côte d’Ivoire sur le segment des particuliers. Cela dit, nous avons encore du travail à faire.
Nous sommes conscients qu’on ne peut pas tout faire en trois ans. Nous allons renforcer les capacités de nos agents. Nous voulons que ce soit les hommes de métier qui soient aux commandes en front office comme en back-office. Nous allons également basculer sur un nouveau système informatique plus moderne et performant et fondamentalement tourné vers la satisfaction des besoins de nos clients. Le chantier est encore vaste, prometteur, et intégrationniste aussi, car la Sib ne travaille pas en vase clos ; elle appartient à un réseau de filiale du groupe Attijariwafa qui existe en Afrique et ailleurs. Nous sommes inclus dans ce réseau et profitons de sa synergie.
La visite annoncée du souverain du royaume chérifien à Abidjan est historique même si elle s’inscrit, selon le Palais royal, dans le cadre d’une série de visites à des pays subsahariens. Il a débuté ce périple par le Sénégal avant la Côte d’Ivoire et terminera par le Gabon. Tous ces pays ont toujours entretenu de bonnes relations avec le Maroc. En Côte d’Ivoire, Mohammed VI, séjournera du 19 au 20 mars prochain. Présent déjà, en 1993, aux obsèques du Président Félix Houphouet-Boigny où il a représenté son père, c’est la première fois qu’il effectue une visite officielle en Côte d’Ivoire depuis son accession au trône.
Toutefois, la présence du Maroc dans plusieurs domaines d’activité n’est pas négligeable.
Lesquels ?
Au niveau économique, sans pour autant faire grand bruit, ce pays effectue une percée notable en Côte d’Ivoire. Les investisseurs marocains sont effectivement présents dans divers domaines, notamment le Btp, le transport aérien, le commerce, les banques, les assurances et plus globalement les affaires. Par exemple, dans le secteur désormais très concurrentiel de la banque en Côte d’Ivoire, le groupe marocain, Attijariwafa Bank est actionnaire majoritaire dans la Société ivoirienne de banque (Sib). Les hommes d’affaires du royaume chérifien n’entendent pas s’arrêter là dans ce domaine ; il se susurre dans le milieu que la Banque populaire arrive également et devrait prendre des parts (la majorité) dans une banque abidjanaise. Aussi, dans le domaine la construction, les entreprises marocaines avancent en force. C’est le cas notamment de la cimenterie Cimaf dont une usine est en construction à la zone industrielle de Yopougon. De sources concordantes, cette entreprise qui devrait commencer à produire dans quelques mois est une opportunité de création de plus de 1 000 emplois directs. Dans le domaine du textile et de la maroquinerie, il y a bien longtemps que les produits marocains ont conquis le marché ivoirien. Au niveau des ressources halieutiques, le Maroc et la Côte d’Ivoire entretiennent de bons rapports dans le domaine de la pêche et de la commercialisation des produits maritimes. Au plan de l’éducation et de la formation, le Maroc est une terre bénie pour la Côte d’Ivoire. Plusieurs étudiants ivoiriens vont se former dans les universités et grandes écoles du royaume tous les ans. La coopération entre les deux pays est une réalité. C’est dire que la visite de Mohammed VI en Côte d’Ivoire est très attendue par les deux pays qui devraient se féliciter de ses acquis, les consolider et les développer.
À l’instar des tournées africaines précédentes de Sa Majesté, celle-ci pourrait donner une forte impulsion et un réel contenu aux relations de coopération dans les domaines prioritaires de développement dans lesquels excelle le royaume, le développement régional, l’agriculture, les pêches, l’éducation, la formation, la santé, la gestion de l’eau, l’irrigation, les télécommunications, l’aménagement urbain et les infrastructures de base.
Selon vous, quel est le secret du succès des entreprises marocaines dans tous ces domaines que vous venez de citer ?
J’ai fait une partie de mes études en Côte d’Ivoire et en France et suis reconnaissant aux écoles de ces deux pays d’avoir contribué à ma formation. Concernant ma carrière professionnelle, elle s’est partiellement déroulée au sein d’entreprises suisses et aujourd’hui marocaine ; il résulte de l’analyse de mon expérience, que malgré certaines apparences, les entreprises de la Suisse et du Maroc ont des approches comparables. On pourrait noter effectivement que le développement des activités des entreprises de ces deux pays se fait avec efficacité et sans trop de bruit ni trop d’éclats. Deuxièmement, la formation professionnelle est la clef de voûte du succès de leurs entreprises car les métiers plus qu’autre chose assurent les performances de leurs entreprises.
