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Société Publié le lundi 22 avril 2013 | Le Democrate

Patrimoine : Il faut sauver les instruments parleurs

Lorsqu’au début des années 80, le professeur Georges Niangoran Bouah inventait la drummologie, science de décodage du langage du tambour Attoumgblan, ils sont nombreux les intellectuels qui ont combattu ses idées. Parce que les Laurent Gbagbo, Simone Ehivet, Zadi Zaourou etc. trouvaient beaucoup de faiblesses dans la théorie énoncé par leur aîné Georges. Et pourtant, cette discipline a fait son chemin et a été introduite dans les maquettes pédagogiques de certaines écoles et universités. Que ce soit à l’institut d’ethno-sociologie comme au département des Arts de l’Université Félix Houphouët-Boigny ou à l’institut national des arts et de l’action culturelle (Inssac), la drummologie a connu des années glorieuses. Tant et si bien qu’à un moment donné, son initiateur a dû élargir sa définition. De science du tambour, la drummologie a fini par désigner, l’étude des instruments parleurs tout court. Désormais donc, toute étude visant à mettre en lumière les messages contenus et diffusés par un instrument de musique africain quelconque relevait de la drummologie. Plusieurs études de chercheurs et d’étudiants chercheurs vont alimenter et enrichir cette science à l’Université Félix Houphouët Boigny qu’ils soient ethno-sociologues ou musicologues. Mieux, l’influence du professeur Georges Niangoran Bouah ne s’est pas limitée à la seule sphère des universités nationales, d’autant que sa démarche a inspiré l’invention d’une science similaire au Burkina Faso par Pacère Tintica : la bendrologie. Mais un peu plus de dix ans après la mort de son initiateur, la drummologie bat de l’aile. Les recherches dans ce domaine se font de plus en plus rares. Les étudiants qui s’y intéressent ont du mal à avancer dans leurs recherches parce que les dépositaires de la tradition africaine meurent avec leur science sans que la relève ne soit assurée. Conséquence : la drummologie perd de sa superbe et si l’on n’y prend garde, elle finira par se limiter aux seuls recherches du professeur Georges Niangoran Bouah. Chose qui lui serait préjudiciable, étant entendu que la vocation de toute science est d’évoluer et de grandir par la recherche.

Francis Kouamé
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