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Politique Publié le samedi 30 mars 2013 | Notre Voie

Paradoxe électoral en Côte d’Ivoire : Le plus grand parti exclu

La plus grande formation politique en Côte d’Ivoire ne prendra pas part aux prochaines consultations locales fixées unilatéralement par le pouvoir au 21 avril prochain. Le Front populaire ivoirien (Fpi, ancien parti au pouvoir), dont le candidat, le président Gbagbo, a été crédité de plus de 38% des suffrages des Ivoiriens au premier tour de la présidentielle controversée, ne sera pas de la partie. Le pouvoir en place a manifestement peur que ce parti soit de la compétition. Pour cela, il manœuvré pour mettre hors course Miaka Ouretto et les siens.
C’est donc sans l’ancien parti au pouvoir que les élections municipales et régionales vont se tenir. Un véritable paradoxe dans la mesure où le Fpi a dit sa détermination à vouloir prendre part à ces élections, contrairement aux législatives qu’il avait fort logiquement boycottées. On se souvient du fort taux d’abstention qui avait été enregistré à cette occasion : 85% des électeurs ne s’étaient pas rendus aux urnes, une grande victoire pour le parti créé par le président Gbagbo.
Un véritable paradoxe également dans la mesure où des milliers et des milliers d’Ivoiriens se voient privés d’exprimer leur soutien, dans les urnes, en faveur du parti politique qui concentre autour de son nom le plus grand nombre d’électeurs en Côte d’Ivoire. Or, la démocratie, c’est la loi du nombre. Ne triomphe dans un tel système politique que celui qui a le plus de monde derrière lui et qui parvient à le traduire effectivement dans les urnes.
C’est dire qu’au cours de l’élection du 21 avril prochain la plus importante frange électorale ivoirienne n’aura pas voix au chapitre. Ce qui est en soi proprement scandaleux et inadmissible dans toute société qui se veut démocratique. Il se serait agi de la plus petite formation politique ivoirienne que cela n’aurait en rien ôté à la chose son caractère proprement loufoque. Parce qu’en démocratie, chaque électeur est fondé à se prononcer pour le candidat ou la formation politique qui représente au mieux ses aspirations. C’est un droit inaliénable qui sera malheureusement aliéné par le gouvernement ivoirien, lors des prochaines consultations.
Cette situation a le mérite de révéler encore une fois, à la face du monde, le caractère antidémocratique du régime en place. En matière de guérilla ouverte contre toute expression plurielle, ce régime a démontré qu’il est à la pointe du combat. Et les exemples abondent. Surabondent. Et peuvent être multipliés à l’infini. Pour ne pas remonter loin dans le temps, il n’y a qu’à rappeler l’interdiction du sit-in que la Jeunesse du Front populaire ivoirien (Jfpi) voulait organiser récemment à la place Cp1 de Yopougon, à la veille de l’ouverture de l’audience de confirmation des charges contre le président Laurent Gbagbo à la Cpi.
En tout état de cause, personne n’est dupe. Depuis l’accession violente de Ouattara au pouvoir en Côte d’Ivoire, toutes les libertés sont en berne. Aucun parti politique de l’opposition n’a pu organiser un sit-in, un meeting ou une marche. Toutes les velléités ont été stoppées, brisées, matées dans le sang. Avec une très grande brutalité. Aucune contestation n’est tolérée. Ainsi va la démocratie en Côte d’Ivoire depuis un certain 11 avril 2011 de triste mémoire. Il n’y a donc pas matière à étonnement de voir la plus grande formation politique ivoirienne, le Fpi en l’occurrence, être exclue des joutes électorales.

Jean Josselin
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