Enfin, les secteurs privés des deux pays ont un certain goût pour la précision et l’exigence que l’on retrouve, d’une part, dans l’horlogerie suisse, et d’autre part, dans l’artisanat marocain. Il faut en tirer la conséquence que l’environnement économique et les entreprises pourraient en retirer quelques leçons.
Votre groupe attijariwafa est très actif dans le développement des relations économiques Sud-Sud. Pourquoi cet engagement ?
Je suis tenté d’emprunter une parole du directeur général d’Attijariwafa. Il a dit : « Il ne sert pas à grand-chose de construire des autoroutes qui arrivent à vos frontières et qui ne peuvent pas se poursuivre plus loin, parce qu’il y a des entraves douanières, administratives, etc. Si vous voulez une véritable intégration régionale, si vous voulez créer et développer des marchés, il est nécessaire que les vrais acteurs de l’économie, de l’entreprise se rencontrent eux-mêmes pour déterminer les conditions de développement. La recherche des conditions de ce bon développement a conduit Attijariwafa à jouer son rôle dans le développement de cette intégration à travers les rencontres qu’elle suscite, qu’elle organise pour que les entreprises africaines se parlent entre elles ». Et, il faut dire que cette opération connaît beaucoup de succès, parce qu’elle permet d’avoir une analyse comparative de la focalisation que les entreprises font sur les différentes institutions d’intégration régionale. En effet, comment pouvez-vous faire du développement à l’export, comment pouvez-vous vous intégrer, si vous n’avez pas de marché en commun ? Comment pouvezvous vous développer à l’export, si vous n’avez pas une monnaie qui facilite les échanges ? Comment pouvez-vous, enfin, développer les activités des différentes entreprises, s’il n’y a pas de réglementation commune pour faciliter les échanges entre hommes, entre biens et services ? Attijariwafa fait donc bien de créer cette plateforme d’échanges et de promotion des entreprises en précédant et en accompagnant les institutionnels.
Pouvez-vous nous donner un exemple concret de retombée de ce forum ?
Depuis 2005, une entreprise ivoirienne qui est dans le domaine des nouvelles technologies est installée à Casablanca, pour des raisons de qualité d’accueil de ce pays, de son niveau de développement technologiques et de positionnement géographique central et stratégique. Elle emploie 20 personnes, 20 Marocains. C’est donc des Ivoiriens installés dans ce pays frère, qui donnent du travail à ces Marocains. En outre, cette entreprise envoie de jeunes Ivoiriens se former au Maroc et fait venir des Marocains, ici en Côte d’Ivoire, pour s’imprégner de nos exigences et de nos approches en matière de business. Si cette expérience se multipliait, nous fournirions la preuve complète que cette plateforme produit des effets positifs directs sur les populations et les personnes. Il faut cependant clairement souligner que la présence de sociétés marocaines en Côte d’Ivoire apporte une valeur ajoutée nette très appréciable.
Quelle est la situation de la Sib depuis qu’elle est entrée
dans le giron du groupe marocain Attijariwafa ?
Depuis que les Marocains ont repris la banque en main, les
choses bougent dans l’entreprise.
Quelques indications pour étayer ce que vous dites ?
Je vais vous donner quelques chiffres. En décembre 2009, nous étions à 16 agences avec un effectif de 407 employés. En décembre 2013, trois ans après l’arrivée de nos amis marocains, nous sommes à 41 agences et 527 employés.
Notre total dépôt et le total crédit par décaissement (net) étaient, en décembre 2009, respectivement, de 160, 191 milliards de Francs Cfa et 148,950 milliards de Francs Cfa ;
en décembre 2012, nous respectivement à 314, 239 milliards FCfa et 238, 991 milliards de francs Cfa. Le total bilan a connu également une croissance forte passant de 236, 749 milliards de francs à 371,665 milliards FCfa, sur la période considérée. C’est dire que les principaux agrégats de la banque se sont nettement améliorés. Et nous sommes la deuxième banque en Côte d’Ivoire sur le segment des particuliers. Cela dit, nous avons encore du travail à faire.
Nous sommes conscients qu’on ne peut pas tout faire en trois ans. Nous allons renforcer les capacités de nos agents. Nous voulons que ce soit les hommes de métier qui soient aux commandes en front office comme en back-office. Nous allons également basculer sur un nouveau système informatique plus moderne et performant et fondamentalement tourné vers la satisfaction des besoins de nos clients. Le chantier est encore vaste, prometteur, et intégrationniste aussi, car la Sib ne travaille pas en vase clos ; elle appartient à un réseau de filiale du groupe Attijariwafa qui existe en Afrique et ailleurs. Nous sommes inclus dans ce réseau et profitons de sa synergie.